Avis n°474
Sobriété : on en parle beaucoup, mais que fait-on ?
le ,La sobriété énergétique, c’est-à-dire la lutte contre le gaspillage des sources d’énergie, on en parle à juste titre, car c’est un moyen d'action énorme pour lutter contre le changement climatique (sans parler de l’épuisement des ressources naturelles ou du déficit de la balance commerciale). La loi l’évoque et les associations l’évoquent. Mais que fait-on concrètement ?
Les mesures attendues pour l’isolation des bâtiments en sont-elles ? Elles y ressemblent fort, ce sont d’excellentes mesures, il faut foncer, mais on les classe plutôt comme « efficacité énergétique » car elles sont technologiques.
La sobriété, c’est plutôt le choix de l’individu consommateur, pour sa vie quotidienne et très souvent pour ses loisirs. C’est typiquement la décision de ne pas prendre l’avion (low cost ou pas, mais le low cost pousse à la consommation) juste pour un week-end, ou pour un voyage lointain, ou de remplacer un long trajet en voiture par un trajet en train, ou tout simplement de réduire ses achats d’objets de consommation, dont la fabrication et la commercialisation est également consommatrice d’énergie carbonée et émettrice de gaz à effet de serre (sans parler de la consommation de matières premières ni de la production de déchets).
La difficulté, c’est que la sobriété généralisée, parfaitement possible et vivable - car on ne vivait pas si mal il y a quarante ans quand on était moins dispendieux - aurait un très mauvais effet sur l’économie, un effet de récession, de destruction d’emplois. C’est un dilemme très difficile : la croissance, l’emploi, et le réchauffement climatique, qui progressent de concert, ou bien le contraire…
Mais en attendant de trouver la solution globale si elle existe, commençons dès maintenant par économiser sur les produits et les services les plus émissifs, typiquement la consommation excessive de transports très carbonés (avion, voiture).
Sobriété?
Tout à fait d'accord avec vous... mais j'irai plus loin :
Non seulement, la sobriété n'est pas encouragée (par exemple, la déduction des frais kilométriques pour l'IR est toujours indexée sur la puissance, favorisant les plus gros véhicules), mais même en ce qui concerne les mesures d'efficacité énergétique le compte n'y est pas. Il suffit de comparer les budgets de l'aide à la rénovation énergétique des bâtiments et du soutien aux EnR électriques : 1,8Mds€ vs 5Mds€ !