Eolien : des participants préoccupés par un avenir incertain
Le 30 mai 2018, à Mazamet, dans le Tarn, une rencontre s’est tenue au Palais des congrès sur le thème : la transition énergétique et écologique dans les espaces ruraux.
L’Association Toutes Nos Energies, Occitanie environnement avait reçu l’accord de la commission particulière du débat public Programme Pluriannuel Energétique pour cet événement qui s’est déroulé en deux temps :
- Dans l’après-midi, 4 ateliers ont été constitués, chacun avec une participation d’une quarantaine de personnes sur les thèmes : énergies et environnement, alternatives énergétiques et modèles de société, énergies et territoires et énergies et droit.
Tous les ateliers ont mis en évidence un souhait d’être plus associé aux décisions et sont préoccupés par une politique du « fait accompli » de la part des opérateurs et des décideurs locaux. Les ateliers ont travaillé sur une approche globale énergétique et sur les thématiques proposées par la commission, la réduction des impacts a été évoquée ainsi que la situation particulière de la France avec la filière nucléaire et son rôle dans l’empreinte carbone. Le réchauffement climatique doit être intégré dans les démarches énergétiques. Enfin, l’ensemble des ateliers a exprimé le souhait que l’éolien fasse partie de ces filières où le citoyen soit associé, notamment en milieu rural compte tenu de ses spécificités.
La plupart des participants ont souligné le manque d’information. D’autres ont mis en évidence la nécessité des autorités d’éduquer la population, les jeunes sur la sobriété dans la consommation énergétique et accélérer des dispositifs pour promouvoir des solutions individuelles dans les domaines du chauffage, de l’isolation des maisons. C’est la question essentielle de la réduction de la consommation qui a été abordée avec des approches différentes sur les subventions ou l'aide aux particuliers pour la réalisation de travaux d'isolation à moindre coût. Les intervenants ont apporté des éclairages sur leurs expériences personnelles, en précisant pour certains qu’il était important de ne pas opposer les énergies qui sont complémentaires. Il a été souligné qu’il fallait développer les énergies là elles peuvent apporter un plus à des modes de vie. En parallèle, l’atelier qui a travaillé sur les notions juridiques a suggéré que les projets d’éoliens soient réintroduits dans les réglementations urbanistiques et fassent l’objet d’une démarche administrative moins opaque.
Enfin, l’approche environnementale a confirmé les conséquences d’un développement des éoliennes sur la faune aviaire en particulier, et plusieurs participants proposent des espaces sanctuaires et être plus associés aux travaux des parcs naturels régionaux (ce qui est le cas pour un parc, suivant un intervenant).
- En soirée, une réunion-débat a rassemblé près de 400 personnes.
Cette mobilisation importante s’appuie sur un rôle continu des associations locales, sur un territoire historiquement concerné par l’implantation d’éoliennes, dont l’organisateur de cette réunion est à la fois le catalyseur et le coordinateur.
Le Débat a fait l’objet d’un propos liminaire républicain du Maire de Mazamet, Olivier FABRE qui a évoqué une volonté de diversifier la production énergétique dans un objectif local de cohérence et en accord avec les besoins de la population.
La réunion a permis aux participants de prendre la parole à la suite des comptes-rendus des travaux. Une vingtaine de questions ont été posées, dans un premier temps sur demande écrite et ensuite de façon libre. L’avenir de la filière éolienne terrestre a été débattu entre participants favorables et opposés, en précisant les aspects environnementaux, techniques et les potentialités de développement. Certains aspects ont fait l’objet d’une réaction ponctuelle d’une partie de l’assistance. Parmi les préoccupations soulevées, une demande pour une haute qualité de l’énergie desservie constante, les craintes du Linky, la cohabitation entre activité agricole et implantation d’éoliennes, le stockage de l’énergie. À une question sur le photovoltaïque, le représentant de l’ADEME a précisé un bilan positif et les perspectives qui s’annoncent pour les années futures.
Le projet REPOS (objectif : 1ere Région à Energie positive en 2050) de la région Occitanie a suscité des questions dans sa cohérence avec le Programme pluriannuel énergétique 2019-2023 et 2023-2028. Le conseiller régional d’Occitanie Bernard GILABERT, membre de la commission Transition écologique et énergétique, Biodiversité, Economie circulaire, Déchets, élu du Tarn, a réaffirmé que la région restait ouvert aux contributions, un calendrier de rencontres a été programmé pour la concertation, et a évoqué l’intérêt de la collectivité pour les propositions transmises (projet Riposta) par l’association Toutes Nos Energies Occitanie Environnement. Un des rapporteurs a précisé que ce dialogue que souhaite l’ensemble des participants se fonde sur une démarche d’évaluation indépendante des scénarios proposés par les futurs maîtres d’ouvrage et les collectivités et suggère que le programme national et le projet régional puisse s’accorder sous la forme d’une approche expérimentale de coopération.
Enfin, l’investissement dans la recherche et le développement paraît être une donnée partagée par tous les participants en insistant sur des applications individuelles dans des domaines comme les échanges thermiques, la géothermie où la région semble avoir des potentialités importantes et la valorisation énergétique des déchets.
Un compte rendu plus complet précisera les avis et propositions émises lors de cette rencontre. Dans tous les cas, ce territoire où plusieurs parcs naturels régionaux sont implantés, a une expérience dans le domaine de l’éolien et souhaite, comme cela a été évoqué, une évolution plus conforme aux objectifs des citoyens en milieu rural, et une prise en compte dans le cadre de cette programmation pluriannuelle.
05/06/2018