Avis n°335
La PPE devrait avoir comme priorités...
le ,Il est fondamental de retenir deux points :
1. PPE veut dire programmation pluriannuelle de l'énergie, et pas de la seule électricité ;
2. La priorité absolue, maintes fois rappelée depuis la COP 21, notamment au plus haut niveau de l'état, est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2.
Une bonne programmation pluriannuelle de l'énergie doit donc en priorité favoriser la réduction des émissions de CO2 dans les domaines qui en produisent aujourd'hui le plus, et affecter en conséquence les fonds publics qui y sont consacrés.
Aujourd'hui en France, comment est essentiellement produit le CO2 ?
1. Par les transports pour plus de 40% (voitures, camions...) ; à noter que l'actuelle promotion du véhicule à essence au détriment du diesel conduit à réaugmenter les émissions de CO2 !
2. Par les bâtiments résidentiels et tertiaires pour 25% (chauffage, climatisation, eau chaude...).
La production d'électricité, dé-carbonée à 93% grâce au parc nucléaire et aux barrages hydrauliques notamment, produit moins de 10% du CO2 total.
Paradoxalement, la politique actuelle du pays consacre l'essentiel des ressources à remplacer une partie du parc nucléaire par des moyens de production (éolien et solaire), certes renouvelables, mais ayant des défauts importants (production intermittente non programmable, sans aucune garantie quand il n'y a pas de vent ou la nuit, technologies quasi totalement importées, de Chine, d'Allemagne ou du Danemark, et donc sans aucun impact positif sur l'économie française et les emplois industriels associés).
La PPE devrait avoir comme priorités :
1. L'électrification des transports, en favorisant la transition vers les véhicules hybrides et/ou électriques, en cohérence avec l'annonce gouvernementale d'une disparition à terme des véhicules thermiques ; à plus court terme une forte incitaiton vers des moteurs thermiques plus économes ;
2. Une réglementation technique pour les bâtiments visant, outre l'amélioration de l'isolation thermique, l'élimination du chauffage à base de combustibles fossiles (fuel, gaz), au profit de solutions à haut rendement énergétique et non émettrices de CO2 comme les pompes à chaleur ;
3. Un développement limité des ENRi (énergies renouvelables et intermittents), n'impactant ni les finances publiques ni surtout les prix de l'énergie, comme hélas le font aujourd'hui la CSPE (8 milliards d'€ en 2017 ! principale cause de l'augmentation des prix de l'électricité pour les particuliers, notamment les familles), et la Contribution Climat Energie (5 milliards d'€ en 2017 !). Ce développement limité des ENRi doit être centré sur le but prioritaire de fermer les dernières centrales à fuel, à charbon et à gaz, et doit maintenant se faire sans subventions, les promoteurs de ces énergies communiquant largement sur leur maturité technique et économique ;
4. Une révision cohérente de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), loi qui, du fait de ses trop nombreux objectifs, parfois contradictoires, a déjà fait la preuve de son inefficacité au vu de l'augmentation des émissions de CO2 en France ces dernières années.