Question n°17
Fiabilité des simulations de RTE pour l'éolien terrestre
le ,Dans le bilan prévisionnel de RTE (1), le facteur de charge de l'éolien terrestre est donné à 25% (2). Or, dans la réalité sa valeur réelle ces dernières années tournait plutôt autour de 23% avec une variabilité de +/-1,5% (3). De même, le monotone de production présenté en page 372 (figure 11.34) ne correspond pas à ce que l'on peut mesurer dans la réalité. Quand on le compare, par exemple avec le monotone de production de 2015 (4), qui a été une année particulièrement favorable à cette source d'énergie (5), on constate des différences, et en particulier pour les moments où le facteur de charge instantané est inférieur à 10%. Sur le graphique RTE, celà correspond à environ 10% du temps, alors que dans la réalité, cela a représenté plus de 20% des heures. N'y a-t-il pas un problème dans le modèle probabiliste de génération électrique éolienne utilisé par RTE, qui semble excessivement optimiste, et par suite, leurs simulations Monte-Carlo ne sont elles pas entachées d'une erreur ?
(1) http://www.rte-france.com/sites/default/files/bp2017_complet_vf.pdf
(2) ce chiffre s'obtient par un calcul simple à partir des tableaux présentés en fin de chaque scénario pages 206-207, 236-237, 266-267 et 314-315
(3) Voir les documents annuels "Panorama de l’électricité renouvelable" : http://www.rte-france.com/fr/article/panorama-de-l-electricite-renouvelable
(4) https://ibb.co/eshZvH graphique réalisé par mes soins à partie des données RTE
(5) Le facteur de charge a atteint 24,3%, le niveau le plus haut atteint jusqu'à présent
Nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez aux études menées par RTE dans le cadre du Bilan prévisionnel.
La génération de chroniques de production éolienne pour le Bilan prévisionnel s’appuie sur un jeu de 200 scénarios météorologiques fournis par Météo France, sous forme de chroniques au pas horaire de température, de vent, de nébulosité et d’ensoleillement. Ces scénarios permettent ainsi d’élaborer un ensemble cohérent de chroniques de consommation et de production éolienne et solaire pour les simulations de l’équilibre offre-demande d’électricité, et de représenter un très grand nombre d’aléas météorologiques.
Le facteur de charge obtenu sur ce nombre élevé de scénarios ne peut donc être directement comparé avec l’historique observé sur une ou quelques années seulement.
Pour les scénarios de long terme, l’analyse de RTE retient un facteur de charge moyen de l’ordre de 25%. Il s’agit d’une valeur prudente au regard des hypothèses utilisées dans d’autres études (par exemple, un facteur de charge moyen de l’ordre de 32% a été utilisé pour l’éolien terrestre nouvelle génération dans l’étude ADEME 100% EnR).
S’agissant de la monotone de production annuelle de l’éolien, le graphique 11.34 du Bilan prévisionnel représente le facteur de charge éolien terrestre sur le seul mois de janvier et non sur toute l’année (le titre du graphique initialement publié était erroné et a été, depuis, corrigé sur la version en ligne sur le site web de RTE). Le facteur de charge éolien sur le mois de janvier est effectivement en moyenne plus élevé que sur le reste de l’année, et les périodes de faible vent sont en outre plus rares en janvier.
Dans le cadre de la concertation sur le Bilan prévisionnel, RTE a annoncé que des analyses complémentaires seraient régulièrement communiquées, sur la base des questions et remarques collectées auprès des personnes intéressées depuis la publication du rapport complet.
La dispersion des monotones de production éolienne entre le mois de janvier et le reste de l’année pourra à ce titre faire l’objet de précisions complémentaires de la part de RTE.