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Point de vue n°28

Les incohérences de la future PPE

Michel ANONYMISé (Chambéry)

Tout au long de ce document partial, le dogme antinucléaire (réduire coûte que coûte l'énergie nucléaire), ainsi qu'une confusion entre les objectifs et les moyens, biaisent le raisonnement. Plusieurs points sont notamment incompatibles avec la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) devant être respectée, avec la Loi de transition énergétique (LTECV) votée en août 2015, et avec le compte-rendu du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017. Le fichier joint obligatoirement au format PDF supprime les nombreux liens qui enrichissent le texte. Il peut être retrouvé complet ici sur mon site : https://www.vive-le-nucleaire-heureux.com/blog-vive-le-...

Commentaires

Monsieur
Votre argument principal est la compétitivité du nucleaire face a l'eolien et au solaire que vous craignez bcp visiblement...
Mais votre analyse est bien évidemment peu précise sur la reelle compétitivité du nucleaire.
Pour rappel, la SFEN conclut dans sa note de mars 2018 sur le cout du nouveau nucleaire propose a l'Etat de mettre en place un systeme de tarif d'achat pour les futurs EPR, systeme que vous decriez pour les EnR. L'exemple anglais d'Hinkley Point est notamment cité. Hinkley point qui rappelons le va beneficier d'un tarif de rachat de l'électricité de près de 110€/MWh pendant 35 ans alors que les derniers projets eoliens terrestres et solaires en France sortent a des tarifs de l'ordre de 50 a 65 €/MWh sur 20 ans, puis prix du marché... ces couts au départ élevés certes, ont baissé en une décennie. Il ne faut pas le nier! A ce titre pourquoi s'en priver?
Et le sujet n'est pas de tt remplacer mais de diversifier.

13000

"les derniers projets eoliens terrestres et solaires en France sortent a des tarifs de l'ordre de 50 a 65 €/MWh sur 20 ans, puis prix du marché... "
Il faut donc arrêter immédiatement les subventions et l'obligation d'achat et intégrer les coûts externes pour compenser les jours sans vent et / ou sans soleil.

"Et le sujet n'est pas de tt remplacer mais de diversifier."
Au nom de quoi faudrait-il diversifier avec des sources d'énergies fatales, intermittentes et subventionnées et ruineuses ?

73000

Les Anglais ont toujours été de très bons acheteurs. Le contrat signé lors de la décision de construction d'Hinkley-Point est un contrat aux différences.
Il fixe un prix d'achat pour 35 ans du MWh d'Hinkley Point.
Si le prix du marché britannique est plus bas, le gouvernement paie la différence.
Si le prix du marché est plus haut, EDF Energy rembourse la différence au Gouvernement.
Si nous étions comme les Suédois avec une taxe carbone de 100 €/tonne de CO2, les MWh produits par les centrales thermiques seraient déjà élevés.
Mais en 2025-2030, le prix du MWh sera de mon point de vue beaucoup plus élevé que celui d'Hinkley Point car les prix du thermique vont s'envoler pour réduire les émissions de gaz carbonique et les prix des éoliennes ne baissera plus tout simplement parce que les quantités de cuivre dont elles sont besoin sont considérables.
Enfin, l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence aboutit à ce paradoxe: plus aucun producteur n'investira des sommes considérables dans des outils pilotables si les gouvernements ne garantissent pas un retour sur investissement. Les Anglais l'ont compris avant nous.

69003

Je vous retourne votre argument. Si le nucleaire est si rentable, pourquoi les operateurs n'ont plus les capacités d'investir financierement sans l'aide de l'Etat?
Pourquoi financer publiquement la recherche via CEA etc. ? Pourquoi le nucleaire totalise le plus de subventions europeennes depuis les dernieres decennies?
Pourquoi le nucleaire se developpe si peu vite dans le monde alors qu'il est selon vous la solution miracle? (Evitez le discours personne ne comprends rien...)

Les EnR font si peur que ca aux partisans du nucleaire?

Enfin, si vous etes si sensible aux emissions de Co2, pourquoi ne pas plus decrier les subventions tjs existantes et aussi importantes pour les energies fossiles et taper sur celles versees au EnR?

Quel mal a vouloir diversifier avec des modes de production propres, faciles a installer, faciles a demanteler avec un cout de production qui est plus bas chaque année?

Le cas francais ne doit pas ressembler au cas allemand et je ne plaide pas pour ce modele. Mais nous avons la possibilité d'exploiter sur notre territoire des ressources illimitées qui se complètent. Certes il y a des enjeux en termes de réseau et de développement de solutions innovantes; mais nous ne sommes pas idiots et nos gestionnaires de reseaux y travaillent ; d'autant que les enjeux techniques et surtout financiers en termes de prolongation des centrales, de gestion des dechets, de l'amelioration de la sûreté, de la création de nouvelles centrales nucleaires sont tout aussi énormes!

Alors mettons un peu de bonnes volontés pour modifier notre modèle et pour anticiper par exemple un accident grave qui pourrait survenir dans les prochaines annees et remettrait en cause notre modele 80% nucleaire (cf. Japon, dont la probabilité d'accident sur Fukushima etait tt aussi faible que sur nos centrales - voir rapport Brottes/Baupin) et que personne ne peut dire qu'un accident n'arrivera pas (cf. Intervention Directeur ASN dans Brottes/Baupin) Rappelons nous le Blayais en 1999... ou le sabotage dans la centrale belge... les menaces exterieures naturelles ou humaines ne manquent pas et aussi forts que nous sommes, nous n'en sommes pas a l'abri (ps: une eolienne piratée aura peu d'impact...).
Enfin personne ne peut dire aujourd'hui que toutes les centrales actuelles vont etre prolongées par l'ASN et si oui sous quelles conditions?

13000

Les coûts sont naturellements difficiles à chiffrer et par les uns et par les autres, notamment dans un bain néo-libéral qui éloigne les critères de choix du bien être des populations au bénéfice de quelques uns dans un raisonnement irrationnel propice aux excés.
La France est exemplaire pourquoi s'en priver ?
Les faits sont têtus et peut être déplaisent ils à tout ceux qui croient encore que le réchauffement climatique, et ses catastrophes, et les pollutions des industriels peu responsables, sont dans un futur hypothétique et lointain.
Pourtant tout est là ! il suffit de tendre le poumon.
Pourquoi cacher aussi que notre modèle économique en déconstruction accélérée permet encore un prix de l'électricité aux particuliers et aux entreprises parmi les plus bas, que veulent ceux qui se prétendent des pionniers.
Pourquoi cacher aussi que la régularité de la distribution électrique dans chaque maison est le résultat de la production régulière et en masse suffisante de cette source d'énergie, impossible via les sources ER classiques vent/soleil. Pourquoi crier vive les batteries que l'on ne sait pas retraiter sans salir.
Baisser le nucléaire trop et trop vite est une erreur au moins, un crime pour la planète au pire.

50440

Vous dites:

"Certes il y a des enjeux en termes de réseau et de développement de solutions innovantes; mais nous ne sommes pas idiots et nos gestionnaires de réseaux y travaillent"

Vous pouvez avoir le meilleur "réseau" du monde, quand y a pas de jus, y a pas de jus (comme aujourd'hui par exemple, l'éolien est quasiment à zéro.

75013

Ca peut éclairer certains qui parlent de "crime pour la planète"...:
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.5907582_5ad8417d09173.surete-...

@ 4V: l'intérêt du mix est justement de multiplier les sources... le solaire produit bien par contre!

13000

Cette nuit, le solaire, c'était pas terrible.

" multiplier les sources"
Donc, en capacité, multiplier les investissements redondants.

75013

Le débat actuel sur les EnR occulte le double problème de l'acceptabilité sociale et du respect des écosystèmes.
Le jour où les décideurs politiques accepteront de reconnaître que l'éolien terrestre est inacceptable pour les riverains, a fortiori compte tenu de la règle des 500 m imposée par l'ancienne ministre de l'énergie (ou de l'écologie politique, je ne sais plus), qu'elle est nuisible pour les écosystèmes et que la règle Eviter/ Réduire/ Compenser est devenue inacceptable si nous voulons vraiment respecter la biodiversité et avoir des oiseaux au printemps et le reste du temps, le jour où l'on acceptera de parler de cela ainsi que du respect des citoyens, ce jour là nous aurons vraiment progressé.
Notre ministre lui-même sur France Inter à mi-décembre le reconnaissait non sans courage : "l'éolien terrestre crée des résistances citoyennes, et je peux le comprendre".
Nous les ruraux, qui avons hérité d'un mode de vie (agriculteurs et éleveurs) ou qui avons choisi de vivre à la campagne, nous ne sommes pas des privilégiés mais des citoyens comme les autres.
Dans mon département, l'Aveyron, nous sommes déjà un "territoire à énergie positive", cette mode nouvelle, vous savez ? J'ai quand même fait le calcul, et c'est tout bon nous sommes à énergie positive dès 2018, alors pourquoi nous imposer de l'éolien là où d'autres énergies renouvelables seraient bien plus adaptées au besoin d'attractivité de notre magnifique pays : la géothermie, le petit hydraulique, le bois-énergie à condition de ne pas surexploiter la forêt, le solaire aussi.
Mais ces questions de respect des habitants et de respect de la biodiversité, de préservation de l'attractivité des territoires ruraux, çà ne rentre pas dans l'équation de la PPE, c'est bien regrettable : mais, au fait, pourquoi ne pas intégrer cela dans l'équation, justement ? Les citoyens ne sont-ils pas plus importants que les profits des opérateurs ?

12150