Avis n°481
Stockage des EnR
le ,50% d'énergie renovelable en 2030 est certainement possible, mais les investissements actuellement ne prennent pas en compte le stockage pour palier aux problèmes d'intermitence ( Jour-nuit et été-Hivers).
Peut-on envisager lors de ces réalisations : 50% pour la production EnR et 50% pour le stockage.
Un état des lieux des moyens de stockage serait certainement utile à faire :
- Suivant la durée : 24h , semaine, mois
- Suivant le volume de stockage: kWh, MWh
- Suivant l'utilisation: stationnaire , mobilité
- Suivant le coût : prix du kWh stocké- réutilisé
Il existe des techniques de stockage qui répondent à ces critères : STEP,volants d'inertie, Batteries à flux, batteries Li-Ion , Sodium-soufre, Nickel-fer, plus de nouvelles technologies en R&D, C'est certainement le marché le plus prometteur.
Commentaires
Objectif et objectif
On peut effectivement avoir plusieurs objectifs, mais il faut alors les évaluer les uns par rapport aux autres et, surtout, se poser la question de la raison de cet objectif :
- Réduire le dérèglement climatique en réduisant nos émissions de CO2 : Les raisons sont assez évidentes, car on commence à en voir les effets à grande échelle (famines, guerres, déplacements de populations, immigration...).
- "Transiter énergétiquement" / "sortir du nucléaire" :
Remarquons d'abord que, de ces deux propositions, on ne sait dire laquelle est l'objectif et l'autre le moyen.
Si l'objectif est de "transiter énergétiquement", alors il faut se poser la question de la raison de celui-ci. Selon la MO, il s'agit -notamment- de "réduire notre dépendance énergétique" et de "limiter notre impact sur l'environnement". Mais alors le corolaire énoncé, "réduire le nucléaire [au profit des EnR]", cité comme moyen, est faux. D'une part, le développement des EnR électriques ne peut se faire sans moyens de pallier à l'intermittence, et le seul actuellement disponible sont les centrales à énergie fossile, ce qui conduit à émettre plus de CO2 et augmente la dépendance.. D'autre part, l'éolien et le solaire ne sont pas si renouvelables : certes la ressource est inépuisable mais les capteurs nécessitent de grandes quantités de matériaux non-renouvelables.
Si l'objectif est avant tout de "sortir du nucléaire", alors les buts raisonnablement invoqués sont la diminution du risque et de la pollution. Si ces buts sont louables et largement consensuels, il convient alors de comparer les différentes filières énergétiques entre elles pour faire un choix éclairé. A ce jeu, le nucléaire (même en incluant les accidents majeurs) n'est pas perdant et il n'y a au final pas de raison (rationnelles) de vouloir en sortir.
=> Dans tous les cas, pour réduire "réduire notre dépendance énergétique", "limiter notre impact sur l'environnement" et "diminuer les risques [d'accidents, de guerre, de famine...]", la PPE, en se concentrant sur le mix électrique, se trompe complètement. Les investissements seraient mieux, moindres et avec plus d'effets, ailleurs : dans la rénovation énergétique des bâtiments et la sobiété de la mobilité.
@ Yves TALHOUET
On peut en effet avoir ces deux objectifs. En revanche on ne peut pas les atteindre avec les technologies actuelles.
Car ces deux objectifs sont parfaitement antinomiques (sauf à ce que l'humanité revienne à un état pré-industriel) :
- Si on sort du nucléaire, on ne peut pas réduire les émissions de CO2 (voir l'évolution de l'Allemagne),
- Si on veut réduire sérieusement les émissions de CO2, on ne peut pas se passer du nucléaire (voir les propos du GIEC).
A chaque fois qu'un politique dit que c'est possible de concilier les deux tout en conservant un pouvoir d'achat identique ou croissant, il ment.
Et à chaque fois qu'on fait un pas en direction de la sortie du nucléaire, on s'éloigne d'un pas de la sortie des fossiles qui est pourtant la priorité.
Enfin, peut-être qu'à l'avenir les technologies nous permettront de concilier les deux. Mais rien ne nous permet de penser aujourd'hui que c'est possible. Vu d'aujourd'hui, il faudrait même un miracle (découvrir un moyen de stocker des TWh d'électricité à bas coût).
Donc fonder une politique sur l'hypothèse que l'avenir résoudra tous les problèmes relève de la pensée magique, et est vouée à un échec quasi certain.
Bonus : En termes de problèmes à régler par l'humanité, arbitrés rationnellement en fonction de leurs impacts financiers, sociaux, sanitaires et environnementaux, celui du nucléaire est tout sauf une priorité.
Ordres de grandeur...
"Il existe des solutions économiquement et techniquement viable si l'on résonne au stockage kWh, MWh et non TWh"
=> Peut-être (j'ai beau me renseigner sur le sujet, je n'en connais pas...), mais dans ce cas, en raisonnant en kWh et MWh, vous admettez que l'ordre de grandeur n'y est pas : 1TWh c'est 1 millions de MWh et c'est moins que l'énergie (électrique et autres) consommée en France en quelques heures lors des pics !
@ Yves TALHOUET
Le problème est qu'il faut des TWh de stockage si on veut que les ENR intermittentes aient une place non négligeable dans notre mix.
Des kWh ou des MWh de stockage, c'est insignifiant à l'échelle du réseau électrique français, ça ne sert donc à rien d'en parler.
Et que ces solutions soient viables économiquement, ça n'est pas vrai pour un usage de simple fourniture électrique d'un bâtiment connecté au réseau de distribution.
@ Yves TALHOUET
Si vous payez cher une tonne de patates, ces patates seront toujours chères même en calculant le prix au kilo, au gramme, etc.
Réfléchir à l'échelle locale ne va pas faire magiquement apparaitre de l'énergie qu'on ne trouvait pas au niveau national, juste par cette opération de pensée.
Ça reste toujours le même problème technique et économique, juste vu à une échelle plus petite.
Et la batterie de La Réunion n'a pas permis d'augmenter l'efficacité, elle a juste permis d'augmenter le taux de pénétration des ENR. Non, en rajoutant une batterie là où avant on n'en avait pas besoin, on diminue l'efficacité du système car la batterie est une source de pertes.
Mais dans le cas de La Réunion, ça reste intéressant puisque ça se substitue à une énergie fossile plus chère et largement plus polluante.
Dans le cas de la France continentale en revanche, ce serait une aberration économique et écologique en substituant à une énergie moins chère et moins polluante.
Cordialement,
Faux débat de pourcentage
Le débat du mix électrique est un faux débat. Le seul objectif est de réduire la production de CO2 par élimination des combustibles fossiles (charbon, lignite, pétrole, fuel, gaz, biocarburant, huile de palme, bois,... bref tout ce qui brûle) ainsi que la production induite (nécessité d'avoir des centrales à gaz supplémentaires à cause de l'intermittence), et ceci jusqu'à la possibilité de stockage massif de l'énergie (peut-être dans 50 ans).
Le seul critère valable est donc d'éliminer les projets qui produisent du CO2 (directement et indirectement), et donc il faut calculer la mesure du CO2 (T/MWh) effectivement gagné dans le contexte français. Tous les propos fumeux du 50% , ou plus, ou moins, ne tiennent pas compte de ce critère, dans ce contexte la PPE qui en résultera sera aussi inefficace que la précédente. C'est mathématique, et c'est la raison qui pousse les Verts à parler en moyens, en pourcentage d'ENR, et non en objectif de réduction de la production de C02!