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Question n°396

Les ENR électriques sont-elles en France inutiles et trop coûteuses?

Ajouté par Bernard ANONYMISé (Arvert), le
[Origine : Site internet]
Energies renouvelables

Dans ce débat public sur la PPE, des scientifiques visiblement très bien informés sur ces sujets ont en grand nombre critiqué le développement actuel de l'éolien et du solaire photovoltaïque en France, disant en substance qu'il ne sert à rien et coûte inutilement fort cher au consommateur. De plus l'éolien nuit à l'environnement et à ses riverains, également tout à fait inutilement puisqu'il ne sert à rien. Les principales raisons données sont les suivantes :
1. Eolien et photovoltaïque ne servent quasiment à rien dans la lutte contre les émissions de CO2 : en effet ils ne peuvent se substituer à nos centrales à combustibles fossiles que par hasard et fort peu. Ils le pourront encore moins si nos centrales à charbon sont fermées comme annoncé par le gouvernement. Les développer est donc contre-productif dans cette lutte puisque notre électricité est déjà presque entièrement décarbonée.
2. Il aurait fallu utiliser les moyens considérables ainsi dilapidés pour rien, à décarboner les principaux secteurs émetteurs, l'habitat et les transports.
3. Eolien et solaire photovoltaïque ne permettent pas en eux-mêmes de supprimer des réacteurs nucléaires : en effet, lorsque vent et/ou soleil sont absents, il faut pouvoir disposer quasiment instantanément d'une puissance de centrales pilotables suffisante pour assurer la consommation. Cette puissance doit être au moins égale à la puissance de la consommation maximale observée en France (102 GW en février 2012), avec une forte marge de sécurité. Si l'on diminue le nombre de réacteurs nucléaires, la puissance ainsi supprimée doit être compensée par une même puissance de centrales pilotables. Dans l'état actuel les centrales à gaz sont les mieux placées. Il est donc parfaitement inopérant de développer ces ENR électriques intermittentes si le but est de détruire coûte que coûte nos réacteurs nucléaires. Il suffit de les remplacer par des centrales à gaz, mais cela a un coût élevé, aussi bien en termes financiers qu'en émissions de CO2, et nous rend dépendants des pays producteurs de gaz. Si un jour on sait faire des stockages d'électricité permettant un stockage en très grandes quantités peu coûteux, ce problème sera peut-être résolu. Mais cela n'est toujours pas en vue.
4. Aussi bas que deviennent les coûts de production des ENR électriques intermittentes, par rapport à un mix n'en comprenant pas un mix électrique en comprenant fait automatiquement augmenter pour les ménages le coût de l'électricité, ou le coût des carburants, selon que l'on taxe la consommation d'électricité ou comme maintenant en France aussi celle de carburants, pour les subventionner. En effet : 1- les puissances installées d'éolien et de solaire photovoltaïque ne peuvent se substituer à celle des centrales pilotables mais s'y ajoutent. Il y a donc double investissement pour produire la même quantité d'électricité. C'est très clair par exemple en Allemagne, où la puissance installée d'éolien et de solaire a maintenant dépassé celle des centrales pilotables. 2- la rentabilité des centrales pilotables est diminuée, puisqu'elles doivent produire moins pour une même puissance pour faire place aux ENR. 3- il faut pour écouler les ENR étendre et renforcer le réseau.
Dans tous les pays d'Europe de l'Ouest, on a observé effectivement une augmentation du prix de l'électricité pour les ménages proportionnelle à la puissance installée par habitant d'éolien et de solaire photovoltaïque, un doublement par rapport à la France en Allemagne et au Danemark.
5. Développer les ENR électriques intermittentes au motif de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier n'aucun sens : ces ENR ayant besoin de centrales pilotables pour être utilisables, elles sont exactement dans le même panier qu'elles. Un risque systémique sur le nucléaire conduisant à l'arrêt simultané de nos réacteurs conduirait donc à l'indisponibilité de l'essentiel de ces ENR élec. Notons aussi que par rapport aux réacteurs nucléaires ou à combustibles fossiles, elles présentent par nature un risque systémique bien plus évident, puisqu'elles ne peuvent fonctionner sans vent ou sans soleil, et que cela arrive souvent, même à l'échelle de l'Europe.
6. L'éolien est nuisible à l'environnement et à ses riverains : il rend inhabitable de fait des espaces considérables, tue beaucoup d'oiseaux et empoisonne la vie de beaucoup de ses riverains (pollution visuelle et dégradation des paysages, inconfort, risques pour la santé, dépréciation immobilière...). Les éoliennes géantes envahissent de plus en plus les parcs naturels, qui devraient être des sanctuaires, à terre comme en mer. En conséquence, les associations de défense se multiplient très rapidement en France
7. L'objectif de réduire à 50 % la contribution du nucléaire dans notre production électrique n'a aucun sens d'un point de vue technique, mais aussi du point de vue des risques pour les populations, puisqu'à moins de remplacer nos réacteurs nucléaires par des centrales à gaz, ce qui présentera d'ailleurs un risque plus grand du fait de la pollution atmosphérique et des émissions de CO2 ainsi induites, on ne pourra que réduire la production par réacteur et à la rigueur en fermer un ou deux. Le risque nucléaire sera donc toujours le même et peut-être même plus important, du fait des contorsions qui seront imposées à nos réacteurs. Le jeu en vaut-il la chandelle, d'autant que cela sera très coûteux ?

Mes questions sont les suivantes :
1- Pouvez-vous démontrer, pour chacun de ces points que ces scientifiques et ingénieurs ont tort, et le justifier par des explications détaillées ?
2- Selon vous, est-il avantageux du point de vue des risques courus par les riverains, de remplacer un réacteur nucléaire par la même puissance électrique de centrales à gaz ou à charbon ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions pour votre contribution au débat public sous la forme de cette opinion sur le développement des différentes sources d’énergie qui n’appelle pas de réponse sur chaque point de la part du maître d’ouvrage.

Il pourrait toutefois être rappelé que la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), votée en 2015, fixe l’objectif de 50 % de production d’électricité par du nucléaire à l’horizon 2025, ainsi que des objectifs ambitieux aux filières renouvelables. Le Plan climat a annoncé la fermeture des centrales électriques au charbon d’ici la fin du quinquennat actuel. Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne permettent pas d’envisager d’augmenter les autres productions d’origine fossile. Le Gouvernement doit donc organiser la substitution progressive des centrales nucléaires par les filières renouvelables sans remettre en question la continuité de l’approvisionnement en électricité des consommateurs français.

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) n’a pas vocation à remettre en cause les objectifs déterminés par le Parlement, mais à les décliner de manière opérationnelle, de la manière la plus efficiente possible.

Dans la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017, le Gouvernement a rappelé « son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité et d’une forte croissance des énergies renouvelables dont le potentiel économique est désormais démontré ». La PPE devra ainsi privilégier les filières de production d’énergies renouvelable les plus matures, ainsi que celles offrant les meilleurs potentiels à moyens termes, afin de mettre en œuvre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.