Question n°124
Hiérarchie des priorités
le ,Avant de poser des questions techniques aux citoyens sur les moyens à mettre en oeuvre, pourquoi ne pas commencer par poser le problème en des termes clairs et surtout hiérarchisés ? Je n'ai pas vu de la part du maître d'ouvrage d'explication claire sur la nécessité de faire décroître de 25% la part du nucléaire si ce n'est la diversité du mix. Nous nous apprêtons à faire face à des crises pétrolières répétées. Notre dépendance à cette précieuse ressource est colossale. Y a-t-il consensus au sein de la sphère politique actuellement au pouvoir pour considérer que la question pétrolière représente un risque majeur pour la stabilité de notre civilisation ? Imagine-t-on les conséquences combinées d'un réchauffement de plusieurs degrés combiné à une pénurie pétrolière ? A la vue de ce risque est-il raisonnable de focaliser le questionnaire sur le nombre de centrale nucléaire qu'il faudrait fermer pour pouvoir planter plus d'éoliennes ? Ne pourrait-on pas débattre de ce que nous ferons de la première goutte de biogaz (méthane ou hydrogène produit à partir de source décarbonnée) : l'utiliserons-nous pour compenser l'intermittence des ENR ou pour remplir un réservoir de voiture ou de camion ? Il faut absolument hiérarchiser les priorités et il me semble que pour l'instant on mélange tout dans une joyeuse cacophonie. Si le capitaine d'un bateau se rend compte que la coque prend l'eau de manière massive compromettant la survie de son navire, et que par ailleurs quelques groupes de personnes font du lobbying pour refaire l'intégralité des peintures du bateau qui selon eux représentent un risque considérable en cas d'incendie, quelle décision prend-il ? Commence-t-il par mettre 80% de l'équipage au travail pour repeindre 25% du bateau, ou bien met-il tout en oeuvre pour colmater de façon la plus efficace et la plus durable la fuite qui menace le navire ?
Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.
Il est effectivement parmi les enjeux de la programmation pluriannuelle de l’énergie d’organiser la réduction des énergies fossiles et de s’interroger sur la meilleure utilisation possible des différentes énergies renouvelables. La réponse à cette question va être tirée par la perspective de neutralité carbone à l’horizon 2050. En effet, à 2050, l’énergie devra être totalement décarbonée. Il n’y aura donc plus que :
- de la biomasse sous forme solide (bois), liquide (biocarburants) ou gazeuse (biogaz) ;
- de la chaleur renouvelable (géothermie, pompes à chaleur) ou fatale ;
- de l’électricité non carbonée.
La politique de l’énergie se pose effectivement la question de l’optimisation de l’usage de la ressource rare que sera la biomasse en 2050. La programmation pluriannuelle de l’énergie devra, à partir de la situation actuelle, donner les bons signaux pour orienter le système énergétique dans cette trajectoire à l’horizon 2028.