Réunion publique PPE le 6 juin à Centrale Supélec
Cette réunion a été pensée, proposée et organisée par les étudiants du Mastère Spécialisé Management des Marchés de l’Énergie. Elle s’est déroulée dans les locaux de l’école, rue des favorites à Paris.
Le public était de tous âges, avec aussi bien des jeunes étudiants que des ingénieurs à la retraite. La diversité des profils n’a cependant pas été au rendez-vous, les ingénieurs étant présents en immense majorité (RTE, Eolfi, Thalès, Engie, EDF, Sneider, CEA). Les organisateurs ont néanmoins pris le soin de rappeler au public l’importance de regarder les problématiques avec un œil non pas seulement de technicien, mais également de citoyen, consommateur et usager. Cette règle semble avoir été respectée par le public.
La soirée a débuté par une séance d’ice-breaking autour d’un petit jeu. Des équipes de 5 ont été aléatoirement constituées, et les participants se sont vus fournir scotch, spaghettis, ficelle et trois marshmallows. Le but du jeu : faire monter un marshmallow le plus haut possible en tenant tout seul. Si certains ont opté pour une voie en tipi et d’autres en Tour Eiffel, les vainqueurs l’ont emporté en scotchant leur marshmallow au plafond (ce qui n’était pas contre les règles, au contraire).
Les étudiants organisateurs ont par la suite diffusé une vidéo de présentation de la PPE, et résumé les enjeux et le contexte du débat public. S’en est suivi le véritable objet de cette réunion : un forum ouvert. La salle a tout d’abord défini six thèmes différents destinés à être l’objet des échanges dans différentes salles. L’idée est d’aller « picorer » dans les différents ateliers, circuler entre les salles et se poser là où l’on veut.
Les six thèmes choisis :
- Production local, développement local
- Action collective & citoyenne
- Partage de l’énergie (tarifs)
- Stockage, réseau, équilibrage
- Critères d’autoévaluation, mesures de l’application concrète sur le terrain de ce qui est décidé dans la loi
- Maîtrise de la demande, impact sociétal
L’atelier 5 « outils et moyens d’évaluation » a débuté par une séance de brainstorming individuelle – « qu’est-ce que ce thème vous inspire ? » - suivie d’une phase d’échanges et de restitution. L’idée a notamment été proposée par un participant ayant travaillé sur la première PPE. Il a fait part du fait que, selon lui, les administrations locales n’appliquent pas forcément les normes prescrites par la loi. Parmi les idées évoquées par les participants :
- Le rôle de la CRE dans la régulation
- La mesure des usages
- Faut-il subventionner davantage les investissements vers les EE ?
- Quid de l’empreinte ressource (par exemple, la fabrication des panneaux photovoltaïques)
- La connaissance à l’école (dès l’école) de ces thématiques
- Les questions de gouvernance, quel est le rôle des différents acteurs ?
- Quelle est l’application effective, par l’administration locale, des règles prescrites par la loi ?
- La visibilité sur un plan d’appel d’offre
- La capacité et le renforcement du réseau
- Les moyens au niveau local, simplifier la démarche
- La communication interne en entreprise et l’information du public
- La délocalisation de la pollution
- Le rôle des boîtes de conseil pour la transition
Les participants ont pu échanger sur les différents thèmes évoqués, avec notamment des différences d’opinion sur la centralisation vs la décentralisation du système énergétique. Certains participants se sont exprimés en faveur d’un leader fort, central, presque nationalisé qui saurait regrouper les forces individuelles des petits acteurs. D’autres ont regretté que la France n’ait pas de leader du renouvelable comme elle l’a eu pour le nucléaire. Inversement, certains ont plutôt mis en avant la décentralisation, ce qui a conduit à l’idée d’avoir une PPE qui se construirait en Bottom-Up plutôt qu’en Top-Down. Il s’agirait de partir des territoires, l’État n’apparaissant que sous forme d’assistance. Les participants ont développé l’idée de consultations locales comme outils majeurs de cette décentralisation.
L’atelier 2 portait quant à lui sur l’action collective et citoyenne. Les sujets abordés ont été variés comme l’implication du citoyen sur la production personnelle avec des enjeux de droit, de financement et de tarifs. Ont également été abordés le rôle de l’expert et du vulgarisateur dans la sensibilisation sur l’usage. Un participant a émis le regret que le débat public soit absent des émissions de télévision. « C’est tout de même dommage qu’il y ait une télévision publique si on ne peut pas avoir de reportage dessus ».
14/06/2018