Avis n°542
Production d'énergie et actions prioritaires
le ,La production électrique, même si elle est l'objet de la plupart des controverses en matière d'énergie, représente cependant largement moins de la moitié de la consommation d'énergie primaire. Les scénarios proposés par RTE donnent une bonne idée des options possibles.
En ce qui me concerne, j'ai une nette préférence pour le scénario Ampère, qui a l'avantage de favoriser un développement très substantiel des énergies renouvelables tout en n'hypothéquant pas l'acquis nucléaire . Même en reconnaissant l'avantage de ce type d'énergie, il est incontestable que des problèmes de fond demeurent (celui de déchets en particulier) qui font qu'il ne serait pas raisonnable de continuer à se reposer sur cette technique dans les mêmes proportions qu'aujourd'hui. Au-delà des aspects techniques, il suffirait probablement qu'un incident significatif intervienne dans une centrale (même occasionner de pertes humaines) pour que des pressions sociétales se manifestent vigoureusement contre l'énergie nucléaire. C'est un argument de plus pour un développement rapide des énergies renouvelables.
Celui-ci ne doit pas signifier à mon sens, au moins au stade des connaissances actuelles, un mouvement vers un abandon total du nucléaire. La recherche doit au contraire se poursuivre dans ce domaine. Mais c'est le problème d'intermittence des renouvelables qui doit faire l'objet de recherches beaucoup plus importantes qu'aujourd'hui (problème du stockage notamment, étude de la filière hydrogène, etc.).
Mais il y a tout le reste de la production d'énergie, hors électricité, qui encore une fois représente la majorité de la consommation primaire. C'est dans ce domaine que les impacts sociétaux seront les plus marqués. Est-ce pour cette raison qu'on a l'impression très nette que la PPE hésite à mettre ce sujet autant en avant qu'il le mériterait ?
Pourquoi en particulier les engagements répétés de s'attaquer massivement au problème de rénovation énergétique des logements anciens n'ont-ils jamais été tenus ? Comment faire pour qu'ils le soient enfin dans un très proche avenir ?
Comment s'attaquer aussi de façon massive à la réduction de la place du pétrole dans les transports ? Pourquoi ne contraint-on pas par exemple les industriels de l'automobile à mettre au point des voitures ne consommant pas plus de 2 litres/100km, ce qui serait techniquement faisable (la voiture électrique ne pouvant certainement pas constituer une solution globale). Comme votre dossier le rappelle, les transports et le secteur résidentiel représentent à eux seuls près de 60% de la consommation d'énergie finale. C'est donc là qu'il faut agir en priorité. Et le moins qu'on puisse dire est qu'on n'a pas l'impression que ce soit le cas ! On n'atteindra pas les objectifs de réduction des émissions de GES si on ne s'attaque pas d'abord résolument à ces aspects.