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Avis n°159

Renouvelables ET nucléaire pour sortir du pétrole

Ajouté par bertrand ANONYMISé (Maroeuil), le
[Origine : Site internet]
Mix énergétique

Plus de 70% de la consommation d'énergie française est d'origine fossile, pétrole et gaz essentiellement. Les usages essentiels sont les transports et le chauffage.
Le pétrole et le gaz viendront à manquer probablement plus tôt qu'on le pense. Leur consommation réchauffe le climat et pollue sous formes de particules fines, oxydes d'azote, monoxyde de carbone, oxydes de soufre... provoquant en France des dizaines de milliers de morts chaque année. Ils sont importés, coûtent cher à la France et la rendent stratégiquement dépendante.
Comme toute l'organisation de notre société repose sur une énergie abondante, Il est fondamental d'apprendre à consommer moins d'énergie fossile, pétrole et gaz.
Les leviers pour agir :
- L'efficacité énergétique. Il faut en particulier d'améliorer l'isolation des logements à un rythme bien plus élevé qu'actuellement. Il faut aussi encourager des véhicules moins consommateurs, et une organisation économique nécessitant moins de transports.
- La sobriété énergétique. Elle est nécessaire mais implique des changements de mode de vie et d'organisation de la société complexes.
- Le transfert vers l'électricité. En effet l'électricité peut être produite sans énergie fossile, à partir des renouvelables ET du nucléaire. Il est donc souhaitable que la consommation d'électricité augmente, malgré la progression de l'efficacité dans ce domaine, afin de diminuer notre consommation de pétrole et de gaz. Il est possible de remplacer du gaz par de l'électricité pour le chauffage grâce aux pompes à chaleur. Il est possible de remplacer du pétrole par de l'électricité pour les transports grâce aux véhicules électriques.
Le parc nucléaire français a largement montré son efficacité. Vouloir fermer des réacteurs en état de fonctionner est une aberration écologique, économique, industrielle, sociétale, humaine... Il faut au contraire envisager la construction de nouveaux réacteurs. Les renouvelables ne pourront suffire.
Le développement des énergies renouvelables électriques non pilotables, éolien et solaire, dont la production dépend de la météo, est actuellement peu pertinent : l'électricité étant très peu stockée, la production doit s'adapter en permanence à la consommation. Ces moyens non pilotables viennent donc en plus, et non à la place des autres moyens de production qui doivent exister quand même. L'expérience allemande montre que les centrales pilotables sont moins utilisées mais ne ferment pas lorsqu'on installe des moyens considérables en éolien et solaire. Les scénarios de RTE montrent que la fermeture de réacteurs nucléaires « remplacés » par des éoliennes impliquerait des risques graves de coupures d'électricité les jours peu ventés. Il n'est donc pas du tout certain qu'on pourra fermer des réacteurs nucléaires en plaçant des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, à moins de recourir à des centrales au gaz ! L'éolien et le solaire seront pertinents si l'on adapte davantage la consommation à la production (en incitant par exemple les propriétaires de voitures électriques à se recharger aux bons moments) et/ou si l'on développe davantage le stockage d'électricité (le seul réel moyen de le développer semble être le « power to gaz », une technologie peu mature).
Les énergies renouvelables sont vraiment pertinentes lorsqu'elles permettent de stocker leur production : hydroélectricité, biogaz, solaire thermique, géothermie, bois...
Dans tous les cas, il convient de regarder la problématique énergétique dans son ensemble, et pas seulement sous le prisme de l'électricité (moins du quart de la consommation d'énergie). Il est fondamental de diminuer notre dépendance au pétrole. Les renouvelables ET le nucléaire sont pour cela nécessaires.

Commentaires

Je suis d’accord avec cet avis, si on veut le plus rapidement possible diminuer nos émissions de GES, essentiellement du CO2 émis par la combustion des combustibles fossiles, il faut un mix électrique s’appuyant sur le nucléaire (70% actuellement), la production hydraulique et les énergies renouvelables. Notre mix électrique est déjà très performant et peu émetteur de CO2. Aujourd’hui 26 juin à 19h10 l’intensité carbone de la production électrique française est de 41gCO2eq/kWh tandis que celui de l’Allemagne est de 400gCO2/kwh.
(Pologne : 718gCO2/kWh !!!)
Le problème est que l’objectif du 50% nucléaire a pour réciproque le 50% EnR, ce qui n’est pas atteignable avant un certain temps, suite au problème d’intermittence et de moyens de stockage insuffisants, hormis quelques STEP et démonstrateurs de batteries.
Je pense qu’il faudra transitoirement faire encore appel à une production électrique fossile pour compléter, avec des équipements les plus modernes possible de dépollution, de séquestration du CO2.
Un autre aspect en général ignoré est la nécessité de disposer de suffisamment d’installations assurant les fonctions sécurité du réseau (inertie des groupes synchrones actuels, régulations primaire et secondaire de fréquence et de tension) Aujourd’hui, la production éolienne dispose d’une dérogation de par la loi de satisfaire à ces fonctions. Dans le cadre d’un accroissement considérable de la part des EnRi dans le mix électrique, il faudrait imposer de satisfaire un minimum de choses dans ce domaine, notamment pour maintenir la tension, éviter des décrochages intempestifs comme c’est déjà arrivé.
L’aspect économique doit aussi être envisagé. Les subventions des EnRi reviennent très cher. (plus de 5 milliards en 2017). Ces sommes énormes seraient mieux utilisées pour l’isolation de l’habitat.
Compte tenu de tout cela je pense qu’il faut freiner l’installation des EnRi, en particulier des éoliennes. Quant au solaire PV si certains veulent produire leur propre électricité, pourquoi pas mais sans subvention d’achat garanti de la production. Qu’ils vendent au prix du marché, en fonction du besoin. Je ne suis pas contre le maintien d’une subvention lors de l’investissement car ça ne se traduirait pas un financement par la collectivité ou les autres usagers ad vitam aeternam.

59000

J'adhère totalement à cet article, en effet il convient de ne pas se tromper d'objectif, si l'on veut diminuer l'émission de CO2 en France, c'est dans les transports et le chauffage qu'il faut agir.
Il nous faut donc PLUS d'électricité, fournie par des sources non carbonées: nucléaire et renouvelables dans une proportion limitée eu égard à leur coût et surtout leur intermittence.
Ces énergies renouvelables (éolien et solaire) sont plutôt à utiliser afin de diminuer l'usage du charbon dans des pays tels que les USA, la Chine, l'Inde ou dans des endroits faiblement peuplées ou sans réseau centralisé (îles ou zones de faibles peuplement).
La France produisant une électricité plus que largement décarbonée (à 94%) n'a que très peu besoin de ces énergies, donc gardons notre nucléaire actuel et lançons la construction des réacteurs futurs.

59270

Bonjour à tous,

Bien d’accord, l’urgence c’est le climat et les émissions de GES, pas l'augmentation des EnR.

Il faut donc réhabiliter le chauffage électrique (les autres chauffages polluent) alimenté par des centrales nucléaires.

Ce n’est pas gagné.

57000