Avis n°497
Pourquoi poursuivre le nucléaire ?
le ,Mon point de vue sur la question est le suivant :
D'une part, l'énergie nucléaire représente moins d'un quart de la consommation énergétique en France et c'est encore plus faible au niveau mondial.
D'autre part, le déploiement de l'énergie nucléaire n'a jusqu'ici pas contribué à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Je ne vois pas de raison pour que cela change un jour.
L'énergie nucléaire a démontré sa forte capacité de nuisance à plusieurs reprises et dans plusieurs pays. Je veux bien que l'on m'explique que les USA, les Russes et les Japonais ne sont pas à la hauteur, mais cette position m’apparaît comme un excès de prétention/confiance bien Franchouillard.
De plus, les durées de "vie" (il vaudrait mieux parler de durée de mort) des déchets issus de cette méthode de production d'énergie dépassent largement l'entendement humain (plusieurs siècles à plusieurs centaines de milliers d'années). Ceci est une épée de Damoclès pour l'avenir.
Enfin, cette production est dépendante d'une ressource finie.
Pour moi, la conclusion est que c'est un grand risque pour au final un petit bénéfice. Certes, quelques générations pourront continuer à se gaver d'énergie, mais je suis convaincu que c'est un héritage calamiteux pour nos enfants.
La seule issue qui me semble envisageable et qui doit être mise en oeuvre très vite est la modération énergétique accompagnée d'une mutation vers des modes de production renouvelables.
En parallèle, il faut stopper au plus vite le nucléaire et démanteler les centrales tant que nous avons les moyens financiers de le faire. Car il n'est pas certain que nous les auront éternellement.
Je vous remercie d'avoir lu mes arguments.
comparaisons
Lorsqu'on se pose la question d'un choix entre plusieurs options il convient de les comparer entre elles :
"Le déploiement de l'énergie nucléaire n'a jusqu'ici pas contribué à la réduction des émissions de gaz à effet de serre" : L'éolien et le solaire représentant moins que le nucléaire, il est évident que leur contribution à l'éviction des GES est inférieure. Je propose donc d'arrêter tout de suite leur déploiement puisque cela ne change rien !
"L'énergie nucléaire a démontré sa forte capacité de nuisance à plusieurs reprises". Vous admettez donc qu'ils s'agit d'événements ponctuels et rares (on peut encore raisonnablement tous les énumérer). Que penser de "la forte capacité de nuisance" des énergies fossiles _en_permanence_.
La "durée de vie" des déchets nucléaires implique justement leur disparition avec le temps, certes long. Que dire des déchets 'stables', qui n'ont pas de durée de vie et qui ne disparaitront jamais (métaux lourds, par ex.) ou de ceux qui sont (non-)gérés par dispersion dans l'environnement (CO2) ?
La "production [nucléaire] est dépendante d'une ressource finie". Oui, mais si le vent et le soleil sont effectivement présents de manière (presque) infinie, ce n'est pas le cas des capteurs (éoliennes et panneaux) dont la durée de vie est très limitée et qui nécessitent des ressources pas du tout renouvelables pour leur fabrication en quantités gargantuesques.
"[Le nucléaire] est un grand risque". Non, le risque est -très- faible, ce sont les conséquences des accidents majeurs qui ne le sont pas. Et encore, je vous invite à comparer la surface de la zone d'exclusion de Fukushima avec les surfaces de forêts ravagées par l'exploitation des sables bitumineux au Canada ou bien des plus grandes mines de charbons en Allemagne.
En revanche, le risque de catastrophe climatique est certain, puisque qu'on en voit déjà les effets : famines, guerres, migrations subies de populations, déséquilibres politiques et économique...
"La seule issue qui me semble envisageable et qui doit être mise en oeuvre très vite est la modération énergétique" D'accord, et c'est pour cela qu'il faut rediriger les investissements dans le solaire et l'éolien vers la rénovation thermique et la sobriété des mobilités. Quant à la "mutation vers des modes de production renouvelables", oui, si elle permet efficacement d'éviter du CO2... donc pas en France et encourager/aider nos industries à installer des EnR dans les pays en crise serait plus utile.
Pour ce qui est de "stopper au plus vite le nucléaire", en le remplaçant -à grands frais- par des EnR, c'est à peut près le plus sûr moyen de ne pas "[avoir] les moyens financiers de [...] faire [le démantèlement]" !
PS: Je ne vous remercie pas de ne pas avoir lu les multiples critiques déjà avancées à vos arguments captieux.