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Energie et précarités : une réunion très riche à Lyon

Le débat co-organisé avec la Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion (MRIE) à Lyon, ce 23 avril, a réuni une quinzaine d’associations intervenant dans l’accompagnement social, l’auto-réhabilitation, la lutte contre l’habitat indigne, des bailleurs sociaux et structures d’hébergement. 

La MRIE a présenté les résultats d’une enquête menée auprès d’une trentaine de personnes (disponible ici) dont les témoignages extrêmement vivants en disent plus que de nombreux colloques. On verra que la transition énergétique et  les énergies nouvelles sont vécues parfois comme une forme de luxe inaccessible, réservées à certaines catégories de la population.  

L’ADEME indique que plusieurs millions de personnes sont en situation de précarité énergétique ; la MRIE note de son côté que l’énergie est la seconde source de dettes. 

Les logiques d’auto-limitation et de privation vécues par les personnes ont été détaillées. Les effets de la précarité énergétique sont multiples et globaux, touchant également à la santé. Le spirales d’endettement sont cumulatives : beaucoup sont parfois contraints d’utiliser des sources de chauffage payables d’avance (à l’exemple du chauffage d’appoint au pétrole), mais celle-ci sont aussi bien plus chères.

La situation varie bien sûr selon les statuts d’occupation : les situations les plus préoccupantes sont plutôt vécues par les locataires du privé. 

L’état du bâti a été longuement évoqué, en particulier la nécessité d’éradiquer les logements classés E et F soit par une politique de contrainte aux bailleurs et aux propriétaires, soit par la réhabilitation.

L’appropriation par les citoyens des données énergétiques sur un territoire constitue une voie pour créer des dynamiques de partage et de répartition solidaire par quartier, qui prennent en compte la précarité. Gaspillage et pénurie voisinent souvent sur un même territoire et plutôt que toujours renvoyer aux comportements individuels, des logiques territoriales de répartition collective sont possibles, à condition que les données soient disponibles et diffusables.  L’accès aux données n’est pas immédiat et pas facile. 

Des postures ou des normes jugées dogmatiques sont un obstacle pour évaluer la réalité du confort thermique : des interfaces peu facilitatrices sur les compteurs intelligents (la hausse de l’illettrisme est par ailleurs évoquée comme frein à l’utilisation de ces compteurs), la norme du chauffage à 19°C indépendamment des autres caractéristiques du bâti… Le ressenti doit compter plus fortement, le bâtiment mieux s’adapter au résident.

Dans ce contexte, les acteurs présents cherchent à innover. Ils ont présenté leurs projets et initiatives, visant, par exemple, à rendre un bailleur social auto-consommateur en énergie en 2050. Ils indiquent les freins qu’ils rencontrent alors : manque de financements et freins administratifs, complexité des financements, bloquent les initiatives. 

Le compte rendu détaillé de cette après-midi très riche sera communiqué ultérieurement.

Débat PPE MRIE Lyon le 23 avril

 

25/04/2018