Avis n°281
Accélérons l’augmentation du prix du carbone !
le ,La taxe carbone a été mise en place en France en 2014 par le gouvernement Ayrault, et notre pays est engagé au sein de la coalition pour le prix du carbone depuis 2015. Cette mesure est en liée directement aux objectifs annoncés lors de la COP21 de maintenir le réchauffement planétaire global sous les deux degrés (pour la France, cela se traduit par une politique affichée d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050). En 2018, le prix du carbone en France (où, rappelons-le, 75% de l'énergie finale consommée est fossile) est de 44,60 €/tCO2, et est programmé pour augmenter chaque année par la loi finances 2018 : 65,40 € en 2020 et 86,20 € en 2022. Elle devrait donc atteindre la barre des 100 € avant 2030, contrairement à ce qui avait été annoncé en 2014. Cette évolution est bienvenue et il serait souhaitable que le prix du carbone suive une augmentation accélérée et concertée avec nos voisins européens, afin qu'il puisse enfin servir de levier (comme voulu lors de sa mise en place) à la réduction de notre production de gaz à effets de serre et à la mise en place concrète de notre transition énergétique.
Jusqu'à présent, les impacts du prix du carbone étaient en effet négligeables pour le consommateur, en partie à cause de la baisse drastique des prix du pétrole et du gaz depuis 2014, en lien avec la volonté de l'Arabie-Saoudite à mettre en faillite le pétrole de schiste américain (ce qui semble être un échec suite aux derniers chiffres de l'AIE). En revanche, on le sait depuis des années, ces énergies fossiles ne sont pas infinies et les scientifiques annoncent déjà le pic de production du pétrole pour les prochaines années à venir. Dès lors, il va de soi que le prix des hydrocarbures ne restera pas à son niveau actuel et augmentera à nouveau, de manière plus ou moins brutale – avec des répercussions proportionnelles sur l'économie et l'emploi. La question est maintenant de savoir si nous souhaitons attendre sans rien faire ces chocs pétroliers et leurs conséquences dramatiques, ou si nous voulons prendre les devants, et amorcer une réelle transition énergétique visant à limiter notre dépendance aux énergies fossiles.
Cette dépendance est flagrante lorsqu'on compare les courbes de croissance économique et de consommation d'énergie, qui suivent les mêmes tendances. Cette énergie consommée est avant tout fossile : Le développement du nucléaire est bloqué par des considérations sécuritaires et sociétales, nous utilisons nos capacités d'hydroélectricité au maximum et ce ne sont pas les quelques pourcents de solaire et d'éolien qui pèsent actuellement dans la balance (malgré la place qu'ils prennent dans les médias). Un prix du carbone (beaucoup) plus élevé serait une excellente incitation aux ménages et aux industries de trouver des solutions alternatives et de s'adapter progressivement à un monde sans énergies fossiles.
Cette mesure nous permettra d'acquérir la résilience suffisante en prévision des prochains chocs pétroliers... et amènera en outre de substantielles rentrées d'argent dans les caisses de l'Etat – argument non négligeable pour un pays surendetté. Mais, plus que le remboursement de la dette, cet argent permettra de financer (au moins en partie) la transition énergétique, en fournissant des aides « sociales » aux foyers « modestes » (aides à la mise aux normes environnementales de bâtiments, primes pour le remplacement des véhicules polluants...) afin qu'ils ne subissent cette hausse du prix du carbone, ou des fonds à la recherche et au développement – c'est par le développement de nouvelles technologies comme les smart grids ou le stockage que la transition énergétique pourra avoir lieu !
Tout à fait d'accord !
Pas de fiscalité écologique = pas de sortie possible des énergies sales et malsaines.
Il faut aussi taxer et interdire la pollution (nucléaire + particules fines + NOx + pesticides) ce qui implique des lois de protection de l'environnement et de la santé publique au niveau international et une police qui fait respecter ces lois.