Question n°353
Electricité nucléaire 12 ou 66 gC02/KWh ?
le ,Pour produire de l'électricité nucléaire en France, émet-on sur l'ensemble du cycle de vie du nucléaire 12 gCO2 / KWh comme vous le mentionnez ou plus de 5 fois plus soit 66 g CO2/KWh comme mentionné par l'ADEME dans son guide des facteurs d'émission (Bilan carbone entreprises et collectivités- Juin 2010) ? Ce qui change vraiment beaucoup. Et pourquoi ces incertitudes ? Et pourquoi pas de références de nombreuses études de bilan de CO2 avec les méthodologies précises et les résultats de calcul ? Un grand merci d'avance.
Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié des données[1] sur l’impact carbone de la filière nucléaire. L’énergie nucléaire, au niveau mondial, émet en moyenne 12 gCO2/kWh sur l’ensemble de son cycle de vie, avec une fourchette comprise entre 3,7 et 110 gCO2/kWh.
Cette fourchette large s’explique notamment par les émissions indirectes, très variables d’une installation nucléaire à une autre, et suivant la région du monde concernée. Ces émissions indirectes incluent notamment les émissions liées aux transports de marchandises et déchets radioactifs et aux infrastructures.
Au niveau français, EDF (cité par l’ADEME dans le guide méthodologique « bilan carbone - Entreprises – Collectivités – Territoires » de juin 2010), ainsi que le CEA[2] s’accordent sur un niveau d’émissions moyennes total du cycle de vie du nucléaire autour de 5-6 gCO2/kWh (respectivement 6 gCO2/kWh – et non pas 66 – et 5,29 gCO2/kWh), soit un niveau inférieur à la moyenne publiée par le GIEC. Cette différence entre moyenne française et moyenne mondiale peut s’expliquer également par des émissions indirectes plus faibles en France que dans les autres régions du monde.
Des études menées par le CEA[2] permettent par ailleurs de disposer d’une vision plus précise de la décomposition des émissions pour l’ensemble des activités de la filière :
- Extraction, conversion et enrichissement de l’uranium : 49 %
- Fabrication des combustibles UOx et MOx : 1 %
- Traitement-recyclage des combustibles usés : 7 %
- Stockage des déchets : 2 %
- Construction, exploitation et démantèlement des réacteurs : 40 %
Avec l’hydro-électricité, c’est ainsi l’une des énergies les moins émettrices en CO2 en moyenne sur l’ensemble de son cycle de vie, si on la compare aux autres filières de production d’après des données issues de l’ADEME[3] :
- éolien : 10 gCO2/kWh
- solaire : 32 gCO2/kWh
- gaz : 443 gCO2/kWh
- fioul : 778 gCO2/kWh
- charbon : 1050 gCO2/kWh
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[1] Accessibles sur ce document en ligne.
[2] Etude “Assessment of the environmental footprint of nuclear energy systems. Comparison between closed and open fuel cycles” par C. Poinssot et al.
[3] Disponibles en ligne.