Vous êtes ici

Question n°38

La géothermie dans les ENR

Ajouté par Olivier ANONYMISé (ORLEANS), le
[Origine : Site internet]

Dans le débat sur la mise en œuvre de la transition énergétique, il semble que tout tourne autour de la production d'énergie électrique "verte" pour s'opposer au tout nucléaire. Or notre pays a besoin en grande partie (plus de 40% des consommations) d'énergie thermique pour le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire (ECS) pour les logements et le secteur tertiaire. Il existe, en dehors de la biomasse, une ENR qui pourrait permettre, sur notre territoire où se trouvent notamment de grands bassins sédimentaires (Aquitaine, Bassin parisien et des bassins plus petits), de fournir une grande partie de cette énergie. Alors que l'énergie thermique est encore trop souvent fournie par l'électricité avec des rendements déplorables, pourquoi ne pas faire appel plus fréquemment, notamment en ré-augmentant le Fond chaleur de l'ADEME, à la géothermie, soit de basse énergie, comme cela existe pour l’alimentation de réseaux de chaleur urbains en Ile-de-France, soit de très basse énergie (utilisation d'aquifères superficiels ou de sondes géothermiques) pour fournir de la chaleur ou du rafraichissement via une pompe à chaleur ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions pour votre contribution sur l’intérêt de la géothermie, contribution qui viendra enrichir notre réflexion.

Comme l’indique le tableau ci-dessous, la Programmation pluriannuelle de l’énergie de 2016 prévoit une forte croissance de la géothermie thermique d’ici 2023. On distingue ici, d’une part, la géothermie profonde basse et moyenne énergie (sans usage de pompes à chaleur), et d’autre part la géothermie de très basse énergie :

 Il existe en effet un potentiel important pour la géothermie profonde en Ile-de-France (où elle est déjà bien développée) mais aussi au niveau de bassins aquifères encore peu connus (Bassin aquitain, Alsace, Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côtes d’Azur…). C’est d’ailleurs l’un des enjeux de cette filière de se développer sur ces aquifères.

La géothermie de très basse énergie présente un potentiel sur l’ensemble du territoire via la relève de chaleur par des pompes à chaleur. Il apparaît néanmoins que cette filière connaît des difficultés pour se développer, notamment au regard de la concurrence des pompes à chaleur aérothermiques dont le coût est inférieur.

La programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit des objectifs ambitieux pour la chaleur renouvelable à partir de géothermie. Elle s’appuie pour cela sur le crédit d’impôts transition énergétique ainsi que sur le fonds chaleur géré par l’ADEME dont l’augmentation permettrait en effet de multiplier les projets, notamment les projets de géothermie sur réseaux de chaleur et de froid. Il s’agit en effet d’une des pistes d’action envisagées par la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Par ailleurs, comme l’indique le tableau ci-dessous, la Programmation pluriannuelle de l’énergie de 2016 prévoit également une forte croissance du développement de la production d’électricité d’origine renouvelable à partir de la géothermie profonde et à haute température d’ici 2023.

 Objectifs de production d’électricité d’origine renouvelable en France (puissance totale installée, PPE 2016).

Sur les sites de production d'électricité à partir de la géothermie profonde haute température, une valorisation secondaire, mais tout aussi importante, de la production de chaleur viendra très probablement compléter cet accroissement de la part de la chaleur renouvelable issue de la géothermie, à condition qu’il existe un réseau de chaleur installé à proximité. C’est notamment le cas en Alsace.

Le débat public en cours est l’occasion de donner votre avis sur les enjeux du développement de la géothermie.