Point de vue n°79
Gestion de l'intermittence
Répondant à la réponse du MO à ma question sur l'intermittence (question 111), j'avais posé la question suivante (en commentaire) au MO le 16 avril 2018 :
"Pour bien comprendre ce dont on parle je prends un cas concret: une consommation de 100 GW fin décembre en soirée. Pas de contribution solaire, et, en situation anti cyclonique, une puissance éolienne de 10% de la puissance nominale du parc éolien. Pouvez-vous donner alors la puissance nucléaire, hydro, gaz, charbon et importée?"
Je n'ai toujours pas de réponse. Et pourtant, une consommation de plus de 100 GW a déjà été observée en 2012 à 102,1 GW. Peut-être que le MO n'a pas la réponse. C'est ce que semble indiquer la comparaison, mise en pièce jointe, des scénarios de RTE Ohm, Volt, Ampere, Hertz et Watt avec les valeurs données pour 2017. On y voit les puissances prévues par ces scénarios ainsi que les valeurs pour 2017. Pour tous les scénarios, J'ai supposé que, la nuit, la puissance fournie par le Photovoltaïque était nulle et que celle fournie par l'éolien de manière garantie ne dépassait 10% de la puissance éolienne nominale. J'ai aussi ajouté à tous les scénarios une puissance de 4 GW de turbines à fioul, disponible en 2017. On voit qu'en 2017 la puissance disponible atteignait 108 GW, bien supérieure à la valeur de 100 GW citée dans ma question, et même aux 102,1 GW observée en 2012, record absolu. Par contre aucun scénario de RTE ne dépasse 101 GW, le déficit par rapport à la puissance de 2017 variant entre 7 et 30 GW.
Les scénarios OHM et VOLT, les moins déficitaires (à 7 GW par rapport à 2017) ont soit une puissance fossile importante (OHM), soit ne diminue pas le nucléaire autant que les autres.
Tels qu'ils sont actuellement, les scénarios RTE présenteraient de forts risques de ne pas pouvoir fournir à la consommation de pointe, d'autant que l'on envisage de d'électrifier la mobilité.
D'où, peut-être, l'absence de réponse du MO.
Commentaires
Gestion de l'intermittence
Les autorités, le MO tout le premier, les médias et e public saturé de propagande sur les bienfaits des ENR n'ont pas compris que au moment des pointes de demande les éoliennes et le photo-voltaïque ne seront d'aucun secours pour alimenter le réseau. De graves coupures de courant sont donc à prévoir.
L’Institut Energie Développement, IED, dans son rapport de juillet 2017 l’a annoncé : On va vers de graves coupures de courant en France. Cet hiver 2017-2018, la chance a voulu que la période de grands froids ne s’accompagne pas de l’anticyclone à vent nul ; au contraire, il y avait du vent, les éoliennes ont pu fonctionner à plein ! On a tout de même dû couper le courant à des entreprises, mais sans que cela fasse trop de bruit dans le pays. Nous n’avons pas trop de réacteurs, mais pas assez !
Un black out du réseau quel qu'en soit la cause a des effets dramatiques : des victimes seront probables, les pertes économiques seront considérables.
EL’Institut Energie Développement, IED, dans son rapport de juillet 2017 l’a annoncé : On va vers de graves coupures de courant en France. Cet hiver 2017-2018, la chance a voulu que la période de grands froids ne s’accompagne pas de l’anticyclone à vent nul ; au contraire, il y avait du vent, les éoliennes ont pu fonctionner à plein ! On a tout de même dû couper le courant à des entreprises, mais sans que cela fasse trop de bruit dans le pays. Nous n’avons pas trop de réacteurs, mais pas assez
Je suis surpris que personne n'en parle
Seules les énergies pilotables seront alors en première ligne qui s'en soucie ?
Merci mais visiblement la
Merci mais visiblement la question d'un pic à 102 GW (base du raisonnement) ne pose visiblement pas de problème ? Le terme journalier est d'ailleurs "grossier", il s'agit plutôt d'un pic horaire, le matin au réveil et/ou le soir au retour du travail (ce qui est mon cas, étant un actif je précise, cela semble plutôt rare ici...). Faire évoluer le système électrique global pour passer d'un paradigme dépassé (aligner la production sur la consommation) vers celui des réseaux 2.0 voire 3.0, permettra, à côté des économies d'énergies dont le gisement est encore gigantesque, de drastiquement lisser notre consommation. Le chauffage électrique imposé en France pour on sait quoi... reste une aberration dont nous subissons encore les conséquences. Surtou, chauffer l'air ou l'eau de nos logements, ce qui représente la source principale des consommations domestiques, ne nécessite pas de "pic" pour garantir notre confort. Au contraire, cela peut facilement se lisser, et même demain, se baser sur les productions hydrauliques, éoliennes et solaires fonction de leur disponibilité. Et voilà déjà une bonne partie du problème réglé !
En parallèle, si la France venait un jour à être confronté à un accident nucléaire majeur (qui sait ... ?) et que les français réagissaient comme la population japonais il y'a quelques années, soit en demandant l'arrêt immédiat de toutes les centrales, avec 75% de nucléaire dans notre mix national, là oui je suis d'accord, nous serions tous dans le noir !
Commentaire d'un inactif
Vous êtes jeune, d'après ce que vous dites. On sera morts quand vous récolterez la situation que vous préconisez. Alors je ne sais pas pourquoi on est quelques uns à essayer de mettre du rationnel dans ce débat...par altruisme peut être.
Aligner la production sur la consommation est il un paradigme dépassé? Il semble que dans un pays froid, d'autres ont essayé l'inverse, ce que vous préconisez. A Noel par moins 20 il y avait des queues en pleine nuit devant les magasins. Les gens ne savaient pas ce qu'il arriverait dans les étals, mais ils attendaient quand même.
Libre à vous de préférer ce genre de régime.
Remarque: en cas d'accident nucléaire, si on a des ENR, sans vent, on sera quand même dans le noir. L'argument de "pas tous les oeufs dans le même panier" tient avec une alternative pilotable, pas aléatoire.
Autre remarque: un réseau ne produit rien. Le plus beau réseau x.0 ne peut rien s'il n'y a pas de jus.
Calculs optimistes
Merci pour vos calculs ; les calculs en GW permettent de voir très rapidement le risque pris avec certaines hypothèses.
Quelques remarques :
Prendre 10% de l’éolien installé est beaucoup trop : cela s’est produit pendant 25,5% du temps en 2017.
Même 5% fait prendre trop de risque : il y a eu 687 heures en 2017 avec ce facteur de charge.
Il faudrait réduire la production d’éolien garantie à 2 GW.
La biomasse (quelques GW) est omise. Cela compense l’excès d’éolien.
Pour l’hydraulique, il ne faut pas prendre la puissance installée, qui n’est jamais atteinte, la production variant avec la pluviométrie et le remplissage des barrages. Pendant 4 ans (2014-2017) la puissance maximale fournie a été de 16,6 GW. En janvier-février (2014-2017) elle a été de 13,6 GW au maximum.
La réserve des barrages descend en dessous de 2 TWh en février, soit 2 jours de consommation (en gros).
Vous pouvez donc ajouter 10 GW dans la ligne « Manque 2017 » pour les scénarios RTE.
Nulle doute que vous aurez les explications sur ce déficit.