Avis n°198
Contribution GR n°1
le ,1. La Commission Nationale des Débats Public est chargée par le gouvernement de vérifier l'objectivité et la neutralité du débat national sur la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie, mais en restant toutefois dans le cadre des objectifs principaux de la loi de transition énergétique pour la croissance verte votée en 2015. Cette restriction imposée par le Maître d'Ouvrage au CNDP n'enlève-t-elle pas de l'intérêt au débat lui-même ? On est en effet en face d'un désaccord de beaucoup de milieux scientifiques compétents et indépendants sur certains de ces objectifs principaux cités ci-après, ce qui mérite un débat élargi :
- Une réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française de 75 à 50% est contradictoire avec l'objectif climatique de l'accord de Paris puisque cette énergie est, avec l'hydraulique maintenant limité en France, la seule grande source électrique pilotable n'émettant pas de CO2.
Une telle contradiction ne peut se justifier que par une perception très exagéré et non dite du risque "radioactivité", perception courante et entretenue par des lobbies et certaines ONG, elle-même en contradiction avec les constats d'exploitation du parc mondial nucléaire, avérés par toutes les organisations mondiale (ONU, OCDE, Union Européenne) et les Académies françaises des sciences et des technologies, qui établissent qu'au contraire, l'énergie nucléaire et celle qui a causé , depuis un demi-siècle qu'elle existe, et tous accidents historiques inclus, le moins d'effets négatifs sur la santé humaine. Il est d'ailleurs curieux que ces statistiques et rapports très officiels soient (sauf erreur de ma part) absents des annexes et de la bibliothèque du kit de l'opération "Débat public sur la PPE".
- En France métropolitaine, le maintien d'un soutien sans limites raisonnables aux énergies renouvelables intermittentes dont le coût intrinsèquement et durablement élevé exige toujours d'être lourdement subventionnées, et surtout malgré leur intermittence inhérente qui oblige de les appuyer sur d'autres, sources d'énergie pilotables, essentiellement fossiles émettrices de CO2 (Allemagne), ou nucléaire qu'il est contradictoirement envisagé de réduire (France), ceci sans que des possibilités de stockage massif d'énergie électrique économiquement envisageable soit en vue aux horizons temporels cités dans les projets de transition énergétique en débat.
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L'auteur pense que les trois plus grandes avancées historiques dans le domaine de la production d'énergie ont été jusqu'à présent :
1. La compréhension par Carnot vers 1820 de la possibilité de métamorphoser une partie de la chaleur en travail mécanique, découvrant que chaleur et travail sont deux aspects de la même entité "énergie". Cette découverte a considérablement accru la quantité d'énergie utilisable par l'homme sous forme de travail, ce qui a lancé la première révolution industrielle.
2. Quelques décennies plus tard, la domestication de l'électricité sous forme de courant alternatif triphasé, fruit progressif d'un travail de nombreux chercheurs, qui n'a pas accru davantage la quantité d'énergie disponible, mais l'a mise sous une nouvelle forme beaucoup plus flexible (Tesla) permettant sa divisibilité, son transport à grande distance et sa distribution à toutes échelles par réseau.
3. Au 20ème siècle, la domestication de l'énergie nucléaire, dont l'application dans le domaine de la production électrique a apporté, entre autres, un avantage fondamental non programmé, qui est de ne plus chauffer l'eau de la chaudière par une combustion émettant du CO2, mais par le freinage mécanique des neutrons issus d'une source radioactive par l'eau de cette chaudière. Cet avantage non pris en compte lors de l'engagement du programme nucléaire français prend tourte sa valeur maintenant puisqu'il fait, entre autres avantages, du nucléaire l'outil le plus puissant contre le réchauffement du climat dans le domaine de la production d'énergie électrique.
On constate que dans l'histoire, les grandes avancées durables dans le domaine de l'énergie ont été le fruit indirect des réflexions scientifiques plus vastes, ce qui limite le rôle historique du politique dans les choix énergétiques durables des sociétés humaines. Ce constat jette un certain flou sur l'édito du Ministre d'état Nicolas Hulot introduisant le kit du débat national sur la PPE, où il écrit de manière assez sommaire : L'Accord de Paris sur le climat correspond à une exigence historique puisqu'il s'agit d'abandonner le modèle qui a accompagné notre développement pendant 150 ans.