Avis n°452
Obtenir un mix énergétique décarboné
le ,La maîtrise de l'évolution du climat nécessite de réduire les émissions de CO2, ce que la France a traduit avec la mise en place de la SNBC.
Aujourd'hui en France, les sources d'émission de CO2 sont dues essentiellement aux transports, au résidentiel (chauffage des logements), au tertiaire (dont l'industrie) et faiblement à la production de l'électricité (celle-ci étant largement décarbonée grâce au nucléaire, à l'hydraulique et aux ENR – 90-95%).
Il importe de substituer les sources d'énergies carbonées, autant que possible, par de l'électricité décarbonée. L'effort doit donc porter sur les transports et le tertiaire.
Les flottes de véhicules électriques peuvent être développés dans les usages semi-captifs (rayon d'action encore limité du fait des capacités de stockage embarquées, et des bornes de recharge encore peu déployées/temps de recharge). Cela contribuera à améliorer la qualité de l'air des grandes villes. Les efforts de recherche sur la réduction de la consommation des véhicules thermiques doivent se poursuivre, leur remplacement par des véhicules électriques ne pouvant se faire qu'à moyenne-longue échéance.
Dans le tertiaire comme dans le résidentiel, les énergies carbonées (fuel-oil, charbon, gaz) pourront être remplacées par des pompes à chaleur (air-air ou air-eau) pour le conditionnement de l'air.
Ces nouveaux usages de l'électricité feront que la consommation de celle-ci va augmenter et que, par corolaire, la consommation d'énergies carbonées va se réduire, ce qui est l'objectif visé.
Il apparaît nécessaire de maintenir le parc de production nucléaire actuel à son niveau, et le développement des ENR (éolien, PV et biomasse) doit se faire au rythme du développement de ces nouveaux usages, le nucléaire (plus biomasse et hydraulique) assurant l'intermittence (back-up).
Dans ce scénario, il n'y a plus lieu de maintenir un régime de soutien coûteux et dispendieux aux ENR, celles-ci trouvant leur place et assumant leur rôle dans le mix énergétique, à côté du nucléaire. La CSPE a déjà coûté beaucoup aux consommateurs (plus de 20 milliards € sur les 4 dernières années), et les prévisions dépassent les 120 mds à l'échéance de la période de la PPE à venir, sans contribuer à la réduction des émissions de GES.
Il y a lieu de trouver des solutions au stockage de l'électricité plus performantes que celles que nous connaissons aujourd'hui, aussi bien pour des installations statiques, que pour les besoins en mobilité.
Comment pourra-t-on assurer la stabilité et la sécurisation du réseau (risque de black-out) quand la part des ENRi dans le mix électrique sera importante ?
Une valeur de 30 – 40 % d'ENRi semblant la limitation optimale, n'y aura-t-il pas lieu de prévoir le remplacement de quelques réacteurs à 50 ou 60 ans par de nouveaux de génération III pour assurer la base de la monotone de consommation ?