Vous êtes ici

Question n°118

Efficacité des énergies renouvelables sur le climat

Ajouté par Jean ANONYMISé (Parempuyre), le
[Origine : Site internet]
Energies renouvelables

Comment se fait-il qu'il n'y ait jamais eu d'évaluation de l'efficacité des énergies photovoltaïques et éoliennes sur les émissions de CO2 de l'électricité, et donc sur le dérèglement climatique ? L'exemple parlant et catastrophique de nos voisins allemands et danois ne devrait-il pas nous inciter à plus de réflexion ? La compensation de l'intermittence de ces sources éoliennes et photovoltaïques ne peut se faire qu'avec des énergies fossiles qui émettent du CO2. Cette évidence ne devrait-elle pas être incluse dans le débat ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions pour votre contribution au débat.

 

Pour répondre aux défis climatiques et énergétiques majeurs auxquels la France devra faire face dans les décennies à venir, le Gouvernement souhaite engager résolument une transition énergétique. Cette transition repose d’une part sur la sobriété et l’efficacité énergétique, et d’autre part sur la diversification des sources de production et d’approvisionnement et le développement des énergies renouvelables.

 

L’augmentation de la part des énergies renouvelables posera, comme vous le soulignez, des questions sur leur intégration au réseau. Le bilan prévisionnel de RTE montre que des parts importantes de renouvelables dans le mix électrique sont possibles en 2035 (jusqu’à 49 % dans le scénario Ampère) en poursuivant la réduction des gaz à effet de serre du secteur électrique et en fermant des réacteurs nucléaires si le rythme de fermeture est adapté. Un développement important des énergies renouvelables est donc possible en France, tout en la maintenant parmi les pays le moins émetteurs dans le secteur électrique.

 

Le gouvernement a clairement exprimé que les choix relatifs au mix électrique devront assurer qu’aucune nouvelle centrale thermique à combustibles fossiles ne soit construite et que les émissions de gaz à effet de serre de la production électrique française n’augmente pas.

 

Le retour d’expérience international réalisé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la base de l’expérience des pays utilisant des sources d’énergies renouvelables non pilotables montre par ailleurs que l’intégration des énergies renouvelables non pilotables dans le système est déjà possible au moins jusqu’à 40 % d’intégration. À de hauts niveaux d’intégration, le pilotage de la demande doit toutefois être actionné avec par exemple des « compteurs intelligents » et d’autres formes de flexibilité comme le stockage.

 

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015, fixe par ailleurs l’objectif de limiter la part du nucléaire à 50 % de l’électricité produite en France à l’horizon 2025.

 

Cet objectif doit être apprécié au regard de la diversification du système électrique. La diversification du mix électrique a en effet vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement. Ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de Sûreté Nucléaire, il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016.

 

La baisse de la part du nucléaire associée au développement des énergies renouvelables contribuent ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir palier à de tels événements, dont l'impact sur l'équilibre du système électrique est susceptible de diminuer à la mesure de la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique.