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Avis n°299

Quelle PPE pour l'électricité ?

Ajouté par GERARD ANONYMISé (MACLAS), le
[Origine : Site internet]

Si j'ai bien compris l'objectif prioritaire, pour contrer le réchauffement climatique, se résume à diminuer drastiquement la consommation des sources d'énergie fossiles émettrices du C02 (charbon, gaz...) et le plus vite possible car il y a urgence !

Sources : rapport 5 du GIEC novembre 2014.

Les débats PPE portent souvent sur la production d'électricité qui pourtant ne concerne que 6 à 8 % de la production du CO2 pour la France, alors que les émissions de CO2 proviennent à plus de 60% des transports, du chauffage des bâtiments et de l’agriculture !

Voici les émissions de gaz à effet de serre dues à l’énergie français de 2014 à 2017, en millions de tonnes d’équivalents CO2 :

Respectivement pour les années 2014, 2015, 2016, 2017
Emissions CO2 équivalents Totales (EUROSTAT) 311, 317, 320, ? On attend le ministère de la transition écologique.
Emissions CO2 Electricité (CRE) 16, 19, 23, 28

Observons les données :

Les émissions de CO2 par unité d'énergie produite (kWh) pour les principales sources de production d'électricité sont autour de 820g pour le charbon, 650g pour le fioul, 490g pour le gaz, 45g pour le solaire, 12g pour le nucléaire, 11g pour l'éolien.

Sources : https://www.electricitymap.org/?page=country&solar=false&remote=true&win...

Chacun déduira facilement quelles sont les sources d'énergie à privilégier pour réduire le CO2. Pour autant la PPE suite à la COP 21 veut diminuer la part du nucléaire à 50 % (?) sans explication rationnelle de ce chiffre.
L'argument le plus souvent avancé est sa dangerosité. Mais si on regarde les chiffres objectifs des inconvénients liés à chaque énergie l'énergie nucléaire est la moins dangereuse et de loin, même en tenant compte des trois grands accidents (TMI 1978-Tchernobyl 1986-Fukushima 2011).
Et de nombreux scientifiques* estiment que le danger que fait peser le futur climat annoncé par le GIEC sur la population mondiale est supérieur à celui que présente le recours à l’énergie atomique. Même s’ils appellent au développement d’un nucléaire « plus sûr ».
* Dr. Ken Caldeira, Senior Scientist, Department of Global Ecology, Carnegie Institution
Dr. Kerry Emanuel, Atmospheric Scientist, Massachusetts Institute of Technology
Dr. James Hansen, Climate Scientist, Columbia University Earth Institute
Dr. Tom Wigley, Climate Scientist, University of East Anglia and the National Center for Atmospheric Research (conférence à la COP 21)

Sources : les dangers et les risques encourues des différentes énergies :
http://ecologie-illusion.fr/dangers-energie-charbon-energie-nucleaire.htm

Il vient ensuite l'argument des déchets nucléaires. Toutes les activités humaines produisent des déchets qui polluent l'environnement et les exemples de pollutions massives ne manquent pas régulièrement de nous interroger. Aujourd'hui, après des années d'errances, la gestion des déchets nucléaires sous la surveillance des autorités de sûreté ferait plutôt valeur d'exemple qu'il serait bon d'appliquer aux déchets de toute nature.

Il vient enfin l'argument du prix de l'électricité et comme chacun sait : le vent et le soleil sont gratuits ! Mais non les EnRi (Energie Renouvelables intermittentes) sont bien loin d'être gratuites car il faut tout un ensemble de technologies pour capter et transformer cette énergie primaire en énergie électrique. Pour mémoire se souvenir que les investissements dans les EnRi vont coûter 5,6 milliards d'Euros pour 2018 et en cumulé sur 5 ans (2018-2022) autour de 31,5 M€ ! Nous la payons sur notre facture d'électricité sous le doux nom de CSPE : charges de service public de l’énergie, ce qui représente de 13 à 15% de taxes en 2017.
Sources : CRE https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=0ahU...

L'Allemagne a massivement investi dans les EnRi et a doublé sa capacité de production, passant d’environ 100 GW (équivalente à la France) à plus de 200 GW nécessaires pour faire face au manque de vent ou de soleil. Cela a entraîné mécaniquement une augmentation du prix de l'électricité, proche du double du prix en France soit 0,293 € /kWh pour 0,171 € /kWh TTC.
Pour autant l'Allemagne ne parvient plus à diminuer ses émissions de CO2 « électrique » de façon significative car elle consomme beaucoup de lignite riche en CO2 en arrêtant son nucléaire. (1990 : 366 millions de tonnes équivalents CO2- 2016 : 306 MT)

Alors, après l'analyse de toutes ces données, je me dis que le pragmatisme commanderait de conserver un nucléaire peu émetteur de C02 et peu coûteux en énergie primaire, l'uranium, comme base de notre Mix Electrique sans préjuger de l'évolution future de la consommation d'électricité et d'investir massivement dans l'isolation thermique des bâtiments, dans la diminution des consommations pétrolières des transports, dans la réduction des émissions de l'agriculture, sources de plus de 60% des émissions CO2 ; enfin de développer la recherche dans les EnR, le stockage massif de l'électricité, dans un nucléaire de quatrième génération réutilisant une partie des déchets nucléaires produits à ce jour (RNR réacteurs à neutrons rapides).
La PPE demande bien d'autres décisions importantes et urgentes que de savoir s'il faut ou non réduire l'électricité d'origine nucléaire si on veut réellement combattre le réchauffement climatique source de tous les dangers pour l'espèce humaine.

 

Commentaires

Tout à fait d'accord avec l'ensemble des argumentset la conclusion le pragmatisme commanderait de conserver un nucléaire peu émetteur de C02 et peu coûteux en énergie primaire

90000