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Avis n°368

Hydrogène « vert » : les risques d’un modèle économique non viable avant longtemps

Ajouté par Georges ANONYMISé (VERSAILLES), le
[Origine : Site internet]

L'hydrogène « vert », c'est-à-dire issu d'énergies renouvelables produisant de l'électricité, produisant à son tour de l'hydrogène par électrolyse est très séduisant... sur le papier. Malheureusement, les très nombreuses transformations physiques successives nécessaires pour l'obtenir à partir d'énergies du vent ou de soleil conduisent à des pertes qui s'accumulent pour devenir considérables et rendent l'hydrogène ainsi produit très cher. Beaucoup plus (entre 2 à 3 fois plus en l'état actuel des technologies) que l'hydrogène produit par vaporeformage d'hydrocarbures, essentiellement gaz naturel. Qui représente actuellement grosso modo 95 % de la production totale d'hydrogène dans le monde et en France. Pour des raisons évidentes de... coût de production ! Cela malgré un bilan carbone très défavorable : l'hydrogène fabriqué par vaporeformage produit environ 10 kg de CO2 pour 1kg d'H2, ce qui équivaut à un contenu carbone d'environ 300 g de CO2/kWh PCS d'hydrogène...

Les coûts de l'hydrogène « vert » sont-ils amenés à baisser rapidement pour devenir compétitifs ? Malheureusement non, pour deux raisons qui demanderont beaucoup de temps : l'augmentation des rendements, fonction des résultats à moyen/long termes de la R&D et la nécessaire division par 2 des CAPEX des électrolyseurs.

Que risque-t-il de se passer entre temps ? Le plan hydrogène que vient de dévoiler le gouvernement prévoit une enveloppe dédiée au soutien à la construction de stations-service hydrogène. Ce qui créera le besoin en incitant les automobilistes à acheter des véhicules utilisant cette énergie, pour leurs besoins particuliers ou professionnels. D'où viendra l'hydrogène pour alimenter ces stations ? En économie ouverte, nécessairement des productions les moins chères, hors subventions dont ni l'Etat ni a fortiori les consommateurs (déjà écrasés par les subventions à l'électricité éolienne et photovoltaïque) n'ont les moyens !

Résultat : le risque est très élevé que dans cette période transitoire, qui pourrait se prolonger durant de très longues années, on continue à utiliser massivement du gaz naturel pour produire l'hydrogène qui sera nécessaire. Avec à la clé une augmentation des émissions de CO2... Autant vaudrait-il brûler directement ce gaz naturel dans les moteurs, dont la combustion n'émet que... 185 g de CO2/kWh PCS !

Encore un chemin pavé de bonnes intentions risquant de mener à l'enfer... climatique !