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Question n°107

Pourquoi cet interminable démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis ?

Ajouté par GIL ANONYMISé (QUINT FONSEGRIVES), le
[Origine : Site internet]

Sur les monts d’Arrée en Bretagne, se dresse une cathédrale de béton, la centrale de Brennilis. Mise en service en 1967, elle a finalement été arrêtée en 1985 après 18 ans de fonctionnement. Ce devait être un exemple de démantèlement, un chantier exemplaire. Seulement, 33 ans après, la centrale est toujours là ! Je suppose que le bloc réacteur, qui concentre 90 % de la radioactivité, est toujours debout. La question du stockage des déchets nucléaires se posera donc lors de sa déconstruction. Visiblement le plus délicat et le plus risqué reste à faire. J’espère qu’EDF sait faire ce démantèlement et sait retraiter les déchets et qu’il n’y aura pas de rejet radioactif dans l’environnement. Comment expliquer que le chantier se prolonge et quand sera-t-il terminé ? Et plus le chantier dure, plus il coûte cher. Quel en sera le coût final ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Comme vous l'indiquez, la centrale nucléaire modérée à eau lourde de Brennilis fut arrêtée définitivement en 1985. Entre 1985 et 1997, les combustibles et fluides ont été évacués vers des centres d'entreposage du CEA, ce qui a permis d'évacuer 99 % de la radioactivité présente sur le site. Depuis 1997, EDF a réalisé des opérations partielles de démantèlement en dehors du bloc réacteur, telles que l'assainissement et la déconstruction du bâtiment des combustibles irradiés ou le démantèlement des échangeurs de chaleur. EDF a également achevé en 2016 le démantèlement de la station de traitement des effluents de l’installation, à l’exception du radier. Les opérations de démolition du radier sont bien avancées.

Le déroulement de ces opérations de démantèlement dans des conditions sûres et la gestion des déchets et effluents sont soumis au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire.

 

Le retard pris dans les opérations de démantèlement s'explique notamment par la technologie même de cette centrale, expérimentale et unique en France, ce qui a entraîné des défis techniques importants pour le démantèlement et a ralenti le chantier.  Par ailleurs, l'annulation du décret de démantèlement par le Conseil d'Etat en 2007 a conduit à l'interruption des opérations de démantèlement entre 2007 et 2011 et a retardé considérablement les opérations de démantèlement du bloc réacteur.

EDF doit déposer avant le 31 juillet 2018 un dossier de démantèlement complet concernant notamment le bloc réacteur. Il sera ensuite soumis à une phase d'instruction et de consultation du public qui devrait durer au minimum trois ans. La fin des travaux de démantèlement est prévu par EDF à l'horizon 2032.

 

Concernant les coûts de ce démantèlement, conformément à l’article L. 594-2 du code de l’environnement, EDF a constitué des provisions correspondant aux charges nucléaires de long terme comportant en particulier les charges de démantèlement de ses installations. Le financement de ces charges est sécurisé par la constitution d’actifs affectés, à titre exclusif, à leur couverture. À titre indicatif, pour les 9 réacteurs définitivement arrêtés (Bugey 1 ; Chinon A1, A2, A3 ; Saint Laurent-des-Eaux A1, A2 ; Chooz  A ; Brennilis ; Creys-Malville), les provisions d’EDF s’élèvaient à 3,2 Mds€ au 31 décembre 2016.