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Question n°116

Scénario Volt de RTE

Ajouté par 2502 (Paris), le
[Origine : Site internet]

Pouvez-vous me confirmer que dans le scénario Volt, en 2035 la production d'électricité d'origine nucléaire n'aura baissé que de 10 % ?

Les deniers publics payés pour installer des capacités éoliennes et solaires vont-elles dépasser les 100 milliards d'euros d'ici 2035 ?

Et si c'est le cas, 100 milliards pour ne baisser que de 10% le nucléaire, n'est-il pas objectivement un mauvais usage de l'argent public ? (sans compter les impacts environnementaux et paysagers, la complication de la gestion du réseau et des interconnexions, la diminution des moyens alloués à la sûreté et la sécurité d'un parc nucléaire quasi équivalent).

Merci de répondre essentiellement à ma première question si vous trouvez ma deuxième question trop polémique ;)

Merci (et super vos ateliers en vidéo).

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

La production d’origine nucléaire a représenté 380 TWh soit 71,6% de la production d’électricité totale en 2017.

 

Le scénario Volt de RTE repose sur le principe d’une évolution du nucléaire français résultant d’arbitrages économiques, dans un contexte de développement significatif des énergies renouvelables.

 

Dans ce scénario, la production d’origine nucléaire s’élève en 2035 à 346 TWh soit 56% de la production totale française. La baisse de production d’énergie d’origine nucléaire est donc de l’ordre de 10%. Le montant du coût net de soutien aux énergies renouvelables à l’horizon 2035 dépendra fortement d’hypothèses sur le prix des combustibles et sur le prix du CO2.

 

En tout état de cause, le développement des énergies renouvelables doit être apprécié au regard de la diversification du système électrique qui a vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement.

 

Ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de Sûreté Nucléaire, il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016. Le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir palier à de tels événements, dont l'impact sur l'équilibre du système électrique est susceptible de diminuer à la mesure de la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique.

 

Les enjeux des différentes solutions de production d'électricité en matière de sécurité d'approvisionnement sont également multiples :

• D’une part, la baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique permet de réduire le risque lié à l’utilisation dominante d’une seule technologie et les conséquences qu’auraient des dysfonctionnements éventuels de cette technologie ;

• D’autre part, l’intermittence des énergies renouvelables peut être un élément de fragilisation de la sécurité d'approvisionnement ; la question de l'équilibre entre offre et demande se posant en raison du décalage entre les pics de consommation et les pics de production renouvelable, ce qui soulève également la question du développement des solutions de stockage.

 

Le mix électrique doit ainsi être pensé en termes de complémentarité entre l’ensemble des moyens de production.

Commentaires

Jean Rage a demandé à RTE s'il est vrai que dans le scénario Volt le coût cumulé des capacités éoliennes et solaires va atteindre 100 milliards d'euros d'ici à 2035.Pourquoi RT ne répond-il pas à la question ?

92000

''La France s'est fixée des objectifs ambitieux en termes de réduction de la consommation d'énergie primaire et finale … et de réduire la consommation énergétique primaire des énergies fossiles de 30% en 2030 par rapport à l'année de référence 2012 (ou plus vraisemblablement, 2010)''
Alors que la seule consommation d'électricité est restée quasi stable depuis près d'une demi douzaine d'années, cette même consommation devrait connaitre une augmentation substantielle d'ici 2030 si les objectifs de la mobilité électrique (VL, 2RMotorisée, PL,...) se concrétisent.
Comment faire face à la demande à des heures prévisibles avec l'augmentation drastique des ENRi sans mettre l'économie d'approvisionnement en grande difficulté ?
Dans ce contexte, comment la France pourra-t-elle maîtriser ses objectifs de réduction de GES alors qu'il est plus que probable qu'elle soit conduite à adosser son parc d'ENRi à des centrales à énergie fossile, face à la fermeture programmée d'une grande partie de son parc de centrales nucléaires ?
Comment va être gérée l'hyper dépendance géostratégique de la France avec l'abandon d'une filière d'excellence qu'a été le nucléaire, vis à vis des pays exportateurs gaziers comme la Russie, les Emirats ou les USA, ou vis à vis des pays commercialisateurs comme l'Allemagne alors que nous n'avons rien anticipé de la stratégie économique de ces pays ?
Dans le domaine des principales filières aidées par le fonds ''chaleur'' pour 2009/2015, le Bois l'a été à hauteur de 30% de l'investissement réalisé, la Géothermie, à 21%, le Biogaz, à 15%, le solaire, à 47%, les Réseaux de chaleur, à 32%, ou encore les Installation de récupération de chaleur fatale, à 30%. Au passage, votre réponse ne fait pas apparaître l'aide à l'Eolien. Est-ce un oubli ou les aides à ce secteur seraient-elles tabou ?
Ces aides sont-elles, en période de grandes difficultés économiques, compatibles avec les capacités contributives de la France et des Français alors-même que notre déficit budgétaire continue de s'alourdir ? Ne continuons-nous pas à prendre nos désirs idéologiques pour des réalités avérées ?
Ces aides au fonds ''Chaleur'' ne sont-ils pas un nouvel impôt sur l'impôt, payé par le contribuable ?
Les pays qui se sont dotés massivement d'ENRi ont été incapables de maîtriser leurs émissions de GES (Danemark, Allemagne, Australie du Sud). Comment la France se propose-t-elle de faire mieux ?
Au final, la France et ses dirigeants n'agissent-ils pas de manière idéologique sans se soucier de l'économie de la Nation à court, moyen et long terme ?

70000