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Question n°629

Hydroliennes : une indispensable évaluation

Ajouté par Jean Pierre ANONYMISé (Lampaul Ploudalmézeau), le
[Origine : Site internet]

 / Question
Si on en croit Sébastien Lecornu, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre d’Etat, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, l’ADEME a été chargée par le gouvernement d’une étude visant à vérifier que les hydroliennes ont trouvé leur modèle économique, en clair que cette source de production électrique est acceptable par le contribuable et le consommateur d’électricité.
Il paraît indispensable au terme d’une aventure qui a commencé il y a une dizaine d’années de pouvoir évaluer les performances des machines testées et des coûts enregistrés.
En France deux sites on fait l’objet d’expérimentations :
- Le Fromveur (Ouessant), SABELLA, où une machine a été connectée au réseau de l’île en 2015-2016, les données de production doivent donc pouvoir être communiquées par ENEDIS.
- Paimpol (NAVAL GROUP, précédé par EDF) où les machines successivement testées n’ont jamais été raccordées au continent, bien qu’un câble ait été mouillé à cet effet. Ont-elles débité l’énergie produite dans une résistance de charge et connaît-on le productible ?
Mais à ces deux sites français, s’ajoute celui de la Baie de Fundy, au Canada, où Cape Sharp Tidal, société fondée par NAVAL GROUP et le canadien EMERA expérimente une puis deux machines, dans le Minas Passage, site FORCE, à l’entrée de la baie. Des données officielles ont été publiées :
- 5,4 MWh entre le 7 novembre et le 31 décembre 2017, selon Nova Scotia, an EMERA Company Tidal FIT Annual Report, Matter N° MO592 du 31 janvier 2017. Soit moins de 3 heures à puissance nominale sur un total de 1276 heures.
- 41,4 MWh pendant l’année 2017, déclaration de Stacey Pineau, chargée de communication pour Cape Sharp Tidal et EMERA au New Wark Times du 16 février 2018, mais avec une précision : 111 MWh entre janvier et fin mars 2017, soit 55 heures à pleine puissance sur environ 2000 heures, mais dont les 2/3 ont été consommés par la machine.
Les investissements jusqu’ici consentis sont évalués par certains à 1 Md€. Pour le site de Paimpol, NAVAL GROUP avoue 300 M€, mais il a été précédé sur le site par EDF.
L’évaluation totale sera sans doute difficile à effectuer si on veut tenir compte des différentes aides reçues, régionales ou en provenance des collectivités, tant pour les machines que pour les infrastructures à terre : usine à Cherbourg, aménagements de terre pleins, en particulier à Brest (220 M€).
Pouvez-vous confirmer ces performances, très faibles : moins de 0,2% de productivité pour NAVAL GROUP et à notre connaissance du même ordre pour SABELLA ?
Pouvez-vous préciser les investissements consentis et les aides accordées par l’Etat et les collectivités, infrastructures incluses ?
Ces résultats sont-ils suffisants pour engager un développement industriel ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions pour cette contribution à la réflexion pour l’élaboration de la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie.

 La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé un objectif de 40% d’électricité renouvelable dans le mix électrique d’ici 2030. Le développement des énergies marines, indispensable à l’atteinte de cet objectif, constitue une composante majeure du succès de la transition énergétique. Le gisement est considérable, la production d’énergie est plus régulière et importante qu’à terre et ces technologies sont créatrices d’emplois en France.

 Les industriels ont exploré plusieurs pistes technologiques, avec en particulier la filière de l’hydrolien pour laquelle des projets de fermes pilotes ont été soutenus par l’État. Les études et les démonstrateurs réalisés démontrent toutefois que cette filière n’est pas mature et présente des coûts de production très élevés dont les perspectives de baisse ne sont pas suffisantes pour assurer la compétitivité de la filière à long terme par rapport à d’autres technologies comme l’éolien en mer.

 Les études commandées à la demande du Gouvernement par l’ADEME indiquent que le potentiel est limité à quelques zones propices au niveau mondial avec des courants particuliers, limitant cette industrie à une filière « de niche ».

 Compte tenu de ces éléments, le Gouvernement estime qu’il n’est pas opportun d’encourager, le développement de cette filière à un stade commercial.

 Sur les énergies marines, le Gouvernement souhaite donner la priorité à l’éolien en mer, filière qui a été confortée à la suite de la renégociation des contrats de deux des six premiers parcs et pour laquelle il convient désormais d’assurer la charge des usines déjà construites. L’éolien flottant est l’étape d’après et le Gouvernement considère qu’il s’agit d’une filière très prometteuse.