Question n°337
Pourquoi 50% ?
le ,Une partie importante du débat public se polarise sur la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique, et l'horizon de temps où cette part sera réduite à 50%. Le DMO confirme que l'objectif du gouvernement est d'abaisser dès que possible la part du nucléaire à 50%. On peut reconnaître un certain sens à la volonté de diversifier les sources de production d'électricité, pour autant que cette diversification ne mette pas à mal la sécurité d'approvisionnement de la Nation. Or, il est évident qu'à cet égard le remplacement d'une source pilotable par une source intermittente et aléatoire n'est pas neutre.
Question 1 : Sur quelles sources pilotables RTE pourra s'appuyer pour garantir la sécurité d'alimentation des Français, les espoirs de foisonnement des EnRi ne pouvant répondre à la question ?
Ce choix de réduire de ~25% la capacité nucléaire est très important en termes économiques, d'emplois, d'émissions de GES, d'équilibre de la balance commerciale, etc. La définition de cet objectif de 50% résulte sans aucun doute d'une étude rationnelle et solide démontrant que 50% est un choix optimum, et non d'une lubie politicienne comme certains pro-nucléaires le laissent entendre. Cet optimum aurait pu être imaginé à 40% ou 60% du mix. Pourquoi pas ?
Question 2 : Pouvez-vous diffuser cette étude justifiant la pertinence de l'objectif retenu ?
L’objectif de 50 % de nucléaire dans le mix électrique a été inscrit dans la loi de transition énergétique après un débat parlementaire sur la politique énergétique. Cette réduction de la part du nucléaire répond à un souhait politique de diversifier et de rééquilibrer notre mix électrique.
La loi de transition énergétique relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fait l’objet d’une étude d’impact que vous pouvez lire ici.
Dans la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017, le Gouvernement actuel a lui aussi rappelé « son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité et d’une forte croissance des énergies renouvelables dont le potentiel économique est désormais démontré ».
Cette diversification a vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité, ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016. Le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir faire face à de tels événements.
Les enjeux des différentes solutions de production d'électricité en matière de sécurité d'approvisionnement sont également multiples :
- D’une part, la baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique permet de réduire le risque lié à l’utilisation dominante d’une seule technologie et les conséquences qu’auraient des dysfonctionnements éventuels de cette technologie ;
- D’autre part, l’intermittence des énergies renouvelables peut être un élément de fragilisation de la sécurité d'approvisionnement ; la question de l'équilibre entre offre et demande se posant en raison du décalage éventuel entre les pics de consommation et les pics de production renouvelable, ce qui soulève également la question du développement des solutions de stockage.
Le mix électrique doit ainsi être pensé en termes de complémentarité entre l’ensemble des moyens de production.