Avis n°232
Pour un futur énergétique qui sauve notre planète
le ,Un plan à long terme pour sauver notre espèce et la vie sur terre, la vision de la France.
Le risque du réchauffement climatique d'origine anthropique
Quel est le risque le plus important auquel l'espèce humaine doit faire face ? D'après le dernier rapport du GIEC, c'est bien le réchauffement climatique d'origine anthropique : il va affecter toute la planète, entrainer des dizaines de milliers de morts, peut-être des millions, des milliards d'humains déplacés, des milliers de milliards de d'euros de pertes. (cf. Rapport du GIEC)
Si de plus, la température s'élève au-dessus de la température de fonte du pergélisol, le dégagement de CO2 et de méthane en sera multiplié. Nous aurons un effet de boucle de contre-réaction positif avec un emballement de la température. Dans cette situation, ce n'est plus l'espèce humaine qui est menacée, mais bien toute vie sur terre. (cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Perg%C3%A9lisol).
Comparaison avec les 3 accidents nucléaires graves civils
La comparaison avec les 3 accidents nucléaires graves que nous avons connus se passe de commentaires : A Three Mile Island, il y a eu zéro mort et une faible contamination en dehors du site, n'entrainant aucun effet mesurable sur la santé (sauf un article, mais qui n'est pas scientifique "non-peer-reviewed").
(cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Three_Mile_Island_accident)
A Tchernobyl (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucléaire_de_Tchernobyl), où les autorités soviétiques ont débranché sciemment toutes les sécurités, le bilan s'élève à 4000 morts supplémentaires parmi les "liquidateurs" et à 4000 cancers de la thyroïde en plus chez les enfants. Ce sont des chiffres importants, choquants certes, mais l'équivalent de nos accidents de voiture chaque année en France, et sans comparaison avec le réchauffement climatique.
A Fukushima (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucléaire_de_Fukushima) , le tsunami a causé plus de 20 000 victimes. 48 heures après, faute de refroidissement endommagé par le tsunami (et des diesels placés sous l'eau). Les décès dus à la contamination ne sont pas avérés. Les décès dus au stress liés au déplacement sont évalués à 1500, doit 1/10ieme du tsunami, et la moitié des décès par automobile par an en France.
Tous les accidents nucléaires à ce jour ont causé autant de morts, environ, qu'une année d'accidents de voiture en France. C'est très triste pour les personnes concernées. Cependant, c'est le même ordre de grandeur. C'est donc infiniment moins que ce va provoquer le réchauffement climatique s'il n'est pas contrôlé. En termes d'analyse du risque, il n'y a pas de comparaison possible, il faut se concentrer sur le réchauffement climatique et utiliser à fond le nucléaire qui est beaucoup moins dangereux que l'industrie automobile en France, ou que l'énergie en Allemagne (cf. plus bas).
La Transition Énergétique en Allemagne, comme "meilleur élève"
L'Allemagne est souvent présentée comme le meilleur élève en termes de transition énergétique avec l'arrêt du nucléaire local et la mise en place d'énergies renouvelables. La dépense Allemande au cours des dix dernières années a été d'environ 400 milliards d'euros, sur le renouvelable, sans compter les coûts d'arrêt de centrales nucléaires fonctionnant bien... (cf. https://www.contrepoints.org/2017/12/16/...)
Cette somme est l'équivalent de ce que la France a dépensé pour mettre en place son système de production d'électricité d'origine nucléaire.
Quelle est l'efficacité de la politique Allemande? Selon toutes les sources, mais prenons Jancovici qui explique bien le problème (cf. https://jancovici.com/transition-energetique/choix-...), l'efficacité est nulle et même pire que nulle puisque la production de CO2 par habitant augmente maintenant et dépasse les 10 tonnes de CO2 par tête.
Par ailleurs, l'Allemagne n'est plus autonome dans ce domaine, car pour vendre des voitures en Chine, elle a accepté de perdre son industrie éolienne et son industrie solaire photovoltaïque...
La situation française
En France, grâce à nos petites voitures, la faible utilisation du charbon, notre électricité décarbonée, nous produisons moins de 5 tonnes de CO2 par habitant, et cela baisse (par nos investissements en isolation, économies d'énergies, etc.)
Cf. Jancovici, ou ailleurs. Les chiffres issus de la Commission Européennes sont les mêmes : http://edgar.jrc.ec.europa.eu/overview.php?v=CO2ts1990-2015
4.92 tonnes par habitant, c'est encore trop, d'un facteur 2 à 3, nous devons encore faire des efforts. Pour les allemands, c'est un facteur 6 à 8 qu'ils devraient faire. Que demande la commission européenne #Europe : 30% à 40% de réduction pour chaque pays. L'objectif est insuffisant, et l'Allemagne, par la voix de sa chancelière, a déjà indiqué que l'objectif ne serait pas atteint. C'est par ailleurs injuste car même si l'Allemagne atteignait son objectif, elle continuerait à produire plus de CO2 par habitant que nous n'en produisons aujourd'hui.
Entre 1990 et 2015, l'Allemagne a produit 6 gigatonnes de CO2 de plus que nous. Même avec la réduction démographique Allemande, l'Allemagne va continuer à produire entre 350 et 240 (en fin de siècle) mégatonnes de CO2 de plus que nous, chaque année...
Que faudrait-il faire ? Notre vision du futur :
Il faut prioriser : le premier objectif est de dé-carboner notre économie et de rester à une température en dessous de celle de la fonte du pergélisol. Les résultats de toutes autres actions, dont l'arrêt du nucléaire, seraient annulées par un réchauffement climatique qui s'emballerait.
Par conséquent, il faut faire le contraire de ce qui est souvent dit et écrit : amplifier notre utilisation du nucléaire, passer à une civilisation électrique et hydrogène et mener également d'autres actions :
- dans le court terme, industrialiser la production des EPR's, la simplifier, afin que ce ne soient plus des prototypes mais une filière produite en série (comme dans les années 70 avec les premières tranches nucléaires françaises), afin de disposer rapidement d'une énergie décarbonée et alimenter l'Allemagne (il en faudra peut-être 10 rien que pour elle!)
- dans le court terme, produire plusieurs surgénérateurs Superphénix (qui a été arrêté alors qu'il était enfin au point). Ces surgénérateurs auraient 2 fonctions :
- transformer les 97 % d'uranium non fissile que nous stockons en uranium fissile et multiplier par un facteur de 30 notre stock d'énergie,
- brûler les actinides à longue durée de vie (les déchets radioactifs ultimes les plus dangereux), afin de ne pas les laisser à nos descendants, et à ne pas avoir à les enterrer, nous résolvons en même temps le besoin en matières fissiles et la gestion des déchets ultimes les plus dangereux.
- dans le moyen terme, développer un ou deux modèles de réacteur nucléaire au thorium, (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_nucléaire_à_sels_fondus) intrinsèquement sûr, et non militarisable, d'une puissance comprise entre 150 MWe et 500 MWe. Une production en série permettrait d'abaisser les coûts bien en-dessous de ce que le renouvelable ne pourra jamais faire et permet de disposer de l'énergie au plus proche des lieux de consommation.
Le thorium est présent en beaucoup plus grosses quantités que l'uranium dans la croûte terrestre, et il est bien mieux réparti, ce qui limite les risques de guerre ou d'exploitation de type colonialiste de cette ressource.
- dans le long terme, la fusion nucléaire (lointain descendant d'ITER, https://fr.wikipedia.org/wiki/ITER) nous apportera l'énergie nécessaire, mais ce ne sera pas exempt de déchets radioactifs, il nous faudra des « brûleurs » pour éliminer les plus dangereux.
- développer la production manufacturière par impression 3D : ceci va révolutionner l'industrie et le commerce mondiaux en relocalisant la production, faciliter la maintenance et la durabilité des équipements,
- s'attaquer férocement à l'obsolescence programmée : les produits modernes doivent être faciles à entretenir, à réparer, et leur logiciel doit être libre, facilement modifiable (ou au moins les interfaces),
Ceci va fortement réduire l'empreinte CO2 de l'industrie,
- développer l'hydrogène comme moyen de stockage et de transport de l'énergie. Cet hydrogène peut être produit par l'hydrolyse de l'eau avec l'électricité (nucléaire). La terre ne dispose pas des matières premières pour faire suffisamment de batteries pour stocker l'électricité, mais en convertissant l'électricité en hydrogène, nous pouvons en stocker autant que nécessaire.
- développer des voitures, des camions ET des tracteurs fonctionnant à l'hydrogène comme carburant. Ceci élimine le transport comme source de CO2, ainsi que l'agriculture.
- développer l'isolation des maisons, des immeubles, des entrepôts et des usines, partout où c'est rentable. La meilleure énergie est celle qu'on ne consomme pas. Cependant, il y a un effet de substitution qui fait que cette source d'économies de CO2 ne produit pas autant qu'attendu.
- contrôler notre démographie par le planning familial, l'élévation du niveau de vie des pays en voie de développement, le transfert de ressources plus importantes vers ces pays, le transfert de technologies (comme l'impression 3D), etc.
L'ensemble de ces actions devrait pouvoir nous mener à cette réduction d'un facteur 2 à 3 nécessaire pour la France. Les Allemands auront un effort beaucoup plus important à faire puisqu'il faudra qu'ils se ré-nucléarisent et se dé-charbonnent, avec notre soutien en attendant.
La conquête de l'espace proche
Toutefois, tout ceci est encore insuffisant, car nous raisonnons encore uniquement en terriens. Si on ne considère que la terre, c'est un système thermodynamique fermé, et l'entropie ne peut que croître. En d'autres termes, quel que soit le niveau de recyclage auquel nous arrivons, nous sommes condamnés à brève échéance, quelques générations tout au plus.
C'est ce à quoi pensait le regretté Stephen Hawking (cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Stephen...) : nous devons coloniser l'espace et à terme coloniser d'autres planètes.