Vous êtes ici

Question n°142

Quelles capacités de stockage installer pour réduire la part du nucléaire à 50 %, 20 %, 0 % ?

Ajouté par Jean-Louis ANONYMISé (TORTEZAIS), le
[Origine : Site internet]
Stockage de l’énergie

La question que je pose est de savoir quelle capacité de stockage de l'électricité dans des Stations de transfert d'énergie par pompage turbinage (STEP) nous pourrions installer.

Ont été étudiées en 2013 par le JRC (Joint Research Centres de la Commission européenne) les possibilités de créer de nouvelles STEP en utilisant uniquement les barrages des centrales hydroélectriques existantes, barrages distants au maximum de 20 km, d'un volume minimum 100 000 m3, et possédant une différence d'altitude supérieure à 150 m. Il s'agit de la variante T1 de l'étude.

En France nous possédons 124 sites, avec un potentiel réalisable de stockage de 0,5 TWh (2,8 fois l'existant).

Mais cette étude a aussi chiffré, comme variante T2, les possibilités d'utiliser les sites des barrages existants, qui pourraient être associés à des stockages réduits à créer.

Ainsi, on arrive en France à 413 sites, avec un potentiel réalisable de stockage de 4 TWh (22 fois l'existant), stockage qui peut être renouvelé journellement à hebdomadairement, selon les caractéristiques du stockage et les besoins du réseau.

Ce potentiel maximum de stockage réalisable de 4 TWh représente quatre jours de production nucléaire, ce qui est considérable.

Mes quatre questions :
Tout en conservant notre consommation actuelle d'électricité, et en se passant totalement des énergies fossiles carbonées, et des importations d'électricité, je souhaiterais savoir :
1. Les capacités de stockage à installer (en TWh) pour réduire la part du nucléaire à 50 %, 20 % et à 0 %.
2. Quels sont les noms et la position des 413 sites concernés, et leurs caractéristiques techniques unitaires (longueurs des conduites à installer, capacités de stockage, puissances, et leur coût).
3. Quel est le bilan sur la faune et sur la flore concernant les STEP que nous avons en service ?

Nota : la totalité de l'article qui expose cette possibilité est ici : http://goo.gl/xu9Hcz

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

1. En ce qui concerne le besoin de stockage dans les différents scénarios étudiés, il apparaît qu'en 2028, avec la pénétration attendue des énergies renouvelables, il n’y a pas de besoins additionnels de stockage pour assurer l’équilibre offre-demande. Le système électrique métropolitain, intégré au système électrique européen, a en effet  suffisamment de résilience. Ce constat reste valable jusqu’à l’horizon 2035 dans les scénarios Volt et Ampère présentés par RTE dans son bilan prévisionnel, le scénario Ampère intégrant notamment une part du nucléaire inférieure à 50 %.

2. La France est déjà équipée de STEP pour une puissance totale d'environ 5 GW. Leur capacité de stockage et leur flexibilité jouent un rôle essentiel pour assurer l'équilibre du système électrique et pour l'intégration des énergies renouvelables intermittentes.

 Le potentiel hydroélectrique restant est limité par le taux d'équipement important déjà existant et par les enjeux de protection de l’environnement. Pour les STEP en particulier, seuls des sites présentant une configuration particulière peuvent être envisagés, et ces aménagements se caractérisent par des coûts de génie civil et de technologie électrique importants.

 Le JRC n'a pas diffusé la liste des sites étudiés. Des analyses complémentaires ont également été menées dans le cadre du projet eStorage, soutenu par la Commission européenne.  Ce potentiel ne prend toutefois pas complètement en compte l'ensemble des contraintes environnementales et économiques qui restreignent la faisabilité des projets.

 Il existe toutefois une marge de progression et d'optimisation du parc. Dans ce cadre, le Gouvernement soutient la réalisation de nouveaux investissements de développement des STEP pour lesquelles il est nécessaire d’anticiper assez fortement les décisions de réaliser ces projets, au regard de la durée des procédures et travaux à engager.

 Dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l'énergie de 2016, l’État a donc commencé l'étude des  sites qui pourraient accueillir la construction ou l'optimisation d'une station de transfert d’énergie par pompage afin d’engager d’ici 2023 des projets en vue d’un développement de 1 à 2 GW de capacités supplémentaires à l’horizon 2030. Cet objectif sera réévalué et affiné dans le cadre de la mise à jour de la Programmation pluriannuelle de l'énergie.

3. Enfin, l'impact environnemental de tels projets est très dépendant des caractéristiques des sites d'implantation et des aménagements envisagés. Cet impact est évalué au cas par car avant la construction des projets ou lors des renouvellements de concessions hydroélectriques.