Avis n°319
Poids financier des EnR / Nucléaire
le ,Les anti-nucléaires ont tendance à souligner les coûts de cette énergie. Le grand carénage et le coût de la construction de centrales EPR sont sans cesse écrits en gros comme pour montrer que continuer à miser sur l'atome est une folie. Par contre, c'est le silence radio dès qu'il s'agit du coût des énergies renouvelables. On a l'impression que mettre en place un mât avec des pâles ne coûte rien. Le vent fournit gratuitement l'énergie transformée en électricité et tout le monde est content. Sauf que la Cour des comptes s'est chargé il y a quelques semaines de mettre fin à cette image d'Epinal. Dans son rapport sobrement intitulé « Le soutien aux énergies renouvelables », la Cour des comptes met le doigt où ça fait mal : « En France, la somme des dépenses publiques de soutien aux EnR est estimée pour 2016 à 5,3 Md€. Cette mobilisation financière va connaître une progression forte : si la France réalise la trajectoire qu'elle s'est fixée, les dépenses relatives aux EnR électriques pourraient ainsi atteindre 7,5 Md€ en 2023 ».
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : Au minimum 5,3 milliards d'euros par an de subventions pour ne même pas être certain de remplir les objectifs que l'on s'est nous-mêmes fixés... !
La Cour des comptes est l'une des dernières institutions à faire un travail vraiment au service des Français, donc on n'est plus dans la communication politicienne, mais dans l'évaluation sérieuse des chiffres. On découvre ou redécouvre ainsi (la Cour des comptes avait aussi publié un rapport sous forme de signal d'alarme en 2013) que les énergies renouvelables sont très demandeuses d'argent public. Et le pire c'est que le rythme va s'accélérer. La Cour des comptes est-elle le grand méchant loup qui veut la peau des ENR ? Pas du tout puisque « les sages de la rue Cambon » écrivent noir sur blanc qu'il est nécessaire d'explorer « des pistes pour améliorer l'efficience des mécanismes actuels, s'inspirant notamment des expériences étrangères ». Améliorer les dispositifs et non pas les supprimer. La différence est grande, mais les anti-nucléaires voient tout en noir et blanc donc le mot d'ordre a été passé : silence sur un rapport qui ne s'extasie pas assez devant les ENR. Le grand public n'aura pas le droit à la nuance et devra choisir son camp...