Brève du 28 juin à Malakoff
A l'initiative de la ville de Malakoff, une réunion sur le thème "Transition énergétique, nouveaux réseaux électriques, compteurs Linky" s’est tenue le 28 juin dernier devant un parterre d’environ 200 participants.
Après l’accueil de Mme Jacqueline BELHOMME, maire de Malakoff et la présentation du déroulé du débat par Jacques ARCHIMBAUD, président de la CPDP PPE, les mécontentements se sont multipliés autour des règles du jeu proposées pour la réunion publique. Pour y répondre, le déroulé a alors été adapté par le président de la CPDP.
Avant de débattre des enjeux et des impacts des compteurs intelligents, dans le cadre de la PPE, le Président de la CPDP a ainsi proposé aux intervenants suivants de faire leur présentation, avec un temps de parole limité à 7 minutes :
Hervé CHAMPENOIS, Directeur au Programme Linky d'ENEDIS
Jacques GERARD, Directeur Relations Clientèle de GRDF
Michèle RIVASI, Députée européenne et cofondatrice du CRIIREN
Collectif anti-Linky Malakoff et Robin des Toits.
Puis, pendant près de trois heures, de manière vive et parfois houleuse, les participants ont exprimé leur colère, leur indignation devant les pratiques forcées d’installations des compteurs Linky, les menaces proférées à l’encontre de ceux qui refusent. Beaucoup ont appelé avec force et conviction au « Droit au refus ».
Michèle Rinasi a tiré la sonnette d’alarme quant à l’absence d’acceptabilité sociale concernant l’installation du compteur Linky, qui va à l’encontre des choix individuels, de la protection des données personnelles. Elle rappelle le caractère non obligatoire de la mise en œuvre de la Directive européenne no 2009/72 du 3 septembre 2009 à l’ensemble de la population. Les exemples de nos voisins européens en témoignent : en Allemagne, les compteurs dits intelligents ne sont obligatoires que pour les gros consommateurs d’électricité, et non pour l’ensemble de la population, ou encore aux Pays-Bas, qui depuis la forte mobilisation des associations, l’installation des compteurs se fait sur la base du volontariat.
Michèle Rinasi demande un moratoire et souhaite le lancement d’un grand débat public.
Les participants ont tous indiqué l’importance de définir une nouvelle stratégie d’action auprès non plus d’Enedis mais de l’Etat. Pour d’autres, le moyen pour peser dans la décision serait d’interpeller les Parlementaires. Surtout, la majorité ont consenti qu’Enedis n’était qu’un distributeur et non le dépositaire de la décision de faire et de défaire.
Les participants ont interpellé le représentant d’ENEDIS et de GRDF sur les points suivants :
augmentation de la pollution électromagnétique
augmentation des maladies de type électrosensible
obsolescence des compteurs d’Enedis
augmentation des factures et de la consommation
risques d’incendie
liberté individuelle et la surveillance
usage commercial des données
Face à ces fortes contestations, le représentant d’ENEDIS a expliqué que le compteur Linky est au cœur de la transition énergétique, car il permet la modernisation et la pérennisation du réseau pour qu’il s’adapte aux nouveaux modes de production et de consommation d’énergie.
Quant à GRDF, son représentant a souligné que le projet Gazpar a été co-construit dès 2010 avec les parties prenantes, afin de mieux prendre en compte les attentes de chacun. Surtout l’installation de ce compteur communicant se fait sur la base du volontariat. Les bénéfices pour GRDF sont : la satisfaction clients, le développement de la maîtrise de l’énergie par l’analyse des données et l’optimisation du réseau de distribution.
Quant à la protection des données personnes, les deux distributeurs ont tenté de rassurer l’auditoire.
Les points d’achoppement entre le public et les distributeurs de compteurs communicants se sont poursuivis au-delà de la réunion autour d’un verre de l’amitié durant lequel des contacts ont été pris afin de poursuivre le dialogue engagé.
11/07/2018