Point de vue n°325
Pourquoi faut-il structurer la nouvelle PPE autour des demandes énergétiques et non plus autour des moyens de production
Les débats énergétiques devraient d'abord s'appuyer sur une réflexion sur les usages : transport, éclairage, chauffage, réfrigération, force motrice sont les besoins primaires d'énergie qui devraient guider la nouvelle PPE. Ces besoins méritent d'être différenciés car ils n'ont pas des exigences équivalentes. Autant, il est relativement facile d'assurer le chauffage d'un logement, autant il est complexe d'obtenir une force motrice de forte puissance. Les couts sociétaux associés à ces usages sont également différents : déchets, émissions de CO2 ou capitaux immobilisés croissent avec la complexité du besoin.
Au contraire, les politiques publiques et les subventions associées sont majoritairement orientées vers les "moyens de production". Nucléaire, éolien, pétrole, gaz, hydrogène monopolisent le débat public. Quelle part du nucléaire ? Faut-il construire le centre de stockage de Bure ? Comment renouveler et financer le renouvellement du parc nucléaire à l'horizon 2030 ? Quelle subvention pour l'éolien en mer ? Faut-il interdire le diesel dans les villes ? Voici quelques questions actuelles qui orientent de fait les choix énergétiques futurs.
Mais quel serait le paysage énergétique si les questions posées étaient : comment chauffer les appartements des villes ? Comment chauffer les maisons de leur périphérie ? Comment apporter une énergie performante et de haute qualité à nos industries ? Quel vecteur énergétique utiliser pour le transport routier ? Pour le transport maritime ? Comment répondre aux besoins énergétiques des milieux ruraux ? Comment assurer la sécurité des systèmes en limitant la demande thermosensible ?