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Question n°391

Influence du nucléaire sur les émissions de CO2

Ajouté par Philippe ANONYMISé (Solre le château), le
[Origine : Site internet]

Dans le Projet Loi de Finance 2018, page 8 du chapitre PLF 2018 Écologie, développement et mobilité durables Mission Présentation de la Programmation Pluriannuelle, il est indiqué "Une politique ambitieuse pour l'énergie et le climat face aux impacts constatés et répétés du dérèglement climatique, il est déterminant d'accélérer la mise en œuvre de l'accord de Paris en France, en Europe et sur le plan international, qui doit permettre de retrouver une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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• Les décisions concernant la réduction des capacités de production d'électricité d'origine nucléaire se feront en lien avec les ministères concernés et les acteurs de la filière, et s'inscriront dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie.
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Ma question : L'énergie nucléaire n'est pas émettrice de CO2, c'est bien là le principal atout du nucléaire en France par rapport à l'urgence climatique due aux effets de serre. Alors pourquoi cette décision de réduire la part du nucléaire dans les accords de Paris face à l'urgence climatique ?

Il est d'ailleurs heureux de constater la contradiction dans ce même Projet Loi de Finance (indisponibilité de certaines centrales nucléaires...) en page 366 PLF 2018 Énergie, climat et après-mines Programme n° 174 "Objectifs Et Indicateurs De Performance" qu'il est attribué "justification des prévisions et de la cible" pour les émissions « Réalisation 2016 ». Selon l'estimation provisoire disponible en juillet 2017, les émissions par habitant constatées en 2016 sont plus élevées que celles constatées en 2015 de 0,9 %. La valeur élevée des émissions 2016, au regard du budget carbone, s'explique notamment par 2 éléments conjoncturels défavorables :
- le faible prix des produits pétroliers, ...
- l'indisponibilité de certaines centrales nucléaires en 2016 suite à des travaux de maintenance, d'où un recours à des énergies fossiles génératrices d'émissions pour la production électrique.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

La programmation pluriannuelle de l'énergie établit les priorités d'action du gouvernement pour atteindre les objectifs de politique énergétique qui ont été fixés par la loi.

 Dans la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017, le Gouvernement a rappelé « son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité et d’une forte croissance des énergies renouvelables dont le potentiel économique est désormais démontré ». Cette diversification a vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité, ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016 et que vous évoquez. Le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir faire face à de tels événements.

Les enjeux des différentes solutions de production d'électricité en matière de sécurité d'approvisionnement sont également multiples :

  • D’une part, la baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique permet de réduire le risque lié à l’utilisation dominante d’une seule technologie et les conséquences qu’auraient des dysfonctionnements éventuels de cette technologie ;
  • D’autre part, l’intermittence des énergies renouvelables peut être un élément de fragilisation de la sécurité d'approvisionnement ; la question de l'équilibre entre offre et demande se posant en raison du décalage entre les pics de consommation et les pics de production renouvelable, ce qui soulève également la question du développement des solutions de stockage.

Le mix électrique doit ainsi être pensé en termes de complémentarité entre l’ensemble des moyens de production.