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Point de vue n°9

Un point de vue, un outil pour débattre du coût de la PPE

Henri ANONYMISé (Paris)

Le coût de moins de nucléaire - calculé avec un outil de simulation publié sur Internet

Limiter la part du nucléaire à 50 % nous obligerait à dépenser chaque année 8 à 10 milliards d’euros de plus que sans éolienne ni photovoltaïque.

Pour un bon débat, il ne suffit pas de l’affirmer.

C’est pourquoi j’ai réalisé et publié une simulation simplifiée qui équilibre à toute heure la production, la consommation et le stockage d’électricité. Cette simulation permet à toute personne participant au débat d’introduire ses propres hypothèses de coût et de capacité nucléaire, éolienne, photovoltaïque et de comparer les résultats à ceux de scénarios publiés par RTE, l’ADEME, des associations comme Négawatt, Sauvons le climat et d’autres.

Cet outil est décrit dans un article (ci-joint, avec l’accord de la revue) publié dans le numéro de janvier-février 2018 de la Revue de l’énergie, qui donne aussi le résultat de quelques simulations avec plus ou moins de nucléaire.

Commentaires

Cet article permet de comprendre que remplacer du nucléaire par de l'éolien ou du photovoltaïque soit coûte très cher, soit conduit à un accroissement des émissions de CO2.

L'Allemagne est une démonstration grandeur nature et éclatante de ce fait mais pour ceux qui seraient encore sceptiques l'outil de simulation proposé par HP permet à chacun de se forger une opinion.

Il est difficile après avoir lu ce texte et essayé le simulateur de ne pas conclure que réduire la part du nucléaire serait une aberration pour la France.

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Je recommande très fortement cet outil à toute personne désirant analyser de manière quantitative l'impact (en terme de cout et de CO2) des choix du mix électrique.
C'est ce qui m'a manqué il y a 3 ans lorsque l'ADEME a sorti son rapport "100% d'énergie renouvelable" mais dans lequel les hypothèses de cout n'étaient pas clairement affichées. Ici, tout est clair et chacun peut tester ses propres hypothèses.

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Comment se fait-il que les Ministères qui doivent absolument faire des études d'impacts économique, sociaux et environnementaux, ne disposent pas d'un outil similaire avant de faire lois et décrets. C'est invraisemblable.

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cet outil de simulation est une contribution importante

C'est un outil simplifié qui me semble t'il ne tient pas compte
1 du coût qu’exigera la croissance de la durée de vie des centrales existantes (exigences de l'autorité de sureté lors de l'examen de la demande future par EDF) (ceci renchérira le nucléaire)
2 de l'apport des compteurs LINKY en terme d'effacement des pointes de consommation (donc permettra de mieux s'adapter aux fluctuations des ENR)

ces deux facteurs ne bouleverseront pas les ordres de grandeurs

Ce type d'outil est important pour un débat serein et objectif

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Merci de confirmer que le moyen de simulation que je publie est très utile au débat.
Vous faites deux réserves en notant toutefois qu'elles ne modifient pas les ordres de grandeur.
Comme vous le dites, en incitant à déplacer la consommation, Linky doit pouvoir diminuer les besoins de capacité de production à partir de gaz. Si 1 million de consommateurs reportent en même temps la consommation de 3 kW pendant une heure, cela fait une économie de capacité de 3 GW et une consommation déplacée de 3 GWh. Si le report de leur consommation est de 2 heures, il n'est pas sûr qu'ils puissent être approvisionnés 2 h plus tard en électricité sans émission de CO2. Un report de consommation ne s'accompagne donc pas toujours d'une diminution des émissions de CO2. Le modèle de simulation calcule lui-même la production à partir d'énergie fossile, donc l'efficacité des effacements pour ce qui concerne les émissions de CO2. Pour ce qui est de la puissance de pointe évitée, il faut introduire le rapport (puissance en GW)/(quantité déplacée avant d'être compensée, en GWh) : dans l'exemple ci-dessus, ce rapport est 1.
Par ailleurs, pour les réacteurs nucléaires existants, il suffit d'introduire les dépenses futures (investissement de remise à niveau, coûts fixes et coûts variables) et la durée de vie à partir d'aujourd'hui selon qu'elle est plus ou moins prolongée.

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Excellent outil, assez simple à utiliser. C'est un vrai outil démocratique qui permet de contrôler la réalité d'annonces sensationnelles comme celle de l'ADEME avec son scénario "100 % de renouvelables"

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Il faut certes un peu d’attention pour pénétrer dans ce document. Mais celui-ci mérite vraiment cet effort du lecteur. Il ne se contente pas en effet d’expliciter et chiffrer le coût de plusieurs stratégies de réduction de la place du nucléaire dans notre production d’électricité. Il offre aussi d’un clic l’accès à la feuille de calcul qui sous-tend ces évaluations. Chacun peut ainsi mieux appréhender les hypothèses, les contraintes et les paramètres retenus dans cet outil de modélisation. Chacun peut aussi télécharger cette feuille, en reconfigurer les profils de production, de stockage, de coûts unitaires par procédé, de taux d’actualisation… et en définitive tester les coûts et les impacts environnementaux de ses propres hypothèses calculés par le modèle. Il s’agit donc non seulement d’un instrument pédagogique, mais aussi d’un outil de discussion.
Cela étant, ce document nous alerte. Il nous prévient contre le risque d’être obnubilés par la gratuité du rayonnement solaire ou de la pression des vents et de négliger les coûts de leur mise en œuvre. Il nous fait prendre conscience rationnellement de l’ampleur des montants réellement en jeu. Ainsi, la réduction de moitié de l’électronucléaire par un recours accru à l’éolien et au photovoltaïque entraînerait pour la France un surcoût annuel de l’électricité de l’ordre de 10 milliards d’Euros. Ce serait un demi-point de PIB, près de 15% du produit de l’impôt sur le revenu. Ce serait une augmentation de près de 30 % du coût de production et de stockage de ces KWh dont les usages : chauffage, mobilité, production industrielle, stockage en masse des données, intelligence artificielle… se multiplient dans notre quotidien.
Or ces usages électriques en développement exigent que notre système de production, de stockage, de transport les satisfasse instantanément et en permanence, hic et nunc. C’est précisément là où le bât blesse avec les énergies photovoltaïques et éoliennes : intermittentes, aléatoires, tributaires des aléas météorologiques. Le manque de fiabilité de leur disponibilité à la demande doit être compensé par des capacités complémentaires de production ou de stockage pilotables, permanentes et de volume suffisant pour parer à toute éventualité. Dès lors, ces capacités sont condamnées à fonctionner à temps partiel. De là, l’importance des coûts liés à l’exploitation de ces technologies renouvelables.
Malheureusement pour la France, ce sacrifice financier ne trouverait même pas une contrepartie dans la réalisation de ses engagements de la COP 21 : les énergies renouvelables intermittentes n’émettent pas moins de CO2 que le nucléaire. Au contraire, in cauda venenum, la couverture de leur manque de disponibilité passe, au moins en partie et particulièrement pour les pointes, par des appoints de production thermique.
Au demeurant, lorsqu’on observe la situation dans différents pays de l’UE (cf. carte instantanée du site electricitymap.org de l’association danoise Tomorrow), on constate que ceux qui émettent le moins de CO2 par KWh, sont ceux qui, ayant pu très largement réduire leur production thermique, utilisent essentiellement des sources d’énergie bas-carbone continûment disponibles et pilotables (électronucléaire et hydroélectricité). C’est notamment le cas de la France et la Suède avec des émissions de 30 à 40 gCO2eqKWh. En revanche, en dépit de leur engagement d’environ 50% dans des énergies bas-carbone, certes renouvelables mais intermittentes et non pilotables (éolienne et solaire), l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne, émettent, avec des coûts plus élevés, près de dix fois plus de CO2 par KWh.
Merci pour ce document. Avec lui, nous sommes prévenus, disposons d'une feuille de calcul modélisée et ne pourrons ignorer les conséquences chiffrées de nos choix.

L'électricité étant devenue un bien de première nécessité, son prix a des conséquences structurantes à la fois sur la compétitivité de l'économie française (qui en a malheureusement bien besoin !) et sur le niveau de vie des consommateurs domestiques, en particulier les quelque 4 millions de ménages en précarité énergétique. Il est donc un élément majeur de toute décision rationnelle concernant la PPE. Cet outil est extrêmement utile dans la mesure où il permet de simuler immédiatement les conséquences des choix politiques.

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