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Retour sur la rencontre PPE à Besançon le 9 avril

90 personnes étaient présentes pour assister au débat public portant sur l’entreprenariat et le financement de la transition énergétique co-organisé par la CPDP et Eric Alauzet, député du Doubs.
La courte vidéo Motion design du débat a été présentée en ouverture.
Jacques Archimbaud a introduit et proposé en fin de réunion une première synthèse des échanges .Le député a de son côté remercié les participants en conclusion.
Des porteurs de projets sur la région Bourgogne-Franche-Comté ont échangé avec des représentants de collectivités et des financeurs de projets privés et publics. La salle pouvait intervenir et poser des questions.

Rencontre PPE Besançon le 9 avril
 
Les échanges ont porté sur la nécessité de développer la confiance à partir d’un projet local. La transition énergétique passe par une aspiration locale forte et des partenariats pour développer des projets adaptés au territoires (en termes de type d’Energie, de développement de réseaux). Par exemple, la région privilégie notamment le bois et s’appuie sur des projets d’éco-mobilité.
Les projets sont longs à émerger et nécessitent de solides compétences techniques. Ces compétences sont à développer, notamment du côté des financeurs (mieux comprendre pour mieux choisir et mieux accompagner). Il est clair que ces compétences, par exemple sur la méthanisation, ne vont pas de soi pour les banques qui doivent mobiliser les compétences nécessaires. Les grandes institutions elles-mêmes ont dû changer fortement leurs logiciels.
La transition énergétique est une mutation culturelle qui doit être accompagnée : il y besoin d’investissements humains, c’est-à-dire d’accompagnements, de prestations intellectuelles, (qui ne sont pas forcément aidées ni prises en compte).
 
Partager le risque
Il a été question du partage du risque dans le développement des projets d’énergie renouvelable. Ces projets mettent un temps long avant d’émerger, aux limites d’un temps entrepreneurial. Ils nécessitent de l’innovation en recherche et développement, mais également du foncier, dimension qui n’est pas forcément toujours prise en compte. Des outils d’aides ont été évoqués : un club des financeurs des énergies renouvelables, des fonds de garantie, la régionalisation des aides, l’adaptation et la sollicitation des produits d’épargne. L’épargne longue est la mieux adaptée pour venir à la rencontre des projets d’investissement, les prêts pesant fortement sur l’exploitation dans la phase de montée en puissance des projets.
L’élargissement du partenariat local est une clé pour limiter et partager les risques : institutions, banques, fonds spécialisés, entreprises, citoyens impliqués. Le soutien sous forme de coup de pouce des collectivités publiques existe, malgré la baisse de leur capacité à intervenir financièrement. Des structures sont à développer, notamment les SEM ou les SCIC pour développer une gouvernance de l’énergie sur le territoire pour ne pas se disperser et être plus efficace.
Des arbitrages sont de toute façon nécessaires en termes d’énergie, de priorité de réseaux et de mobilisation de fonds.
 
Des freins repérés
Les participants notent des limites dans l’ingénierie financière et les montages financiers : les capacités des fonds de garantie sont insuffisantes et certaines limites imposées par la régulation européenne (règle des minimis) contraignent le développement des plus gros projets. La question de la baisse des tarifs liés aux appels d’offres limite le développement des énergies renouvelables.
D’une manière plus générale la stabilité réglementaire apparaît comme essentielle pour la réussite des projets.
De nombreuses interventions ont souligné l’importance de la mobilisation civique, de l’économie sociale et solidaire , et des TPE d’ancrage local.
En conclusion le président de la CPDP a rappelé que les besoins de financement seraient tels pour la prochaine PPE ( doublement nécessaire) qu’on ne pourrait se passer d’aucune initiative.
Il a rappelé également que certes la question des relations entre porteurs de projets et financeurs était importante mais que la question essentielle restait celle des changements de comportement de consommation de nos concitoyens.
À partir de là, c’est toute une batterie de politiques publiques et d’initiatives privées qui devront être mobilisée pour une fiscalité adaptée, une politique des prix pertinente, une tarification acceptable.
Le compte rendu complet sera corédigé par les organisateurs et la CPDP sous quinzaine.

 

10/04/2018