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Question n°131

PPE et recyclage du combustible nucléaire

Ajouté par 2426 (Paris), le
[Origine : Site internet]

La communication du conseil des ministres du 7 novembre 2017 lance la PPE sur la base d’une baisse de la part du nucléaire en France. La phrase suivante me semble paradoxale : « La PPE définira également les modalités du maintien du recyclage du combustible nucléaire qui revêt un caractère stratégique pour la France ». Cette affirmation non explicitée par le communiqué me semble devoir être discutée dans le cadre de la concertation en cours. Le retraitement du combustible est une question fondamentale du débat énergétique en France. Quels sont les motifs de cette fin de non recevoir ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

 V2 du 22 juin 2018

Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.

 

Le Gouvernement confirme que les enjeux autour du cycle du combustible nucléaire et en particulier autour de l’activité de retraitement seront abordés au cours de la prochaine PPE, comme il l’a souligné dans la communication du Conseil des ministres du 7 novembre 2017.

 

Le cycle du combustible repose actuellement sur le « mono recyclage » : les combustibles usés à l'uranium enrichi sont recyclés une fois afin d’en extraire le plutonium et l’uranium utilisés pour produire des combustibles recyclés : le Mox (pour Mélange d’OXyde de plutonium et d’OXyde d’uranium), actuellement chargés dans 22 des 58 réacteurs du parc électronucléaire français, dits moxés) et l’URE (pour Uranium de Retraitement Enrichi), actuellement autorisé dans 4 réacteurs du parc et dont l’emploi est en attente d’une consolidation de la filière industrielle de recyclage.

 

Le « mono recyclage » sous forme de MOx et d’URE permet une économie d’uranium naturel entre 20 et 25 % par rapport à un cycle ouvert sans recyclage, une valorisation du fort potentiel énergétique des matières radioactives (1 g de plutonium est énergétiquement équivalent à 1 t de pétrole), une diminution du nombre de combustibles usés à entreposer d’un facteur 4 avec un recyclage et un meilleur confinement des déchets ultimes après la séparation de l’uranium de retraitement et du plutonium puis la vitrification des déchets ultimes les plus dangereux ; il présente donc de multiples intérêts pour le système énergétique. Il constitue en outre une filière économique représentant près de 4000 emplois sur les sites de La Hague et Mélox sur laquelle la France dispose d’une compétence particulière.

 

Suivant l’évolution du parc nucléaire existant qui pourrait être décidée dans le cadre de la PPE, une diminution de la quantité de MOx nécessaire au fonctionnement du parc entraînerait un moindre besoin en combustibles usés à retraiter et donc une baisse d’activité potentiellement préjudiciable d’un point de vue social et économique sur la filière de traitement-recyclage.

 

Ces éléments justifient l’appréciation portée par le Gouvernement sur le caractère stratégique de cette politique de recyclage du combustible nucléaire à l’horizon de la PPE à venir.

 

Le maintien de cette activité stratégique de recyclage n’est pour autant pas incompatible avec les orientations du Gouvernement en matière de baisse de la part du nucléaire dans le mix énergétique au regard du fait que la part de réacteurs moxés dans le parc ne représente qu’une partie de ce dernier.