Question n°190
Mobilité électrique et infrastructures de recharge
le ,Je pense que l’un des freins à l’achat d’un véhicule électrique, outre le fait que peu de modèles bon marché sont proposés par les constructeurs, est l’insuffisance des infrastructures de recharge. En effet, elles sont nécessaires pour donner confiance aux utilisateurs sur la certitude que les véhicules entièrement électriques répondront de manière fiable à leurs besoins de déplacement, sans avoir à « subir » d’éventuelles limites d’autonomie. Existe-t-il à date un état des lieux le plus précis possible sur le parc de véhicules électriques (hors hybrides) et des dispositifs de recharge (nombre, localisation, puissance installée, …) ? Existe-t-il des études ou recherches sur les perspectives (ou ambitions) d’évolution attendues et leur rythme (scénario bas, médian, haut) ainsi que les gains d’économies en CO2 attendus ? La PPE a-t-elle prévu des incitations fortes pour que les communes-départements-régions investissent dans le secteur des infrastructures de recharge ?
Nous vous remercions pour votre contribution sur la mobilité électrique et les infrastructures de recharge.
Le secteur des transports a contribué, en 2015, à hauteur de 29,7 % aux émissions de gaz à effet de serre françaises, avec 93 % des émissions provenant du mode routier. L’enjeu de la question que vous soulevez est donc particulièrement important. Dans ce contexte, le développement du véhicule électrique contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à condition de maintenir un mix électrique décarboné.
Les véhicules électriques présentent en outre l’avantage de ne pas rejeter de polluants dans l’air lorsqu’ils roulent. Les atouts des véhicules électriques pour réduire la pollution de l'air, en particulier dans les villes, sont ainsi largement reconnus : ils permettent d’améliorer significativement la qualité de l’air en réduisant la quantité de particules fines et d’oxyde d’azote actuellement rejetés par les véhicules thermiques.
La mobilité électrique constitue en conséquence une des priorités du Gouvernement.
Plusieurs mesures visant à promouvoir le déploiement du réseau d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques sont déjà en place, avec notamment le Programme d’investissements d’avenir (PIA) qui a participé au financement des projets d’installation de plus de 20 000 points de recharge pour un montant de 61 M€ par des collectivités locales (voir détail des mesures pages 38 et 39 du dossier du maître d’ouvrage).
Ces mesures ont déjà permis une augmentation progressive des ventes de véhicules particuliers électriques et hybrides rechargeables en France. En 2017, le total des véhicules électriques immatriculés en métropole s’est élevé à 106 449, en augmentation de 33 % par rapport à l’année 2016.
Dans cet objectif, le développement attendu des véhicules à carburant alternatif, tels que l’électrique, nécessite une adaptation des différents acteurs concernés et des infrastructures dédiées, tout en assurant la sécurité de ces installations.
Les infrastructures de recharge pour véhicules électriques font déjà l’objet d’un suivi régulier dans le cadre de la directive sur les infrastructures pour carburants alternatifs. Le maillage du territoire national est en constante progression, avec plus de 20 048 points de recharge accessibles au public en 2017, contre 10 200 en 2015. Il propose une offre de recharge variée, intégrant des points de recharge normaux (puissance jusqu’à 22 kW) comme rapides (puissance supérieure à 22 kW) afin de répondre aux différents besoins des utilisateurs. Ces informations sont accessibles en consultation sur ce site tenu par une association de professionnels, GIREVE, avec une actualisation très fréquente.
Des données téléchargeables sont également mises à disposition sur le site des données publiques de l’Etat et des administrations.
Il est important de développer ce réseau de recharge tout en favorisant la bonne intégration des véhicules électriques au réseau de distribution d'électricité. Les différentes filières sont régulièrement associées aux travaux de perspectives menés par le ministère et les résultats d’évolutions sont pris en compte dans les différents programmes.
Des actions sont notamment à l’étude afin de permettre, entre autres, d’accompagner des communes, des départements ou des régions sur cette thématique, de faciliter le déploiement de telles infrastructures en habitat collectif ou de promouvoir la recharge gratuite sur le lieu de travail.
L’objectif est d’améliorer les transports du quotidien en revisitant la gouvernance locale des mobilités et en renforçant le rôle et les compétences des nouvelles grandes régions et des intercommunalités. Il s’agit de donner les moyens aux autorités organisatrices de mobilité de mettre en place des solutions adaptées aux spécificités territoriales.