Question n°172
Quelles puissances électriques installer pour ne plus dépendre d’importations de l’étranger ?
le ,Le 28 février dernier vers les 7h du matin, alors que les températures sur la France oscillaient entre -1°C et -10°C, et que des mesures de maîtrise de la demande en énergie (MDE) avaient vraisemblablement été appliquées, nous avons alors été obligés d'importer massivement de l'électricité de chez tous nos voisins, soit l'équivalent de la puissance d'une dizaine de réacteurs nucléaires. Source RTE : http://goo.gl/gCgDk2
Le principal responsable de cette situation est notre chauffage électrique direct et nos PAC air-air, spécificités françaises (nous possédons la moitié de la puissance de pointe de l'Europe).
Malgré nos 58 réacteurs, lors de températures hivernales normales pour la saison, nous sommes donc parfois obligés d'importer massivement de l'électricité de l'étranger, chère et fortement carbonée, car nous ne disposons pas de capacités de production suffisantes.
Dès lors, à l'échéance de 2035, de quelles puissances supplémentaires devrions-nous disposer pour ne pas dépendre de l'étranger lors d'épisodes de froid beaucoup plus intense et d'une durée de quelques jours, selon deux scénarios :
1) Avec la poursuite de la politique de développement du chauffage électrique et du chauffage par PAC air-air (totalement inefficace lors de températures négatives).
2) En réduisant les parts du chauffage électrique et du chauffage par PAC air-air d'au moins 50%.
Quels seraient ainsi, pour chacun des deux scénarios, les puissances supplémentaires, et les coûts des moyens suivants à installer ?
- Réacteurs nucléaires, et exporter davantage d'électricité.
- Centrales gaz, qui ne fonctionneraient que quelques jours par an.
- Centrales biomasse.
- Stations de transfert d'énergie par pompage (STEP).
La programmation pluriannuelle de l’énergie doit établir les priorités du gouvernement pour atteindre les objectifs fixés par le législateur. La PPE comporte notamment des volets relatifs à l’efficacité énergétique et à la baisse de la consommation d’énergie primaire, notamment fossile. La PPE comporte également un volet relatif à la sécurité d’approvisionnement qui peut prévoir la mise en œuvre de dispositions spécifiques, comme la diversification des moyens de production ou des sources d'approvisionnement d'énergie, pour se prémunir des risques systémiques.
Les deux cas spécifiques que vous mentionnez n’ont pas été étudiés en tant que tels et s’intègrent dans le cadre d’un fonctionnement énergétique normal mutualisant les capacités de production à l’échelle européenne.
Vous proposez de réduire la part de chauffage électrique et de PAC air-air. Les efforts d’efficacité énergétique pourraient permette de réduire la demande à la pointe et vont être encouragés dans le cadre de la PPE.
Toutefois, le remplacement de ces moyens de chauffage électrique par d’autres moyens de chauffage, tels que du gaz (qui est importé et carboné) ou de la biomasse dont le gisement à court terme est limité et pour laquelle la PPE a déjà fixé des objectifs ambitieux, ne constituerait pas une solution satisfaisante.
En revanche, le développement de nouvelles capacités de production électrique, notamment renouvelables, et de solutions de flexibilité comme le stockage ou l’effacement permettraient de réduire nos besoins en importation électrique comme vous le suggérez, tout en étant compatible avec nos engagements climatiques. Ils devront être étudiés dans le cadre de la PPE. A ce titre, la précédent PPE a fixé des objectifs de développement de 1 à 2 GW de capacités de stations de transfert d’énergie par pompage entre 2025 et 2030, compte tenu des gisements limités pour ce type d’installation.