Question n°14
Cycle du combustible nucléaire
le ,Quand va-t-on fermer La Hague ? Retraiter le combustible nucléaire est une hérésie française. Pas d’intérêt économique !
V3 en date du 22 juin 2018
Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.
Comme l’a confirmé la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017, « la PPE définira également les modalités du maintien du recyclage du combustible nucléaire qui revêt un caractère stratégique pour la France ».
Le cycle du combustible consiste en l’ensemble des opérations de fabrication et de fourniture de combustible aux réacteurs puis de gestion du combustible usé, depuis l’extraction du minerai à la gestion des déchets. Il repose actuellement sur le « mono recyclage ». Les combustibles usés à l'uranium enrichi sont recyclés une fois afin d’y extraire le plutonium et l’uranium utilisés pour produire des combustibles recyclés : le MOx (actuellement chargés dans 22 des 58 réacteurs du parc électronucléaire français) et l’URE (pour Uranium de Retraitement Enrichi), actuellement autorisé dans 4 réacteurs du parc et dont l’emploi est en attente d’une consolidation de la filière industrielle de recyclage. Les combustibles MOx et URE usés sont ensuite entreposés dans l’attente d’une valorisation ultérieure.
Le « monorecyclage » sous forme de MOx et d’URE permet une économie d’uranium naturel entre 20 et 25 % par rapport à un cycle ouvert sans recyclage et une diminution du nombre de combustibles usés à entreposer d’un facteur 4 et un meilleur confinement des déchets ultimes. Il présente donc de multiples intérêts pour le système énergétique. Il constitue en outre une filière économique représentant près de 4000 emplois sur les sites de La Hague et Mélox sur laquelle la France dispose d’une compétence particulière. Enfin, le surcoût du « monorecyclage » par rapport à un cycle ouvert est de l’ordre de 2 à 3 €/MWh, soit moins de 10 % du coût de production du nucléaire existant, ce surcoût étant justifié par l’ensemble des avantages d’une telle stratégie évoqués précédemment.
Ces éléments justifient de l’appréciation portée par le Gouvernement du caractère stratégique de cette politique à l’horizon de la PPE à venir.