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Avis n°173

Quel mix énergétique pour sécuriser notre approvisionnement en électricité ?

Ajouté par Anne-sophie ANONYMISé (Paris), le
[Origine : Site internet]
Mix énergétique

Dans le dossier du maître d'ouvrage pour le débat public sur la PPE, il est précisé que "le critère de sécurité d'approvisionnement en électricité suppose que le système n'ait pas de défaillance supérieure à 3h par an en moyenne sur 10 ans". Je pense qu'il est intéressant de s'arrêter sur cette question d'approvisionnement alors que nous sommes en train de débattre sur l'avenir de notre mix énergétique.

Imaginons un instant un modèle électrique basé sur du 100% renouvelable, c'est à dire des énergies intermittentes, dépendantes des aléas climatiques et encore très peu stockables. Objectivement, comment arriver à limiter les défaillances à moins de 3h par an ? Il me semble dès lors indispensable d'accompagner l'essor des renouvelables en palliant leur intermittence grâce à une énergie fiable, en attendant que des solutions de stockage efficaces et viables soient trouvées. Cette énergie fiable, décarbonée et compétitive existe, nous la connaissons bien, c'est bien entendu le nucléaire. Grâce à ça, on arrive à "des coupures d'électricité liées à un déséquilibre offre/demande de l'ordre de 3 à 4 minutes par an". Une prouesse tout bonnement irréalisable avec uniquement les renouvelables.

Dans l'idéal, pour sécuriser notre approvisionnement en électricité, il serait peut-être intéressant d'arriver à mieux moduler le parc nucléaire pour l'adapter au développement des énergies renouvelables. Mais une chose est sûre : nucléaire et renouvelables ne sont pas incompatibles, bien au contraire !

Commentaires

Les énergies renouvelables représentent-elles le futur énergétique ? Rares sont ceux qui en doute pourtant je pense qu’il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs. Le rendement des panneaux solaires et des éoliennes (qu’elles soient terrestres ou en mer) n’est pas encore de taille à produire assez d’énergie pour 65 millions de personnes. La dépendance aux conditions climatiques est encore trop forte et l’état de l’art dans le domaine du stockage de l’énergie ne permet pas de se réjouir. L’exemple à suivre s’appelle la Grande-Bretagne. De l’autre côté de la Manche on n’hésite pas vraiment à développer de concert le nucléaire et les énergies renouvelables. Et cela ne choque personne... Le chemin est encore long pour la France car l’éolien, solaire, et biomasse réunis ne pèsent que 8 % du mix énergétique. Je doute qu’on puisse tapisser les paysages de milliers d’éoliennes supplémentaires car les riverains n’apprécient pas et les recours rendent les projets si longs qu’ils finissent par perdre leur intérêt. La solution est peut-être de développer des solutions techniques de pointe dans ce secteur avant de les démocratiser. C’est ce qui a été fait avec le nucléaire avec le résultat est plutôt probant...

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Il est évident que la sécurité énergétique est une donnée capitale, mais le système est si performant en France qu’on a oublié que la norme internationale était aux coupures d’électricité intempestives. J’ai trouvé un rapport de RTE montrant qu’en France le « temps de coupure équivalent est de 2 min et 54 secondes » par an en moyenne et par client (chiffres 2016).

Autrement dit, une fourniture parfaite en électricité est devenue la norme et aucun Français n’est prêt à prendre le risque d’avoir un réseau moins performant juste pour le plaisir de dire que l’éolien et le solaire ont supplanté en un temps record le nucléaire. Même l’Allemagne ne peut pas le dire puisque l’arrêt des centrales nucléaires a mené à un retour en force du charbon. Il apparaît donc que personne n’est prêt à sacrifier sa sécurité d’approvisionnement pour le soi-disant bien des énergies renouvelables. Il faut juste laisser plus de temps aux EnR pour devenir plus fiables et productifs souffrant ainsi moins des conditions climatiques changeantes.

Ceci s’applique peut-être plus encore aux entreprises qui ne peuvent pas se permettre de vivre au rythme des coupures de courant. Imaginez une salle de trading dont tous les ordinateurs flanchent d’un seul coup… ou usine où toutes les machines se retrouvent à l’arrêt pour une durée indéterminée… Les entreprises que l’on tente de convaincre pour s’installer en France feraient machine arrière sans la moindre hésitation. Notre pays garde encore de l’attractivité grâce à ses infrastructures de qualité. A trop vouloir faire des EnR l’objectif numéro un de toute une politique industrielle, on en oublie ce qui fait vraiment tourner l’économie. Sacrifier le nucléaire est une hérésie surtout qu’il ne pollue pas !!

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