Avis n°276
GES - La situation européenne et la situation française
le ,L'Agence Internationale de l'Energie vient d'annoncer que les émissions de gaz carbonique européennes liées à l'énergie avaient augmenté en 2017 effaçant les progrès des années précédentes.
La politique européenne climatique liée à l'énergie a cessé depuis trois ans d'apporter une contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.
Or elle implique de gigantesques investissements qui atteindront 1 125 milliards d'euros par an de 2020 à 2030. Chiffre donné par la Cour des Comptes de l'UE. Cette même cour ajoute : « "Nous avons constaté que la planification et la mise en œuvre [des mesures prises] n'avaient pas pour principe le rapport coût/efficacité".
La situation française est similaire.
Un récent Rapport de la Cour des Comptes européenne indique: "Nous avons constaté que la planification et la mise en œuvre [des mesures prises] n'avaient pas pour principe le rapport coût/efficacité".
L'UE et la France doivent maintenant ajouter à l'enthousiasme militant une démarche rationnelle dont une certaine absence provoque une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Et plus simplement l'échec des politiques climatiques menées.
En décomptant le Royaume uni où les émissions baissent régulièrement en raison de l'utilisation progressive du gaz à la place du charbon, examinons les chiffres de l'UE donnés par Eurostat.
2014 : 2904 MtCO2
2015 : 2951 MtCO2
2016 : 2950 MtCO2
2017 : 2994 MtCO2
Les émissions de l'UE relatives à l'énergie ont augmenté de plus de 3 % entre 2014 et 2017 alors que nos dirigeants font de la baisse un objectif prioritaire. Les objectifs 2030 sont impossibles à tenir.
Le cas Français est-il différent de l'ensemble des autres pays ?
2014 : 311
2015 : 317
2016 : 320
2017 : ? Par le Ministère et + 0,9 % par Eurostat. (Curieux qu'Eurostat ait les données non communiquées en France.). Seules ont été publiées les données des émissions marginales de l'électricité qui sont en hausse.
La France ne fait pas mieux que les autres pays en matière de variations car elle a un poids total de ses émissions plus faibles en raison de son électricité décarbonée.
Pourquoi ces augmentations en Europe malgré les sommes annuelles dépensées et surtout engagées ?
La lecture du dernier rapport envoyé aux Nations Unies signale des faits importants :
- Les émissions de gaz à effet de serre augmentent significativement dans deux secteurs : la mobilité et le logement,
- Elles diminuent dans le secteur de la production d'électricité seulement.
Ces dernières ne compensent pas les hausses, une conclusion s'impose il faut déplacer les efforts du secteur électrique vers le transport et le secteur de l'habitat.
Pour la France ?
Le dernier rapport du CITEPA qui réalise les rapports pour les Nations Unis donne exactement les mêmes remarques. Les dérives viennent :
- du transport,
- de l'habitat,
- mais pour la France, il y a une particularité, les émissions très modestes du secteur électrique augmentent également.
La France a mis au point un suivi de la stratégie nationale bas carbone qui donne :
- Les dépenses publiques contre le réchauffement climatiques se portent à 60 % sur le secteur électrique qui émet seulement 6 % des GES,
- Paradoxalement le secteur électrique augmente ses émissions,
- Mises à la portion congrue, les secteurs transports et habitats, fortement émetteurs ont des émissions qui augmentent d'année en année (RT 2012 pour l'habitat ?).
La conclusion est sans appel, la France doit de toute urgence faire porter ses efforts sur la mobilité et l'habitat et développer les énergies renouvelables thermiques sous forme de chaleur.
Le seul critère de choix à faire par la puissance publique est celui du coût de la tonne de CO2 évitée.