Question n°354
L'énergie décarbonnée
le ,La France est championne du monde de l'énergie décarbonnée au travers de l'hydroélectricité et de son parc nucléaire. Pour continuer dans cette voie et assurer sa sécurisation du système électrique de manière permanente, est-ce techniquement raisonnable que la part du nucléaire soit réduit à 50% en 2035 ?
Nous vous remercions pour votre contribution au débat.
Le Gouvernement souhaite engager une transition énergétique reposant d’une part sur la sobriété et l’efficacité énergétique et d’autre part sur la diversification des sources de production et d’approvisionnement et le développement des énergies renouvelables.
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015, fixe ainsi l’objectif de limiter la part du nucléaire à 50 % de l’électricité produite en France à l’horizon 2025.
Si l’énergie nucléaire constitue en effet d’un point de vue des émissions de gaz à effet de serre un atout, sa forte proportion est également susceptible de dégrader la robustesse du système électrique. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ainsi rappelé à plusieurs reprises qu’une des vocations de la diversification du mix électrique était de renforcer aussi la sécurité d'approvisionnement en électricité. Il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016 qui n’étaient ainsi pas disponibles au cours de l’hiver.
En diversifiant le mix électrique, le développement des énergies renouvelables électriques que poursuit le Gouvernement contribue au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir pallier de tels événements sur le parc nucléaire.
Le bilan prévisionnel 2017 publié par RTE montre par ailleurs que des taux d’énergies renouvelables importants sont possibles dans le mix à l’horizon 2035 (jusqu’à 49 % dans le scénario Ampère) tout en conservant un mix électrique décarboné. Dans l’ensemble des scénarios de RTE, des fermetures de centrales nucléaires sont en effet possibles en parallèle de la montée en puissance des capacités renouvelables tout en continuant d’assurer sa sécurité d’approvisionnement et sans construire de nouvelles centrales thermiques.