Question n°297
Modèle collaboratif ? ou coopératif pour le transport de personne dans la PPE
le ,Je suis étonné de lire le mot "collaboratif" dans le titre du paragraphe 7.6 de la PPE 2016-2018, je cite ce titre "Développement des modes de transports collaboratifs". Ma question est Qui a retenu ce titre ? Et pourquoi ?
Car le mot "coopératif" serait bien mieux choisi. En effet, le modèle économique collaboratif laisse une place importante aux profits privés, sans aucun frein aucun.
A l'inverse, le modèle coopératif est lui centré sur le bon fonctionnement à moindre coût collectif, avec des écarts de salaire mesurés et calibrés, par exemple X2 ou X5 entre le plus élevé et le plus faible. Ce modèle économique s'applique bien mieux à cette ressource commune et partagée qu'est l'échange de données pour le service de transport : proposer un trajet, rechercher un transport en voiture sur un trajet. La plateforme d'échange de données "offres de trajets/demandes de transport/coordonnées téléphoniques et RV et horaires et localisations" ne doit pas donner lieu à trafics financiers et commissions démesurées, à l'instar de la société Comuto (Blablacar) qui s'arroge une commission de l'ordre de 15 à 19% actuellement, sans justification et sans concurrence, ayant recopié le logiciel initial du site internet historique covoiturage.fr. Ce site, je le rappelle, était sans commission financière. Et c'est la société COMUTO, alisa BLABLACAR, qui l'a modernisé et fait monter la comission de 1%, puis 2%, puis 4 à 6%, puis 10 à 12%, puis 15, puis 17 et 19% actuellement. C'est une pure logique financière de profit à court terme qui guide cette société qui exploite un marché captif.
Seul le modèle COOPERATIF est le bon dans l'espace du bien public. Je pense que c'est un écart important de la PPE de ne mettre en avant que le modèle collaboratif, en tout cas BBC dégage des profits privés très importants. Cet enrichissement personnel n'apporte rien à la problématique de la modération de l'utilisation de la voiture productrice de beaucoup de CO2 comme moyen de transport.
Est ce que la PPE peut préciser et modifier sa formulation pour améliorer l'utilisation des véhicules déjà circulant (pour viser de 1,8 à 2 personnes par véhicule) ?
Merci d'avance de votre considération et de vos éléments d'éclairage sur ce sujet délicat du profit privé sur le dos des petites gens sans voiture qui doivent se déplacer. Une nouvelle fois, on prend l'argent des pauvres... pour faire l'argent des riches ? Il faut surtout très vite moins polluer je crois.
Nous vous remercions pour cette contribution à la réflexion sur la programmation pluriannuelle de l’énergie.
L’objectif de « développement des modes de transports collaboratifs » est inscrit à l’article 40 de la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Cet article prévoit que l’État définisse une stratégie pour le développement de la mobilité propre portant notamment sur le développement des modes de transports collaboratifs, tels que l'auto-partage ou le covoiturage.
La notion de mode de transport collaboratif repose sur le partage de véhicules ou de trajets, l'organisation des usagers en réseau généralement par l'intermédiaire de plateformes internet. Elle s’inscrit dans l'économie collaborative qui se caractérise par l’accès, la mise en commun et le partage de biens et de services. L’objectif est à la fois l’entraide, des déplacements moins chers et des économies d’énergie.
Concernant le covoiturage, l’article L3132-1 du code des transports précise qu’il doit être effectué à titre non onéreux, excepté le partage des frais, dans le cadre d'un déplacement que le conducteur effectue pour son propre compte. Certaines plateformes de mise en relation telles BlablaCar ont en effet une logique de profit et pratiquent des commissions pour rémunérer leur service. Néanmoins, il existe également d’autres plateformes de covoiturage portées par des acteurs privés ou publics qui ne pratiquent pas de telles commissions.
Concernant l’autopartage il y a également dans ce secteur une coexistence des acteurs privés du secteur coopératif (exemple Citiz) et du secteur strictement marchand (Communauto, Drivy ...) ainsi que des acteurs agissant dans le cadre d’un service public (Autolib).
Le transport de colis entre particuliers ainsi que les vélos en libre-service relèvent également des transports collaboratifs.
Lors des Assises de la Mobilité qui se sont tenues du 19 septembre au 13 décembre 2017, un dialogue approfondi s’est instauré avec les acteurs des transports et les citoyens et ces échanges ont donné lieu à des réflexions et propositions diverses dans le cadre de la préparation de la loi d’orientation des mobilités. Dans ce cadre, les ateliers de l’innovation, les ateliers sur les mobilités solidaires et les ateliers sur les mobilités plus propres ont traité du développement des modes de transports « collaboratifs ».
Lors de son discours de clôture des Assises de la mobilité du 13 décembre 2017[1], la ministre des transports Élisabeth Borne a indiqué que la politique de mobilité ne devait laisser personne sur le côté et que la loi d’orientation des mobilités mettra en œuvre les leviers nécessaires pour que l’ensemble du territoire et de la population bénéficient d’une politique de mobilité au niveau local (80 % des territoires et 30 % de la population en sont dépourvus actuellement). Elle a également souligné que l’Etat sera aux côtés des autorités organisatrices pour développer toutes les solutions de mobilité solidaire ou collaborative telles que le covoiturage, l’autopartage, le transport à la demande ou le vélos en libre-service.
La promotion du modèle coopératif d’entreprise pour les services de mobilité innovants a fait partie des recommandations du groupe de travail sur « les modèles économiques innovants ». Par ailleurs, ce sujet a également été évoqué lors de l’atelier sur « les mobilités plus solidaires » afin de favoriser l’autonomie des personnes sans emploi, jeunes, seniors, personnes handicapées et habitants des territoires périurbains et peu denses. La synthèse de l’atelier d’experts a notamment recommandé de « favoriser les collaborations public-privé-citoyens pour faire émerger de nouvelles solutions de mobilité », notamment en faveur du covoiturage, de l’autopartage, du vélo et de la marche dans les territoires « hors agglomérations », qui n’ont pas d’autorité publique locale chargée des politiques de mobilité. Les experts recommandent en particulier de « favoriser l’expérimentation des collectivités locales et de développer les modèles hybrides ou les partenariats entre acteurs publics et privés (association, collectif, start-up) du type groupement d’intérêt public (GIP), groupement d’intérêt économique (GIE), groupement économique solidaire (GES), société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) »[2].
Le projet de loi d’orientation des mobilités, qui s’appuie sur les travaux réalisés lors des Assises de la mobilité, sera prochainement présenté.
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[1] Discours disponible en ligne.
[2] Vous trouverez l’ensemble des synthèses de ces ateliers sur le site des Assises de la mobilité.
Favoriser le modèle coopératif
Merci à la MOA pour cette réponse que je trouve assez complète.
Toutefois, je pense que le choix de ce mot dans le titre du paragraphe 7.6 de la PPE 2016-2018 n'est pas anodin et évacue l'autre modèle COOP2RATIF, qui est bien moins spéculatif. En ce sens, je pense que la PPE biaise un peu le débat.
Et pour ma part, je pense qu'il faudrait nationaliser la plate-forme Blablacar, afin de lui confier une vraie mission de Service Public avec une péréquation tarifaire qui modère ses revenus au minimum, investissement et MO inclus bien sûr.
De surcroît, il ne faudrait pas que l'état français l'achète trop cher, car cette start up a bénéficié de beaucoup d'aide en millions d'Euro pour se développer. Je crois que c'est 180M€ sur trois ans, ce qui est une somme considérable. Je pense que les profits privés actuels dégagés par le modèle collaboratif pourraient financer ce remboursement envers l'état. En fait c'est le contribuable qui a aidé au moment où c'était nécessaire.