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Avis n°399

Avis sur la politique énergétique de la ppe

Ajouté par Pascal ANONYMISé (DOUVRES), le
[Origine : Site internet]

En tant que citoyen français, je ne peux pas souscrire en ce qui concerne la production électrique décrit dans le DMO de cette PPE.

Dans la première partie on rappelle les objectifs de l'UE entre 2014 et 2030 :
- 40% de Gaz à effet de serre (GES)
- +27% d'ENR dans la consommation énergétique de l'UE
- + 27% d'efficacité énergétique

Pour la France on rappelle les principes et les objectifs de la LTECV de 2015 :
- Limiter de la production d'électricité nucléaire
- Favoriser le développement des systèmes énergétiques décentralisés (énergie renouvelable)

Et on donne des chiffres :
En 2020 :
-20% de GES (par rapport à 1990)
23% de part d'ENR
En 2030 :
-40% de GES (1990)
-20% de consommation d'énergie finale (2012)
-30% énergie fossile Primaire (2012)
+27% efficacité énergétique
40% électricité renouvelable
32% consommation d'ENR
Etc...

A aucun moment ces objectifs ne donnent lieu à un chiffrage de la contribution de l’état (donc de mes impôts) pour arriver à ces objectifs. Quand on sait par exemple que le montant du soutien aux productions éolienne et photovoltaïque coutera 121 Mds d'euros pour les seuls engagements pris jusqu'à fin 2017 (voir rapport de la cour des comptes de mars 2018) pour 5% d'énergie produite par ces installations ! On peut se douter que l'objectif de 40% d'ENR électrique en 2030 (soit environ 25à 30 % d'ENR éolien et photovoltaïque si on tient compte de l'hydraulique) sera un gouffre difficilement supportable par les contribuables. Pour mémoire les Allemands ont dépensé entre 25 et 30 Mds d'euros en 2017pour soutenir ces « danseuses » !
Aberrant :
Les 2 scenarii envisagés pour la consommation et la production d'électricité en 2035 relèvent de la supercherie, voire de la tromperie à peine voilée.
Les 2 scenarii n'envisagent pas d'augmentation de la consommation d'électricité : A part RTE qui est dirigée par un ancien journaliste socialiste, aucun organisme n'envisage ces hypothèses sauf à afficher la volonté de mener la France vers la décroissance c'est-à-dire plus de chômage et plus de précarité. Jean Marc Jancovici a clairement démontré que la croissance s'accompagnait d'une augmentation de la consommation énergétique car l'intensité énergétique décroit moins vite que l'augmentation de la demande de consommation (vrai pour l'électricité surtout si l'on augmente sensiblement la mobilité électrique et la conversion vers le numérique).
Le scénario Ampère envisage 480 TWH de consommation pour une production totale (ENR+NUCLEAIRE) de 608 TWH : sachant qu'en 2035 on ne saura pas stocker à des coût économiques l'électricité et que les exportations comme aujourd'hui pourraient osciller entre 40 et 70 TWH que faire des 60 TWH excédentaires ? Peut-être les vendre à nos voisins à des prix négatifs comme le font aujourd'hui les Allemands pour leurs énergies renouvelables intermittentes !
Les facteurs de charge envisagés pour l'éolien terrestre (27%), marin (36%) et pour le photovoltaïque (20%) sont irréalistes par rapport à la réalité constatée à ce jour. Le facteur de charge du nucléaire (70%) est par contre volontairement diminué par rapport à l'objectif de l'exploitant de 80% ; en voulant obliger EDF à baisser de 10% le facteur de charge de ses réacteurs, qui va payer le manque à gagner d'EDF ? On ne sait pas ! Et si la volonté n'était finalement pas de faire disparaître EDF ?
Ce scénario envisage la fermeture de 16 réacteurs nucléaires, sans exposer comment seront régulées les pointes de consommations et comment seront assurées les régulations de fréquence et de tension du réseau : c'est la preuve du peu de réflexion apporté à ce texte.
Quant au scénario Volt, n'en parlons pas, il est directement issu des élucubrations des auteurs de NEGAWATT (avec une décroissance de la consommation d'électricité) et ne mérite pas que l'on si attarde.
Il n'est envisagé à aucun moment de construire des EPR en remplacement des réacteurs que l'exploitant pourrait envisager de fermer afin de renouveler progressivement son parc (comme le font les compagnies aériennes par exemple). Or si l'on veut construire quelques réacteurs vers 2030/2035 il faut décider dès 2020 de leur construction. Rien, il n'y a rien dans la PPE. Ou plutôt, une volonté de tuer le nucléaire français, c'est ce qu'on appelle se tirer une balle dans le pied. On commence à en prendre l'habitude depuis 2012.
La PPE met le cap massivement sur les énergies renouvelables intermittentes : éolien terrestre et photovoltaïque en autres ; mais ces installations sont achetées clé en main à l'étranger, ce qui fait fructifier l'industrie allemande, danoise, américaine et chinoise et ne créent aucun emploi pérenne en France. A l'opposé, l'abandon du nucléaire, industrie à forte valeur ajoutée entièrement conçue, industrialisée et maintenue en France, accélérera le déclin industriel de la France ; il est vrai que le gouvernement actuel n'est pas sensible à cet aspect économique, pour preuve la vente d'ALSTOM au profit des Américains et des Allemands. Quelle désolation !
Deux avis supplémentaires concernant la politique énergétique du gouvernement.

LOI NOME
On ne parle à aucun moment de la loi NOME dans cette PPE. Or voici cette autre aberration :
La loi NOME oblige EDF à vendre 25% au maximum de sa production nucléaire historique à ses concurrents à un prix fixé par l'état ; il est de 42 € du MWH actuellement. Que font les concurrents : ils achètent l'électricité d'EDF quand le prix de gros de l'électricité est supérieur à 42 € ce qui est le cas en période d'hiver où la demande est soutenue. EDF peut alors manquer de capacité pour alimenter ses propres clients, elle doit alors acheter l'électricité sur le marché au prix fort ; cela revient pour EDF à céder sa trésorerie à ses concurrents en la privant de sa propre production : un scandale ! Que propose la PPE et le ministère : rien.

Mise en concurrence des concessions des barrages :
Le ministère de l'écologie a affiché sa volonté de mettre sur le marché les concessions des barrages arrivant à terme. Les barrages sont un élément important de la politique d'aménagement du territoire au profit des citoyens particulièrement en particulier en zone rurale ; céder au privé ces aménagements est une faute politique qui pourrait entrainer de graves carences pour nos collectivités territoriales ; l'Europe n'exige en rien cela. A qui veut-on faire plaisir ou à qui veut-on nuire en jouant ainsi ?

En résumé l'énergie en France est sous la coupe de l'écologie politique depuis 2012 ; il n'y a rien à attendre d'une écologie politique qui prône la décroissance et la fin de l'énergie nucléaire, laquelle a montré depuis des décennies combien elle avait profité aux Français et à leurs entreprises.