Question n°371
Recupération chaleur fatale du nucléaire
le ,Il existe des dispositifs pour récupérer en partie la chaleur fatale rejetée par le cycle thermodynamique des centrales nucléaires entre autre. Ce qui ce fait couramment dans d'autres pays. L'eau de rejet est parfois utilisée en petite quantité sur certains sites pour l'agriculture ou au terminal gaz de Dunkerque par ex. Mais une extraction de vapeur peut aussi convenir avec précaution vis à vis de la sureté. L'opportunité a été manquée à Tricastin, alors que le réseau de chaleur existe, suite à la fermeture d'Eurodif dont la chaleur fatale à 60 degrés C alimentait ce dernier, à la surprise générale une centrale bois a été préférée. Le comble c'est que pour bénéficier d'un coût attractif, la production a été doublée pour faire de l'électricité revendue à EDF (85 Gwh/an prévus) prix fort pour assurer la viabilité financière du projet et 170 Gwh de chaleur (peu de chose par rapport à la quantité de chaleur rejetée). Sur les 150000 t/an de bois 75000 le sont pour raison financière. La centrale nucléaire est à moins de 1km, la récupération des thermies basse température peut faire l'objet ici d'un démonstrateur compte tenu des difficultés financières récurrentes mais aussi de la pollution que l'on a déplacé ici même (20 camions par jour) si l'on veut bien croire qu'à l'échelle de la région le bilan soit neutre. Qu'en est-il de la technologie actuelle de pompage de chaleur grande puissance, du développement du réseau de chaleur autour des centrales qui peuvent aussi être complétés par du solaire thermique ?
Nous vous remercions pour votre contribution qui viendra enrichir notre réflexion en vue de la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie.
La récupération de chaleur fatale est l’un des enjeux de développement traité par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Une étude de l’ADEME a été réalisée sur les gisements de chaleur fatale industrielle en France et fait état d’un potentiel maximum de 51 TWh au niveau national. Environ 20 % de ce gisement est situé à proximité d’un réseau de chaleur existant qui pourrait permettre sa valorisation.
Cette étude a été élargie en 2017 au potentiel de chaleur fatale des unités d’incinération, des stations d’épuration et des data center : elle est consultable en ligne.
Les centrales nucléaires sont en en effet l’une des pistes à étudier, sachant qu’il faut réunir plusieurs conditions pour que le raccordement et la valorisation soient possibles. Il faut en effet que la distance avec les consommateurs de chaleur soit telle que les pertes ne soient pas trop importantes, or les centrales nucléaires sont souvent implantées à distance des lieux d’habitation. Cependant, on peut citer le cas de la Région Hauts-de-France où une récupération de la chaleur fatale de la centrale nucléaire de Gravelines est effectuée pour le chauffage de l’eau de pisciculture à proximité.
Depuis 2016, le fonds chaleur opéré par l’ADEME finance la valorisation de chaleur fatale industrielle. En 2017, 23 installations ont été financées pour une production de 440 GWh. Il s’agit d’une des filières à enjeu pour la PPE.