Avis n°324
Loi de Pareto
le ,Focaliser les efforts et les dépenses publiques sur le développement des ENR intermittentes en France pour réduire les émissions de CO2 issues de la production d'électricité – dont tout le monde convient qu'elle est déjà très largement décarbonée, c'est selon moi faire l'exact inverse de ce qu'il faudrait faire pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris. Avec le risque à terme d'augmenter nos émissions de CO2, de dégrader la sécurité d'approvisionnement électrique du pays tout en augmentant considérablement la facture électrique des consommateurs. Nombre d'avis exprimés et argumentés sur ce forum convergent vers cette triste projection.
La logique en France, si le souhait est effectivement de dépenser efficacement les deniers publics pour devenir vertueux dans la lutte contre le réchauffement climatique, serait de concentrer nos efforts sur le transport et le logement plutôt que de tenter de laver plus blanc que blanc dans le secteur de la production d'électricité où la France fait déjà figure de référence sur le niveau d'émissions de CO2.
Cependant, si encourager le développement des ENR intermittentes en France ne me semble pas être un choix pertinent (compte tenu de la production quasi décarbonéee de notre électricité), inciter fortement nos industriels à développer et installer des ENR à l'international, et plus précisément dans les pays dont la production d'électricité est fortement carbonée, me semblerait aller dans le sens de l'accord de Paris.
Cela permettrait de développer nos filières industrielles ENR, tout en sécurisant notre approvisionnement électrique (en gelant la capacité de production pilotable actuelle puis en l'ajustant dans la durée en fonction des prévisions de consommation) et en contribuant bien plus efficacement à la réduction des émissions de CO2 planétaires.
EDF et ENGIE (entre autres) l'ont bien compris et on ne peut que saluer leurs projets industriels à l'international... Mais on peut regretter que leurs capacités d'investissement aient été copieusement réduites ces dernières années par l'effondrement des prix de l'électricité en Europe, en grande partie du au subventionnement massif des ENR (à la charge des consommateurs en France via la CSPE), sans effet notable sur les émissions de CO2 européennes.