Vous êtes ici

Question n°492

Limitation de la puissance des centrales nucléaires

Ajouté par Pierre ANONYMISé (Lyon), le
[Origine : Site internet]

Le rapport VILLANI sur l'intelligence artificielle précise : d'ici 2040, l'énergie requise pour les besoins en calcul devrait dépasser la production énergétique mondiale". Pensez-vous dans ces conditions que limiter le nucléaire décarboné est une bonne décision compte tenu de la faiblesse très probable de la puissance disponible en renouvelables en 2040 ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Le graphique ci-dessous montre l'évolution des consommations d'énergie finale et d'énergie fossile depuis 2000 ainsi que les objectifs à 2030 fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). La courbe bleue montre une relative stabilité des consommations d'énergie des Français. Elle souligne la nécessité d'accélérer les politiques de maîtrise de la demande d'énergie et la mobilisation de tous les Français. La courbe orange (énergie fossile) baisse plus vite que la courbe bleue (énergie finale) : c'est parce que des énergies renouvelables, non émettrices de CO2, remplacent progressivement les énergies fossiles qui en émettent.

La LTECV de 2015 fixe un objectif en 2030 de réduction de la consommation d'énergie finale à 20 % et de réduction de consommation d'énergie fossile à 30 %. L'atteinte globale de ces ambitions suppose des politiques publiques fortes et l'adhésion de l'ensemble des citoyens, entreprises, collectivités concernées à cet objectif.

L'objectif de décroissance plus forte de l'énergie fossile est lié à la lutte contre le changement climatique. Elle va se traduire par une substitution de certaines consommations fossiles par des consommations électriques, augmentant ainsi la part relative de l'électricité dans le mix énergétique.

La vision de l'évolution du niveau de consommation d'électricité dépend des rythmes combinés d'une part d'augmentation de l'efficacité énergétique des usages électriques liés notamment au progrès technique, et d'autre part du rythme d'apparition de nouveaux usages (tablettes, ordinateurs, véhicules électriques...) dont fait partie l'intelligence artificielle. La trajectoire de consommation d'électricité qui sera arrêtée dans la PPE devra prendre en compte ces incertitudes, mais également les opportunités que présentent ces nouveaux usages. Pour ce qui est plus spécifiquement des besoins futurs en énergie de l'intelligence artificielle, le rapport Villani fixe par exemple l'objectif d'une intelligence artificielle qui devienne « nativement écologique » en anticipant ces besoins et en recherchant des voies pour diminuer sa consommation d'énergie.

Enfin, les conclusions des études menées par RTE dans le cadre de son bilan prévisionnel ne révèlent pas « la faiblesse très probable de la puissance disponible en renouvelables en 2040 » puisqu'elles montrent, au contraire, qu'il est possible d'avoir des taux importants de pénétration des renouvelables (jusqu'à 49% dans le scénario Ampère), sans avoir recours à de nouveaux moyens de production thermiques, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre du système électrique et en déclassant des réacteurs nucléaires.