Question n°417
L'obsession du 50% nucléaire
le ,Le 13 mai dernier, j'ai demandé au Maître d'ouvrage de publier l'étude qui justifie que le choix de 50% de nucléaire constitue un optimum. A ce jour, je n'ai pas eu de réponse, mais je reste confiant : un choix aussi lourd de conséquences pour l'environnement, l'emploi, l'économie, notre tissu industriel a nécessairement été réfléchi et ne peut pas être le seul fruit d'un caprice politicien.
J'aimerais aller plus loin dans cette interrogation. Après tout, pourquoi pas 50% si il y a de bonnes raisons ! J'entends bien l'argument "Ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, et diversifier le mix", même s'il est absurde de vouloir substituer des sources intermittentes à une source pilotable. Mais pourquoi viser cet objectif à si court terme ?
Même le Ministre a reconnu que l'horizon 2025 était injouable. Pour approcher cet objectif, même en 2035, l'Etat impose à EdF la fermeture anticipée de Fessenheim, ce qui représente une perte de valeur de plusieurs milliards d'euros pour l'exploitant.
Là encore, cette décision est sans doute mûrie et réfléchie. D'où ma question :
Sur quels arguments rationnels s'appuyer pour justifier que la recherche d'une diversification du mix de façon accélérée mérite un telle perte de valeur ? N'est-il pas plus sage - aux plans économiques, techniques et environnementaux - de laisser le temps au temps, de ne pas sacrifier un outil de production en parfait état de marche et de viser ce rééquilibrage en fin de vie naturelle des réacteurs ?
Merci de votre réponse.
Dans sa communication en conseil des ministres du 7 novembre 2017, le Gouvernement a rappelé son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité et d’une forte croissance des énergies renouvelables dont le potentiel économique est désormais démontré.
Le Gouvernement a toutefois pris acte des études menées par RTE qui montrent que l’échéance de 2025 soulève d’importantes difficultés de mise en œuvre au regard de nos engagements en matière climatique. Malgré le développement volontariste des énergies renouvelables que va entreprendre le Gouvernement, et du fait de la faible maturité à court terme des solutions de stockage, la France serait contrainte de construire une vingtaine de nouvelles centrales à gaz dans les sept prochaines années pour assurer la sécurité d’approvisionnement lors des pointes de consommation, conduisant à une augmentation forte et durable de nos émissions de gaz à effet de serre.
Le Président de la République a ainsi demandé au Gouvernement d’établir, dans le cadre de la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), une nouvelle trajectoire ambitieuse d’évolution de notre mix électrique qui permette d’atteindre le plus rapidement possible les objectifs fixés par la loi de transition énergétique en prenant en compte l’impératif climatique, la sécurité d’approvisionnement en électricité, la compétitivité économique du pays et la soutenabilité financière de la transition, et en préservant la possibilité de faire des choix en fonction des évolutions technologiques et économiques à venir.
En particulier, la Programmation pluriannuelle de l’énergie fixera les orientations en matière de réduction du parc nucléaire existant, en intégrant l’incertitude sur les avis futurs de l’Autorité de sûreté nucléaire, autorité indépendante, concernant la prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de leur quatrième visite décennale.