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Question n°560

Stockage thermique des énergies intermittentes

Ajouté par Jean ANONYMISé (Boutx), le
[Origine : Site internet]
Stockage de l’énergie

Pourquoi ne pas envisager le stockage des énergies intermittentes, voire nucléaire inutile, dans des centrales thermiques couplées à des réseaux de chaleur, cela au plus près des villes pour éviter les pertes. Un stockage à 500°C, comme dans les centrales solaires thermiques, à l'aide de simples résistances, permettrait de produire de l'électricité aux heures de pointe avec un rendement assez élevé, de l'ordre de 50%, les rejets thermiques étant injectés dans le réseau donc sans réelles pertes par rapport à l'énergie initiale.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions de votre contribution.

Le stockage d’électricité est en train de devenir une réalité technologique. Il apporte une réponse à l’ensemble des enjeux liés à la variabilité de la production et de la consommation. Il est un moyen de flexibilité, au même titre que les effacements ou le déploiement de réseaux intelligents et permet d’accroître la part des énergies renouvelables dans le système électrique.

Les services rendus par le stockage pour le système électrique sont de natures différentes et concernent notamment l’optimisation de la production (ex : déplacement de la production, arbitrage marché, etc.), le transport et la distribution d’électricité (participation aux services permettant d’assurer l’équilibre offre-demande, arbitrage avec la construction de nouvelles lignes, etc.), la gestion de la consommation (diminution de la pointe de consommation, continuité de la fourniture, autoconsommation, etc.).

Le stockage de l’électricité peut être réalisé sous différentes formes : il existe à ce jour un grand nombre de technologies de stockage d'énergie en cours de développement, chacune avec des coûts, des degrés de maturité et des caractéristiques techniques de puissance, énergie, temps de réponse, durées d’intervalles entre charge et décharge, densité énergétique différents visant des services différents. Les technologies offrent ainsi une certaine complémentarité les unes aux autres.

 

En règle générale, ces technologies sont  classées selon 3 catégories principales :

  • Le stockage « thermique », comme vous le suggérez, par chaleur latente ou sensible (ex : ballons d’eau chaude ou stockage utilisé dans les centrales solaires thermodynamiques), pour du stockage de l’ordre de la journée ou de plusieurs jours.
  • Le stockage « mécanique » comprenant les installations utilisant l’énergie mécanique potentielle (les STEP, les barrages hydro-électriques, le stockage d’énergie par air comprimé), qui sont plutôt des technologies de stockage centralisée et qui sont capables de restituer l’électricité sur des périodes allant de la journée à la semaine, et les installations utilisant l’énergie mécanique cinétique telles que les volants d’inertie, qui sont plutôt des moyens de stockage de très court terme fournissant de la puissance.
  • Le stockage « électrochimique » : les piles, les batteries, les condensateurs, l’hydrogène, ce dernier constituant un vecteur de conversion de l’énergie, en particulier entre réseaux d’électricité et de gaz (« power-to-gas »).

A l’heure actuelle, aucune technologie de stockage d'électricité ne rend exactement les mêmes services et ne couvre l’ensemble de ces services simultanément. La pertinence économique d’un moyen de stockage augmente avec le nombre de services qu’il peut rendre ce qui le rend de fait plus difficilement substituable par d’autres dispositifs.

La Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit d’accompagner le développement des systèmes de stockage. En plus du développement du potentiel restant de STEP, la prochaine PPE pourrait inclure des éléments sur les autres formes de stockage, dont le « stockage thermique », afin d’accompagner le développement de ces filières.