Question n°451
Nucléaire du futur
le ,Le nucléaire du futur doit être ambitieux : Les réacteurs de quatrième génération pourraient être plus efficaces (rendement de plus de 50%), bien plus sûrs (circuit non pressurisé) et réduire la toxicité des stocks de déchets accumulés par les réacteurs actuels (fonctionnement en incinérateur). Ces critères techniques ont été sacrifiés sur l'autel de la politique politicienne en 1998. Saurait-on reconnaitre cette erreur et intégrer un volet "recherche pour le nucléaire du futur" dans cette PPE pour préparer les prochaines options technologiques d'après 2035 ?
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) a instauré une stratégie nationale de la recherche énergétique (SNRE), arrêtée par les ministres de l’énergie et de la recherche. La SNRE adoptée en conséquence en décembre 2016 souligne l’importance de l’énergie nucléaire comme composante du mix énergétique français et insiste sur trois grands défis majeurs en termes de recherche et d’innovation que sont la sureté des installations, la prolongation de la durée de vie des installations existantes et l’évolution du parc, et la maîtrise de la gestion des déchets radioactifs. L’État veille à assurer la cohérence de la politique et des investissements qu’il mène en la matière et le volet « Énergie » de la SNRE doit ainsi être compatible avec la PPE.
Par ailleurs, la filière nucléaire consacre près de 1,3 Md€ chaque année à la recherche et développement, le soutien à la recherche et au développement étant indispensables si l’on souhaite conserver une filière d’excellence. À ce titre, les crédits alloués ne sont pas utilisés uniquement pour développer des réacteurs de recherche mais aussi pour maintenir un haut niveau de qualité et de compétences dans des domaines aussi variés que le contrôle non destructif, la fabrication des composants, la qualité des matériaux… La recherche et le développement participent ainsi à l’amélioration de la compétitivité des entreprises, mais aussi à l’amélioration de la performance et de la sûreté des installations nucléaires.
Dans ce cadre, les réacteurs de 4ème génération à neutrons rapides sont étudiés dans une optique de fermeture du cycle du combustible nucléaire. Ils ont la capacité de valoriser le plutonium et l’uranium contenus dans les combustibles usés MOx, ainsi que l’uranium appauvri. Ainsi, dans un parc composé exclusivement de tels réacteurs, la valorisation de ces matières permettrait de se passer totalement d’uranium naturel importé et d’améliorer le confinement des déchets ultimes.
Ainsi un projet de construction d’un démonstrateur industriel appelé Astrid et piloté par le CEA a été lancé depuis 2010. Le projet ASTRID est aujourd’hui en phase d’avant-projet détaillé (APD) et ce jusqu’en 2019, date à laquelle l’État décidera de la poursuite ou non du projet. Il est prévu que la décision soit prise en prenant en compte plusieurs enjeux : (i) la gestion à long terme des matières et des déchets radioactifs ; (ii) la pertinence économique et la temporalité d’un déploiement d’une filière de réacteurs à neutrons rapides ; (iii) les possibilités de financement d’ASTRID par des partenaires industriels.
La France contribue également au projet ITER sur la période 2007-2020 à hauteur de 15 % du budget total, soit près de 1 Mds€, ITER étant un programme de recherche international visant à démontrer la faisabilité de la fusion nucléaire par confinement magnétique avec la construction d’un réacteur en France, à Cadarache. La fusion pourrait représenter à long-terme une source d’énergie abondante avec un impact environnemental réduit par rapport aux réacteurs nucléaires actuels.