Question n°416
Ecologie des batteries
le ,Le développement du véhicule électrique conduit à fabriquer des batteries en grande quantité. Comment vous assurez-vous que la fabrication des batteries est respectueuse de l'environnement ?
- ce qui signifie l'exploitation de mines de Lithium respectueuse de l'environnement.
- ce qui signifie une fabrication, et donc une charge des batteries dans un pays à électricité décarbonée (ce qui est le cas de la France)
- ce qui signifie une filière de recyclage du Lithium.
Nous vous remercions de votre contribution au débat.
Le déploiement du véhicule électrique présente des avantages en termes de réduction de la pollution de l’air : les véhicules électriques permettent d’améliorer significativement la qualité de l’air en réduisant la quantité de particules fines et d’oxyde d’azote actuellement rejetés par les véhicules thermiques. Une étude menée par la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) et European Climate Foundation (ECF) confirme que les atouts environnementaux du véhicule électrique sont intrinsèquement liés à la mise en œuvre de la transition énergétique.
Cependant, l’étape de fabrication des véhicules, notamment la fabrication des batteries, concentre une part importante des impacts environnementaux associés au véhicule électrique. Il existe plusieurs leviers d’actions pour réduire et maîtriser cet impact, tels que les gains en efficacité énergétique des modes de production ou encore des avancées technologiques sur les batteries et leurs usages.
Prévu par l’article 69 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), le Plan Ressources pour la France propose des pistes d'actions pour maîtriser les impacts environnementaux associés à la production et à l’utilisation de matières premières, comme le lithium par exemple.
Ces pistes d’actions ciblent à la fois la demande (il s’agit de limiter son augmentation qui demeure néanmoins inéluctable à court et moyen terme) et l’offre pour mieux en maîtriser les impacts environnementaux et sociaux.
Du côté de l’offre, il s’agit en priorité de développer le recyclage des métaux tels que le lithium. Le développement d'une offre nationale de métaux de recyclage permet de diminuer la dépendance aux importations d’une part, et de limiter les besoins en métaux primaires et les impacts environnementaux et sociaux associés. Afin de développer l’offre de métaux stratégiques (par exemple le lithium) issus de nos stocks de déchets[1], des travaux sont en cours dans le cadre du Comité des métaux stratégiques (Comes)[2].
Néanmoins, le développement d'une offre de métaux de recyclage ne permettra pas de faire face aux besoins en terres rares et autres métaux nécessaires à la transition énergétique et également à de nombreux autres secteurs (numérique, santé, aéronautique, etc.). L’amélioration de la connaissance (quantification, implication, etc.) de ces besoins fait l’objet de travaux de recherche : le projet SURFER par exemple, vise à modéliser les besoins en matières nécessaires à la transition énergétique en fonction de différents scénarios[3].
Pour couvrir ces besoins, l’extraction et la production de métaux primaires resteront indispensables à court à et moyen terme. Afin de réduire les impacts environnementaux et sociaux associés à ces activités de productions primaire et secondaire, des travaux sont en cours pour engager une démarche d’approvisionnement soutenable en ressources minérales métalliques avec les filières industrielles.
Elle se décline en deux volets : la poursuite d'une démarche de responsabilité environnementale spécifique à l'industrie minière (démarche « mine responsable ») et le développement des certifications environnementales et sociales manquantes, de leur usage par les producteurs de matières premières primaires, notamment à l'étranger, la mise en place d'outils d'accompagnement facilitant leur déploiement (guides, coopération bilatérale Etat-Etat, etc.). Il s’agit de permettre aux entreprises et aux consommateurs d’utiliser des matières premières et/ou des produits qui ont été extraites et/ou transformées avec de meilleurs standards environnementaux et sociaux.
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[1] Pour plus d’informations, un rapport de l’ADEME recensant les travaux de recherche et développement en France sur le recyclage des métaux critiques est consultable sur cette page.
[2] Créé en 2011, le Comité des métaux stratégiques (Comes) est un lieu de concertation et d’échanges entre représentants des fédérations professionnelles et des industriels producteurs, recycleurs et utilisateurs de métaux, administrations et opérateurs publics, et centres de compétences (pôles de compétitivité). En 2017, le Comes s’est penché sur les besoins en métaux pour la transition énergétique et la criticité des métaux.
[3] Cette étude est financée par l’ADEME, le CNRS et le BRGM. Les résultats sont attendus pour fin 2019.